Accueil🇫🇷Chercher

Jacques Cailly

Émile Davout, connu sous le pseudonyme de Jacques Cailly, né le à Ségrie-Fontaine et mort en à Bizanos, est un journaliste et militant antisémite français.

Jacques Cailly
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  64 ans)
Bizanos
Nom de naissance
Louis-Ferdinand-Émile Davout
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de

Biographie

Louis-Ferdinand-Émile Davout est le fils de Pierre-Ferdinand Davout, huissier et maire de Ségrie-Fontaine[1].

Ami d'Édouard Dubuc et animateur du groupe antisémite du 12e arrondissement de Paris depuis 1896[2], le dessinateur Émile Davout, dit « Jacques Cailly », est le secrétaire de la Jeunesse antisémitique ainsi qu'un des collaborateurs du journal de cette ligue, Le Précurseur[3]. Il fréquente également la Ligue des patriotes (LDP), dont il sera membre de manière intermittente[4] bien qu'il reproche à Déroulède de ne pas être antisémite[5]. Pendant l'Affaire Dreyfus, il écrit les paroles d'une chanson antidreyfusarde[6].

Cailly lors du procès pour complot devant la Haute Cour, croquis d'audience par Malteste (1899).

Cailly est arrêté à Flers le [7], quelques semaines après la grand coup de filet visant d'autres militants antidreyfusards. Découverte lors d'une perquisition, une lettre qu'il a adressée à Édouard Brunet, jeune militant antisémite normand, est retenue contre lui malgré sa contestation de l'authenticité de la date portée sur cette pièce[8]. Le , bien que le sénateur Bérenger ait estimé que le jeune homme « peut difficilement être pris au sérieux »[3], Cailly fait partie des 17 accusés désignés par la commission sénatoriale chargée d'instruire le procès pour complot devant la Haute Cour. Pendant les audiences, il se fait remarquer par son comportement provocateur à l'encontre de ses juges, ce qui lui vaut plusieurs exclusions ainsi qu'une peine de trois mois de prison[9]. Le , le procureur général Bernard requiert l’acquittement en raison du jeune âge de l'accusé[10]. Le lendemain, un arrêt de la Haute Cour se conforme à cette réquisition et ordonne la libération de Cailly[11].

Après sa libération, Cailly continue à prendre part à des manifestations nationalistes. En , Henri Rochefort l'envoie à Londres pour tenter de négocier, par l'intermédiaire de l'ambassadeur Paul Cambon, la libération des Français capturés par les Britanniques pendant la seconde guerre des Boers[12]. Le , la Jeunesse antisémitique se transforme en Parti national antijuif (PNA), dont Cailly intègre le comité directeur et le comité central[13].

EmployĂ© Ă  L'Intransigeant de Rochefort jusqu'en 1901, Cailly entre ensuite au Drapeau, journal de la LDP, oĂą il Ă©crit sous le pseudonyme de « Pierre Legrand Â»[4].

En , Cailly annonce qu'il pourrait ĂŞtre candidat dans la Nièvre contre Claude Goujat Ă  l'occasion des Ă©lections lĂ©gislatives de 1902[14]. Finalement, c'est dans le 12e arrondissement de Paris qu'il dĂ©cide de se prĂ©senter, face Ă  Paschal Grousset, et avec l'aide financière de l'industriel Gaston Japy[4], mĂ©cène des Jaunes. Il y subit cependant la concurrence d'un autre antisĂ©mite, Charles Meiss, qui bĂ©nĂ©ficie du soutien de la Ligue de la patrie française[15] et du ComitĂ© national antijuif[16]. Au soir du premier tour, avec seulement 1 570 voix (11,5% des votants), Cailly n'arrive qu'en quatrième position, nettement devancĂ© par Grousset, Meiss et le socialiste Fribourg[17]. Avant le second tour, Cailly se retire mais prĂ©texte une maladie pour ne pas annoncer officiellement son dĂ©sistement en faveur de Meiss[18], qui sera largement battu par Grousset. Deux ans plus tard, financĂ© cette fois-ci par M. Milleville d'Amiens[4], Cailly tente sa chance dans le quartier de la SantĂ© lors des Ă©lections municipales, mais il Ă©choue dès le premier tour face au conseiller radical-socialiste sortant, Jules HĂ©naffe[19].

Par la suite, Jacques Cailly passe à l'Action française[4]. Employé comme correcteur par le quotidien de ce mouvement royaliste, il reste à ce poste jusqu'à l'Exode de 1940. Retiré à Bizanos, il y meurt des suites d'une maladie. Sa nécrologie est publiée dans L'Action française du [20].

Notes et références

  1. Archives départementales de l'Orne, état civil de Ségrie-Fontaine, registre des naissances de 1877, acte no 3 du 26 février (vue 22 sur 149).
  2. La Libre Parole, 16 décembre 1896, p. 3.
  3. Chevalier-Marescq, p. 50.
  4. Joly, p. 86-87.
  5. La Libre Parole, 3 juillet 1899, p. 2.
  6. La Libre Parole, 13 janvier 1898, p. 4.
  7. La Libre Parole, 12 septembre 1899, p. 4.
  8. Chevalier-Marescq, p. 79.
  9. Chevalier-Marescq, p. 170.
  10. Chevalier-Marescq, p. 246.
  11. Chevalier-Marescq, p. 278.
  12. L'Intransigeant, 18 novembre 1900, p. 1, et 29 novembre, p. 3.
  13. L'Intransigeant, 8 mai 1901, p. 2.
  14. L'Aurore, 20 juillet 1901, p. 1.
  15. L'Intransigeant, 10 avril 1902, p. 3.
  16. La Libre Parole, 24 avril 1902, p. 1.
  17. L'Intransigeant, 29 avril 1902, p. 3.
  18. L'Intransigeant, 12 mai 1902, p. 4.
  19. L'Intransigeant, 3 mai 1904, p. 2.
  20. L'Action française, 7 septembre 1941, p. 4.

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Chevalier-Marescq (dir.), Revue des Grands procès contemporains, t. XIX (« Complot antisĂ©mite, nationaliste et royaliste »), 1901, 770 p. (consultable en ligne sur Gallica).
  • Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et gĂ©ographique du nationalisme français (1880-1900), Paris, HonorĂ© Champion, 2005, p. 86-87.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.