Jacques Cartonnet
Jacques Ulysse Joseph Cartonnet est un champion de natation français, né le à Boulogne-sur-Mer[1] et mort en 1967 en Italie.
Jacques Cartonnet | |||||
Informations | |||||
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Nages | brasse | ||||
Période active | Années 1930 | ||||
Nationalité | Française | ||||
Naissance | |||||
Lieu | Boulogne-sur-Mer | ||||
Décès | |||||
Club | SCUF Paris UC |
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Palmarès | |||||
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Biographie
Carrière sportive
Il est membre de l'équipe de France aux Jeux olympiques d'été de 1932, prenant part au 200 mètres brasse, où il est éliminé en demi-finales.
Il est champion de France du 200 mètres brasse en 1931, 1932, 1935, 1936, 1937 et en 1939.
Il détient le record du monde de natation messieurs du 200 mètres brasse à deux reprises, du au avec un temps de 2 min 42 s 6 et du au avec un temps de 2 min 39 s 6.
Il remporte à quatre reprises la Coupe de Noël, course annuelle traversant la Seine au pont Alexandre-III à Paris, en 1932, 1933, 1935 et 1936.
En club, il a été licencié au SCUF et au Paris université club[2].
Parcours dans la Collaboration
Membre du Parti populaire français, Cartonnet en dirige avant la guerre la branche sportive, l'Union des Jeunesses Sportives Françaises[3]. Il travaille également comme journaliste sportif, collaborant au périodique doriotiste La Liberté[3] ainsi qu'à la feuille d'extrême-droite Je suis partout à laquelle il donne en 1938 une série d'articles consacrés à la natation[4]. Il est également le directeur de Sports de France, la revue de l'Union des Jeunesses Sportives Françaises[5].
Sous l'Occupation, il adhère au Rassemblement national populaire[6] et s'engage dans la Milice française. D'abord délégué départemental aux sports de l'organisation en Haute-Garonne, il est promu chef du service Jeunesse et Sports de la Milice en [7]. Il travaille aussi comme propagandiste, exprimant un antisémitisme virulent qui explique que certaines accusations aient pu lui imputer, à tort ou à raison, une part de responsabilité dans l'arrestation et la déportation de son ancien rival sportif Alfred Nakache[8] avec sa femme Paule et leur fille de deux ans Annie. Réfugié à Sigmaringen, il y est le responsable de la rubrique sportive du journal La France de Jean Luchaire[9]. Il semble aussi y avoir été nommé membre de la Commission gouvernementale de Sigmaringen en qualité de secrétaire d'État aux Sports[10]. Il est condamné à mort par contumace pour collaboration par la Cour de justice de Toulouse le [11]. Arrêté à Rome, l'ancien champion de natation réussit une évasion sensationnelle en sautant au décollage de l'avion militaire qui devait le rapatrier en France en 1946[12]. De nouveau arrêté par les Italiens en , sa trace se perd ensuite dans ce pays[7].
Notes et références
- L'acte de naissance de Jacques Cartonnet n'existe pas dans le registre des naissances de Boulogne-sur-Mer, 3 E 160/545, consulté le 19 sept. 2020.
- « Amicale des Internationaux Francais de Natation - Annuaire », sur www.aifn.fr (consulté le )
- (en)Joan Tumblety, Remaking the Male Body : Masculinity and the uses of Physical Culture in interwar and Vichy France, Oxford University Press, 2012, p.195.
- Pierre-Marie Dioudonnat, Les 700 rédacteurs de "Je suis partout", 1930-1944, Sedopols, 1993, p.26.
- Pénélope Caspard-Karydis et Pierre Caspard, La Presse d'éducation et d'enseignement, XVIIIe siècle-1940 : S-Z et suppléments, Institut national de recherche pédagogique, 1981, p.66.
- Grégory Bouysse, Encyclopédie de l'Ordre Nouveau, Histoire du SOL, de la Milice Française et des mouvements de la Collaboration, volume 2, addenda du volume 1.
- Grégory Bouysse, Encyclopédie de l'Ordre Nouveau, Histoire du SOL, de la Milice Française et des mouvements de la Collaboration, volume 1.
- Denis Baud, Alfred Nakache : le nageur d'Auschwitz, Loubatières, 2009, p.68 ; Bernard Prêtet, Sports et sportifs français sous Vichy, Nouveau Monde éditions, 2016.
- Grégory Bouysse, Encyclopédie de l'Ordre Nouveau, Histoire du SOL, de la Milice Française et des mouvements de la Collaboration, volume 6, notice de Paul Pacaud.
- Henry Rousso, Pétain et la fin de la collaboration, Sigmaringen 1944-1945, Editions Complexe, 1984, p.66.
- « L'Est Républicain, numéro du 21 mars 1945 », sur https://kiosque.limedia.fr (consulté le )
- Le Parisien Libéré no 508 du 5 avril 1946.
Liens externes
- Ressources relatives au sport :
- Gilles Dhers, Jacques Cartonnet, des bassins aux eaux fangeuses de la collaboration, Libération ()