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Jacques Edme RĂ©gnault de Beaucaron

Jacques Edme Régnault de Beaucaron (1759-1827), poète, littérateur, magistrat et homme politique français, député de l'Aube à l'Assemblée législative de 1791, président du Tribunal de première instance de Nogent-sur-Seine de 1811 à 1827.

Jacques Edme RĂ©gnault de Beaucaron
Fonction
Député de l'Aube
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique
Membre de
Blason

Biographie

Jacques Edme Régnault de Beaucaron est né le à Chaource, dans l'actuel département de l'Aube, en Champagne, à la limite de la Bourgogne.

Il reçoit une solide instruction, poursuit des études de droit et devient avocat. En 1782, il fonde le Journal de Nancy et participe à la rédaction de l'Almanach des Muses où il écrit des poèmes. En 1788, il devient membre de l'Académie des Arcades de Rome.

Juge au Tribunal du district d'Évry en 1790, il est partisan modéré de la Révolution. Il est élu le député du département de l'Aube[1] à l'Assemblée législative. Il siège parmi les royalistes en tant que membre du Club des Feuillants. Il s'oppose aux décrets contre les émigrés et contre les prêtres insermentés et il demande que les tribunes ne puissent influencer la chambre.

Le , lors d'une séance houleuse de l'Assemblée nationale, associé au député Vienot-Vaublanc, il défend avec vigueur à la tribune de l'Assemblée le général La Fayette décrété d'accusation, sous les quolibets de la foule amassée dans les tribunes. En sortant de l'Assemblée Nationale, le député, muni de son écharpe, est attaqué par un groupe de fédérés qui menacent de le pendre à la lanterne. Au moment où ils mettent leur menace à exécution, Jacques Edme est sauvé in extremis par l'intervention d'un grenadier du Bataillon de Sainte-Opportune armé d'une épée, qui le protège jusqu'à l'entrée du Palais Royal. Cet attentat se passait rue Saint-Honoré et précédait la sanglante journée des Tuileries du 10 août 1792 et les Massacres de Septembre et l'avènement de la Convention nationale.

Rentré à Chaource, à l'abri des menaces de la populace parisienne, Jacques Edme échappe aux vicissitudes du régime de la Terreur et obtient en 1800 le poste de magistrat de sûreté près le Tribunal de Ire instance de l'arrondissement de Nogent-sur-Seine. Il en est nommé président en 1811 sous le régime du Premier Empire, puis sous la Restauration en 1816. Il est mort en fonction le .

Famille

Origine

La famille Régnault de Beaucaron, est originaire du bourg de Lantages, où elle possédait une terre seigneuriale depuis le XVIIe siècle. Sa présence y est confirmée par un ancien relais de chasse datant de 1647, portant incrustés sur sa façade, un nombre prodigieux de bois de cerfs et de chevreuils. S'y ajoutait, dans une tradition folklorique bien champenoise, et au grand dam des bonnes âmes de son entourage, l'inscription suivante sur une pierre :

Cornu, cornard ou cornichon
qui passe parmy cette rue
N'y passe que la tĂŞte nue
Pour te choisir un capuchon[2].

Le relais de chasse, devenu mairie après la Révolution, fut démoli en 1956.

La pierre portant l'inscription n'a pas été conservée au fronton de la nouvelle mairie! Mais elle a été scellée dans un mur donnant sur la rue principale, non loin du panneau d'affichage.

La famille Régnault de Beaucaron fait partie des notables de la commune de Chaource, située à 6 km de Lantages, dont ses nombreux descendants ont administré la cité en tant que maires ou conseillers municipaux.

Généalogie

  • Lazare RĂ©gnault de Beaucaron, (1702-1773), châtelain de Lantages, Ă©pouse en premières noces,le , Jeanne VallĂ©e, (1705-1744), dont
  • Edme RĂ©gnault de Beaucaron, (1728-1802), docteur en mĂ©decine, maire de Chaource, Ă©pouse le Ă  Chaource, Marie Marguerite Sollagesse (1727-...), dont
  • Jacques Edme RĂ©gnault de Beaucaron, (1759-1827), Ă©pouse Élisabeth Chauvel, (1776-1803), dont
  • Jean-Jacques RĂ©gnault de Beaucaron, (1793-1859), capitaine des grenadiers Ă  cheval, mort le , sans alliance ni postĂ©ritĂ©.

La branche subsistante de la famille Régnault de Beaucaron descend du deuxième mariage de Lazare Régnault de Beaucaron (1702)-1773), le à Pargues avec Edmée Picardat, (...-1773). (Voir en renvoi la filiation)[3].

Armoiries

: D'argent, au chevron de gueules chargé d'un soleil d'or

Ouvrages

  • Rapport et projet de dĂ©cret concernant la suppression sans indemnitĂ© des droits reprĂ©sentatifs des mains-mortes rĂ©elles et mixtes, concernĂ©es par l'article V du titre II du dĂ©cret du , fait et prĂ©sentĂ© au nom du comitĂ© fĂ©dĂ©ral par J.E. RĂ©gnault de Beaucaron, dĂ©putĂ© du dĂ©partement de l'Aube, le , l'an quatrième de la LibertĂ©.Imprimerie Nationale. Paris 1792. 18 p.
  • Extrait de l'opinion de Jacques Edme RĂ©gnault de Beaucaron, dĂ©putĂ© du dĂ©partement de l'Aube, sur les prĂŞtres non assermentĂ©s. Paris De l'Imprimerie Nationale. 1792. 49p.
  • Extrait d'une lettre Ă©crite Ă  M. RĂ©gnault-Beaucaron, dĂ©putĂ© de l'Aube par un membre de ce dĂ©partement en date de Troyes, le premier du mois de , l'an 4e de la LibetĂ©. ImprimĂ© par ordre de l'AssemblĂ©e Nationale.
  • Les Fleurs, poème par M. RĂ©gnault de Beaucaron, Paris, Delaunay, 1818.

Citations

Extrait de la revue Esprit des Journaux.

  • La double inquiĂ©tude
Paul, attaqué d'une fièvre mortelle,
sur le lit de la mort verse un torrent de pleurs.
Sa femme à ses côtés, Artémise nouvelle,
par ses cris douloureux, atteste ses malheurs.
De leurs larmes pourtant la cause est différente!
Veut-on savoir pourquoi ce couple se lamente ?
Paul appréhende de mourir,
et sa tendre moitié craint de le voir guérir.

Cette épigramme date de 1789. Elle est insérée dans le no 306 de la revue L'esprit des journaux, signalé comme imité de Prior et signé M. Régnault de Beaucaron, avocat.

Extrait de l' Almanach des Muses

  • Le sanglier et la biche
Le sanglier, au fond d'une forĂŞt,
Aiguisait ses dents meurtrières.
La biche (il est hélas ! tant de têtes légères),
Qui curieuse l'observait,
Parut surprise de ce fait.
Voisin, pourquoi, dit-elle, alors que sur la terre,
Une profonde paix règne dans tous les lieux,
Préparez-vous les instruments haineux
Qu'il faut réserver à la guerre ?
Ce que je fais, répond le sanglier prudent,
N'est pas aussi peu nécessaire
Que vous le croyez follement
Eh ! Répondez fine commère,
rendriez-vous le garant
Qu'à l'heure du combat j'aurais assurément
Le temps de me mettre en défense,
Allez, trop tard on s'arme alors que l'on attend,
Le temps oĂą l'ennemi s'avance

Cette fable est inscrite à la page 50 de l'Almanach des Muses de 1818 (54e année), signée M. Régnault de Beaucaron.

Bibliographie

  • Étienne Psaume, Biographie moderne ou galerie historique, civile, militaire, politique, littĂ©raire et judiciaire, Paris, 1816.
  • Letillois de MĂ©zières, Biographie gĂ©nĂ©rale des Champenois CĂ©lèbres Morts ou Vivants, Paris, au Bureau du Journal des peintres, rue de la Harpe, 1836.
  • « Jacques Edme RĂ©gnault de Beaucaron », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • Edmond RĂ©gnault de Beaucaron, Monographie de la famille RĂ©gnault de Beaucaron, Troyes, 1893, rĂ©Ă©dition Hachette, 2013.

Notes et références

  1. Liste des membres de l'Assemblée législative par département
  2. Source: Edmond Regnault de Beaucaron, Monographie de la Famille RĂ©gnault de Beaucaron, Paris, 1893. p.2-6
  3. La famille Régnault de Beaucaron est subsistante par la filiation suivante:1/François (1635-1716) - *2/Nicolas 1er (1659-1724), procureur fiscal de Lantages * - *3/Lazare (1702-1773), sieur de Beaucaron, châtelain de Lantages, procureur fiscal, notaire royal,juge de Villiers, marié en secondes noces à Edmée Picardat - *4/Nicolas (2e) (1736-1800), sieur de Beaucaron, châtelain et maire de Lantages - *5/César Edme (1766-1839) - *6/ Edme Nicolas (1794-1861) - *7/Charles (1828-1912) - *8/Edmond (1860-1944), auteur de la monographie de la famille Régnaut de Beaucaron en 1893 - *9/Jean [1887-1979), dont postérité

Article connexe

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