AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Jabalah IV ibn al-Harith

Jabalah IV ibn al-Harith, aussi connu sous le kunya Abu Shamir, ou dans les sources grecques Gabalas (ΓαÎČαλ៶ς), est un roi ghassanide[1]. D’abord ennemi de l'Empire byzantin, il conduit des raids en Palestine avant d'ĂȘtre battu et de devenir un vassal des Byzantins de 502 jusqu’en 520 environ, puis de nouveau en 527 jusqu'Ă  sa mort en 528[2].

Jabalah IV ibn al-Harith
Titre roi Ghassanide
(v. 512-528)
Autres titres Phylarque romain
Prédécesseur al-Harith IV ibn Hijr
Successeur al-Harith V ibn Jabalah
Biographie
Surnom Gabalas
DĂ©cĂšs
Thannuris, prĂšs de Dara
PĂšre al-Harith IV ibn Hijr
Conjoint Mariya
Enfants al-Harith V ibn Jabalah

Biographie

Jabalah est le fils d'al-Harith IV ibn Hijr (Arethas dans les sources grecques) et petit-fils du cheikh Tha'laba[3]. Il apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans les sources historique en 498 sous le rĂšgne de l'empereur byzantin Anastase Ier (491-518), alors que, d'aprĂšs ThĂ©ophane le Confesseur, le DiocĂšse d'Orient subissait d'importants raids d'Arabes dont il est l'un des chefs. Il conduit des raids en Palestine avant d'ĂȘtre vaincu et repoussĂ© par le duc byzantin Romanus[4] - [5] - [6]. AprĂšs une sĂ©rie de combats acharnĂ©s, Romanus rĂ©ussit Ă  expulser les Ghassanides de l'Ăźle d’Iotabe (aujourd’hui Tiran), qui contrĂŽlait le commerce avec la mer Rouge et occupĂ©e par les Arabes depuis 473[7].

En 502, Anastase Ier conclut un traitĂ© d'alliance avec les Kindites et les Ghassanides, les changeant en alliĂ©s impĂ©riaux (fƓderati)[5] - [8] - [9]. Lors de la guerre d’Anastase contre l'Empire sassanide, les Ghassanides, combattent ainsi du cĂŽtĂ© de leurs alliĂ©s byzantins. Une seule opĂ©ration leur est cependant explicitement attribuĂ©e : en juillet 513, ils attaquent Hirah, capitale des Lakhmides alliĂ©s des Perses[10]. Les Ghassanides s'installent profondĂ©ment dans le limes byzantin. Une source syriaque de juillet 519 atteste l'existence d'un « opulent » quartier-gĂ©nĂ©ral Ă  al-Jabiya (Gabitha) en Gaulanitide (plateau du Golan)[11]. Jabalah y succĂšde Ă  son pĂšre en tant que roi de sa tribu[11]. Avec l’accession en 518 de Justin Ier (518–527) au trĂŽne impĂ©rial et la nouvelle imposition de l’orthodoxie chalcĂ©donienne Ă  travers l'Empire, les Ghassanides, monophysites convaincus, quittent l’alliance autour de 520 et se retirent dans le nord du Hedjaz[12].

L'alliance n'est restaurĂ©e que lors de la derniĂšre annĂ©e de rĂšgne de Justin. Bien que les Ghassanides ne soient pas explicitement mentionnĂ©s dans les sources, Irfan ShahĂźd identifie Jabalah comme le phylarque arabe nommĂ© al-Asfar, en grec Tapharas (΀αφαρ៶ς). Il s'agit de l'Ă©quivalent arabe du gentilicum romain honorifique « Flavius » qui a pu ĂȘtre accordĂ© Ă  Jabalah par l’empereur lors de son retour sous allĂ©geance byzantine[13] ; cette identification n'est cependant pas certaine[14]. En 528, les Ghassanides participent au conflit contre la Perse et leurs alliĂ©s arabes Lakhmides. AprĂšs une expĂ©dition punitive contre le roi lakhmide Mundhir, Jabalah-Tapharas, sous le commandement de BĂ©lisaire, est tuĂ© Ă  la bataille de Thannuris lorsqu'il tombe de son cheval[15] - [16].

Famille

La femme de Jabalah semble avoir Ă©tĂ© Mariya qui, d’aprĂšs la tradition arabe, Ă©tait une cĂ©lĂšbre princesse Kindite. De cette union il a au moins trois enfants : le cĂ©lĂšbre Al-Harith ibn Jabalah, (Arethas pour les Byzantins), qui lui succĂšde, Abu Karib, phylarque de la province Palestine III, et, comme l’indique son kunya, un fils aĂźnĂ© nommĂ© Shamir, dont rien n’est connu[17].

Annexes

Références

  1. ShahĂźd 1995, p. 69
  2. ShahĂźd 1995, p. 12, 48
  3. ShahĂźd 1995, p. 5-7, 10-12.
  4. ShahĂźd 1989, p. 121, 125-127.
  5. Martindale et Morris 1980, p. 489.
  6. Greatrex et Lieu 2002, p. 88.
  7. Shahüd 1989, p. 63–64, 86–87, 125–127, 206, 496.
  8. ShahĂźd 1995, p. 3-10.
  9. Greatrex et Lieu 2002, p. 52.
  10. ShahĂźd 1995, p. 12-15.
  11. ShahĂźd 1995, p. 33, 48-49.
  12. ShahĂźd 1995, p. 33-39.
  13. ShahĂźd 1995, p. 62-67.
  14. Whittow 1999.
  15. Shahüd 1995, p. 62–69, 174–175.
  16. Greatrex et Lieu 2002, p. 87.
  17. ShahĂźd 1995, p. 69-70

Bibliographie

  • (en) Geoffrey Greatrex et Samuel N. C. Lieu, The Roman Eastern Frontier and the Persian Wars (Part II, 363–630 AD), Londres, Routledge, , 373 p. (ISBN 0-415-14687-9, lire en ligne)
  • (en) John R. Martindale et John Morris, The Prosopography of the Later Roman Empire, Volume II : AD 395–527, Cambridge University Press, , 1342 p. (ISBN 978-0-521-20159-9, lire en ligne)
  • (en) Irfan ShahĂźd, Byzantium and the Arabs in the fifth century, Washington, D.C., Dumbarton Oaks, , 592 p. (ISBN 0-88402-152-1, OCLC 18191346, lire en ligne)
  • (en) Irfan ShahĂźd, Byzantium and the Arabs in the sixth century, Volume 1, Washington, DC, Dumbarton Oaks, (ISBN 978-0-88402-214-5, lire en ligne)
  • (en) Mark Whittow, « Rome and the Jafnids: Writing the History of a Sixth-Century Tribal Dynasty », The Roman and Byzantine Near East, vol. 2,‎ , p. 207-224
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.