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Jacob Masen

Jacob Masen (au nom latinisĂ© en Masenius), nĂ© le Ă  Rheindahlen (duchĂ© de Juliers) et dĂ©cĂ©dĂ© le Ă  Cologne, est un prĂȘtre jĂ©suite allemand, historien, dramaturge et thĂ©ologien.

Jacob Masen
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Surnom
(latin) Masenius
Pseudonyme
Johannes Semanus
Nationalité
allemande
Formation
Lettres, philosophie et théologie
Activité
Enseignant, dramaturge, historien, Ă©crivain
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

NĂ© le 23 septembre 1606, Ă  Rheindahlen, dans le duchĂ© de Juliers, le jeune Jacob fit ses Ă©tudes au 'collĂšge des Trois Couronnes', Ă  Cologne. Il est admis dans la Compagnie de JĂ©sus le 14 mai 1629 et fait son noviciat Ă  TrĂšves. Sa formation spirituelle et acadĂ©mique terminĂ©e il enseigne les belles-lettres dans les collĂšges jĂ©suites de Emmerich, Aix-la-Chapelle, Munster et finalement Cologne. C'est Ă  Cologne qu'il passe la plus grande partie de sa carriĂšre d'enseignant. Il y a beaucoup de succĂšs. Outre l'enseignement le pĂšre Masen Ă©crit des poĂ©sies et compose des piĂšces pour le thĂ©Ăątre jĂ©suite, dirige la congrĂ©gation mariale et exerce un apostolat plus large comme prĂ©dicateur Ă  Paderborn, TrĂšves et Cologne mĂȘme. Comme historien, il revoit et rĂ©Ă©crit l'histoire de la ville et diocĂšse de TrĂšves. Le pĂšre Jacob Masen meurt Ă  Cologne le 27 septembre 1681, dans de grands sentiments de piĂ©tĂ©.

ƒuvres

Polyvalent le pĂšre Jacob Masen Ă©tait extrĂȘmement laborieux, et employait tous ses loisirs Ă  la lecture, ou Ă  la rĂ©daction de ses ouvrages. Il en a composĂ© un grand nombre, ascĂ©tiques, polĂ©miques, historiques et littĂ©raires, dont la liste se trouve dans la Biblioth. Coloniensis du PĂšre Hartzei (p.147 et suiv). On est fort surpris, au premier coup-d’Ɠil, de n’y pas voir le titre de la Sarcotis, poĂšme sur lequel repose aujourd’hui la notoriĂ©tĂ© de Masenius ; mais cet ouvrage fait partie d’un recueil intitulĂ© : PalĂŠstra eloquentiĂŠ alligatĂŠ tribus partibus, etc. Cologne, 1654, 1661, 3 vol. in-12. Le premier contient les prĂ©ceptes de la poĂ©tique ; le second, des exemples dans les genres Ă©lĂ©giaque, hĂ©roĂŻque et lyrique; et le troisiĂšme, des essais dans le genre dramatique. C’est dans le second volume qu’on trouve la Sarcotis : ce poĂšme, dont on ne prĂ©tend point rabaisser le mĂ©rite, serait encore aussi inconnu de la plupart des lecteurs que le reste des ouvrages de Masenius , si William Lauder, critique Ă©cossais, ne se fĂ»t avisĂ© de soutenir que Milton y avait puisĂ© l’idĂ©e du Paradis perdu, et qu’il en avait imitĂ© ou traduit les plus beaux morceaux. Cette accusation fit grand bruit. Lander la soutint, en publiant la Sarcotis, d’aprĂšs un prĂ©tendu manuscrit qu’il disait avoir reçu de Louvain ; il y joignit d’autres ouvrages dont le sujet a quelque rapport avec celui du poĂšme de Milton, et en forma un recueil intitulĂ© : Delectus sacrorum auctorum Miltono facem prĂŠlucentium (Londres, 1753, in-8°) : cependant les littĂ©rateurs anglais parvinrent Ă  se procurer les Ă©ditions originales de la Sarcotis, et ils dĂ©montrĂšrent que Lauder, pour appuyer l’accusation de plagiat, avait intercalĂ© dans la sienne un grand nombre de vers tirĂ©s d’une traduction latine du Paradis perdu. Lander fut obligĂ© d’avouer la fouiberie qu’il avait employĂ©e, et resta couvert de confusion : mais la dispute avait attirĂ© l’attention de tous les littĂ©rateurs ; et l’abbĂ© Dinouart jugea la circonstance favorable pour publier, en 1757, une nouvelle Ă©dition de la Sarcotis, d’aprĂšs celle de 1661 : il y ajouta les lettres insĂ©rĂ©es dans le Journal Ă©tranger et dans les MĂ©moires de TrĂ©voux, sur le prĂ©tendu plagiat de Milton, et une traduction française qu’il intitula la SarcothĂ©e[1] ; ce joli volume, sorti des presses des Barbou, est recherchĂ© des curieux.

Le poĂšme de Masenius, divisĂ© en cinq livres, renferme l’histoire de la dĂ©sobĂ©issance d’Adam et d’Ève, leur expulsion du paradis terrestre et le tableau des malheurs du genre humain, causĂ©s par l’orgueil, qui donne naissance Ă  tous les vices. Masenius n’avait pas songĂ© Ă  faire un poĂšme Ă©pique ; ainsi il ne faut pas chercher de plan dans son ouvrage ; mais, en le regardant comme une suite de descriptions dans le genre hĂ©roĂŻque, on en trouvera quelques-unes d’assez belles pour justifier le succĂšs tardif de l’ouvrage, sans ĂȘtre obligĂ© de le rejeter sur la malignitĂ© humaine, toujours disposĂ©e Ă  encourager la mĂ©diocritĂ© et Ă  rabaisser les grands Ă©crivains. La traduction française de Dinouart ne peut donner qu’une idĂ©e bien imparfaite du poĂšme de Masenius, dont le style, formĂ© sur celui des anciens, fait, pour ainsi dire, tout le mĂ©rite. La Sarcotis a Ă©tĂ© rĂ©imprimĂ©e, avec un second poĂšme du mĂȘme auteur : Caroli V, imperatoris, Panegyris, Paris, Barbou, 1771, in-12. AndrĂ© Joseph Ansart a donnĂ© une traduction de L’Éloge de Charles Quint, avec le texte, Paris, 1774 in-8°. Les ouvrages polĂ©miques de Masenius, entiĂšrement oubliĂ©s aujourd’hui, lui attirĂšrent des disputes assez vives avec quelques thĂ©ologiens protestants.

Parmi ses autres Ă©crits on se contentera de citer :

  • PalĂŠstra oratoria prĂŠceptis et exemplis veterum instructa, Cologne, 1706.
  • PalĂŠstra styli romani, cum brevi grĂŠcarum et romanarum antiquitatum compendio, ibid. 1659, in-8° ; ibid., 1710.
  • Anima historiĂŠ hujus temporis, hoc est, historia Caroli V et Ferdinandi I, ibid. 1672 ; ibid. 1709 , in-4°. Cette histoire passe pour ĂȘtre judicieuse et bien Ă©crite (V. les MĂ©moires de TrĂ©voux, 1709, juillet, p.1670).
  • Epitome annalium Trevirensium ah exordio ad annum 1652, TrĂšves, in-8°. C’est un abrĂ©gĂ© des Annales de Christoph Brouwer, dont Masenius publia, en 1670, une seconde Ă©dition augmentĂ©e des trois derniers livres, mais sans pouvoir effacer la premiĂšre qui sera toujours recherchĂ©e par les curieux.

Notes et références

  1. Ce nom est formĂ© de deux mots grecs ÏƒÎŹÏÎŸ (au gĂ©nitif σαρÎșός), chair, et ΞΔΏ, dĂ©esse ; Masenius l'a employĂ© pour designer la nature humaine.

Bibliographie

  • Nikolaus Scheid: Der Jesuit Jacob Masen, ein Schulmann und Schriftsteller des 17. Jahrhunderts, Cologne, 1898.
  • Michael C. Halbig: The Jesuit Theater of Jacob Masen: Three Plays in Translation with an Introduction (American University Studies), International Academic Publishers, 1987, 300pp.
  • « Jacob Masen », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]

Liens externes

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