Accueil🇫🇷Chercher

Jacques Daviel

Jacques Daviel, né le à La Barre-en-Ouche et mort le à Genève, est un chirurgien et ophtalmologue français. Chirurgien et oculiste du roi Louis XV, il est l'auteur de la méthode d'extraction du cristallin dans l'opération de la cataracte.

Jacques Daviel
Portrait de Jacques Daviel, "Handbuch der Gesamten Augenheilkunde ", 1908 Volume 13, p. 471, table IV
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  69 ans)
Genève
SĂ©pulture
Cimetière de l'église Saint-Hippolyte (d)
Activités
Vue de la sépulture.

Biographie

Il commence ses études de chirurgie en apprentissage chez son oncle, chirurgien à Rouen. Puis il va à Paris, pour les terminer à l'Hôtel-Dieu. En 1720, il se trouve parmi les jeunes chirurgiens volontaires, détachés de l'hôpital, pour aller porter secours à la ville de Marseille, alors touchée par une épidémie de peste. En 1722, en gage de reconnaissance publique, il est admis au Corps des Maîtres Chirurgiens de Marseille. Il est alors honoré par le roi Louis XV d'une décoration : une croix (voir portrait ci-contre) portant l'image de saint Roch avec l'inscription Pro fugata peste.

Il décide de s'établir à Marseille, où il devient chirurgien-major des galères, poste recherché, car il est doté d'une bonne pension annuelle alors que les galères sortent peu, et uniquement en été. Cela lui permet de donner aussi des cours d'anatomie et de chirurgie dans les hôpitaux de la ville. Ses dissections et expériences lui valent d'être nommé membre associé de l'Académie de Chirurgie de Paris.

À partir de 1728, il se consacre entièrement aux maladies des yeux, et plus particulièrement à l'opération de la cataracte qu'il pratique d'abord d'une façon traditionnelle datant de l'antiquité : l'abaissement du cristallin par une aiguille. Il y acquiert une grande dextérité, car il s'entraine beaucoup sur le cadavre. Sa réputation devient internationale. De 1736 à 1742, il voyage en Espagne et en Italie à la demande de grands personnages. En 1746, il s'établit à Paris, où il devient Chirurgien ordinaire, puis oculiste du roi Louis XV en 1749.

En 1741, il découvre fortuitement une nouvelle technique. Constatant qu'il lui est impossible de réparer un cristallin mal abaissé plusieurs années auparavant, et susceptible de se compliquer, il décide en désespoir de cause de l'enlever. À sa grande surprise, il constate que le patient retrouve une vue claire, on croyait en effet depuis l'antiquité que le cristallin était le siège de la vision[1].

Daviel comprend aussitĂ´t l'importance de cette dĂ©couverte. Il amĂ©liore cette technique pour la mettre au point et la publier en 1752 Ă  l'AcadĂ©mie de Chirurgie de Paris, sous le titre « Une nouvelle mĂ©thode de guĂ©rir la cataracte par l'extraction du cristallin Â». Il a obtenu 282 guĂ©risons sur 313 cas, soit 90 % de succès. Le retentissement est immense. Il Ă©tait dĂ©jĂ  connu, il est dĂ©sormais encensĂ© dans tous les pays, devenant membre associĂ© de toutes les AcadĂ©mies Royales et des grandes villes d'Europe.

Instruments de Jacques Daviel.

Il est appelé par plusieurs souverains, dont le roi Ferdinand VI d'Espagne, le prince Clément de Bavière... qui, avec des offres avantageuses, cherchent à se l'attacher en tant qu'oculiste, mais il préfère toujours revenir en France pour se rendre utile dans les différentes provinces[2]. Il passait, par exemple, en septembre 1751 à Reims où il exécutait quarante trois opérations de la cataracte en une semaine et suivi les résultats des opérations en maintenant une correspondance avec les médecins de la ville[3].

En 1760, il est atteint d'un cancer du larynx. Il se rend à Genève, pour consulter Théodore Tronchin, médecin célèbre en son temps, mais il y meurt le , à l'âge de 69 ans. Il est enterré dans le cimetière du Grand-Saconnex, près duquel se trouve un monument funéraire élevé en 1885 par les oculistes suisses à sa mémoire.

Armes

Il avait un sceau avec trois merlettes et comme devise : audaces fortuna juvat.

Son sceau.

Hommages et postérité

  • Statue de Daviel Ă  Bernay.
    Statue de Daviel Ă  Bernay.
  • Buste de Daviel Ă  l'HĂ´tel-Dieu de Marseille.
    Buste de Daviel Ă  l'HĂ´tel-Dieu de Marseille.
  • En 1963, l'administration postale française a Ă©mis un timbre Ă  son effigie par Albert Decaris.

Notes et références

  1. Jean Figarella, « Jacques Daviel à Marseille », Histoire des sciences médicales, no 13,‎ , p. 357-358
  2. N.J.F. Eloy, Dictionnaire historique de la médecine, t. 2, , p.10-12
    RĂ©Ă©dition fac simile, Culture et Civilisation, Bruxelles, 1973.
  3. Jacques Daviel Ă  Reims par le Docteur H. Delacroix, F. Michaud. Reims & G. Masson. Paris, 1890.

Voir aussi

Bibliographie

  • Dr Albertus, « Feuilleton. Ă€ propos de l'oculiste Jacques Daviel Â», Gazette mĂ©dicale de Paris, 1884, sĂ©rie 7, n° 1, p. 529-33, Texte intĂ©gral.
  • R.F.D., « Monument Ă©levĂ© en Suisse Ă  la mĂ©moire de Jacques Daviel Â», Gazette mĂ©dicale de Paris, 1885, sĂ©rie 7, n° 2, p. 514-15, Texte intĂ©gral.
  • Henri Delacroix, Jacques Daviel Ă  Reims, Reims ; Paris, F. Michaud ; G. Masson, , 90 p., 1 vol. : pl., fac-similĂ© et portr. ; in-8° (lire en ligne).
  • Jean Figarella " Jacques Daviel MaĂ®tre Chirurgien de Marseille. Oculiste du Roi (1693-1762) ", aux Presses de l'Imprimerie A. Robert, 24 rue Moustiers, Marseille
  • Jean Figarella, « Jacques Daviel Ă  Marseille Â», Histoire des sciences mĂ©dicales, 1979, 13 (4), p. 347-362, Texte intĂ©gral.
  • Yves Pouliquen, Un oculiste au siècle des Lumières Jacques Daviel, Odile Jacob, Paris, 1999, (ASIN B0075N4KHO).
  • RenĂ© Grangier, « Marseille et Jacques Daviel Â» Histoire des sciences mĂ©dicales, 2011, 45 (1), pp. 57-62, Texte intĂ©gral.
  • Raimon de Vermale, Première lettre sur l'extraction de la cataracte hors de la chambre postĂ©rieure de l'Ĺ“il : nouvelle opĂ©ration imaginĂ©e et perfectionnĂ©e par le cĂ©lèbre Mr Daviel, s. l., s. n. , [1751], Texte intĂ©gral.
  • Pr H. Truc, « Daviel et l'extraction de la cataracte Â», Paris mĂ©dical, 1912, n° 08, p. 447-451, Paris, J.-B. Baillière et fils, Texte intĂ©gral.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.