Jérôme Skorka
Jérôme Skorka (ou Yerme (Jeremiah) Skorka devenu Jérôme Scorin, à Zagórów en Pologne - à Vandœuvre-lès-Nancy), est un résistant français, d'origine polonaise, déporté à Auschwitz dans le même convoi no 77, que sa sœur, la résistante Régine Skorka-Jacubert. Ils seront témoins au Procès Barbie.
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(à 88 ans) Vandœuvre-lès-Nancy |
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Biographie
Enfance
Yerme Skorka naît le à Zagórów, en Pologne[1], fils de Jacob Skorka, né le , à Ozorków, en Pologne[2], rabbin[1], et de Slatka Szejman, née le à Zagórów, en Pologne[2], modiste. Il a une sœur, Ryvka Skorka, et deux frères plus jeunes, Lajb Skorka et Zalme (Zali) Skorka[1].
Arrivée à France
En 1929, Jacob Skorka, arrive en France et s'installe à Nancy, où il trouve un emploi dans une usine. Sa belle-sœur habitait dans cette ville.
Un an plus tard, le reste de la famille rejoint le père à Nancy. Le plus jeune enfant Zalme meurt d'une pneumonie. Les enfants adoptent des prénoms français : Ryvka devient Régine, Yerme devient Jérôme et Leib devient Léon[1].
Seconde Guerre mondiale
En décembre 1940, toute la famille Skorka, à l'exception de Régine, est internée au camp de la Lande de Monts, près de Tours.
En 1941, Pierre Marie, l'adjoint d'Edouard Vigneron au bureau des étrangers du commissariat de Nancy, fournit à Régine une fausse carte d'identité au nom de Régine Hiebel, née à Metz. Elle utilise cette carte pour rendre régulièrement visite à sa famille au camp.
, Jérôme s'échappe du camp et en juillet 1942, muni d'une fausse carte d'identité, au nom d'Hubert Hiebel, né à Metz, il passe en zone libre.
En , Jérôme (sous son faux nom Hubert Hiebel) est envoyé dans un camp de jeunes travailleurs à Rumilly en Haute-Savoie. Apprenant qu'il va être envoyé en Normandie afin de travailler pour l'organisation Todt, il s'enfuit de nouveau.
Le , Jérôme et Régine sont arrêtés par la Gestapo, internés dans la prison de Montluc et interrogés par un homme dont ils n'apprendront le nom que beaucoup plus tard, Klaus Barbie, puis sont envoyés au camp de Drancy.
Déportation
Le , Jérôme et Régine sont déportés par le convoi no 77 de Drancy à Auschwitz.
Fin octobre, il est transféré au camp de Stutthof près de Dantzig et mi-décembre au camp de Vaihingen-sur-l'Enz, près de Stuttgart. Fin janvier 1945, il est transporté par camion de Vaihingen au camp d'Ohrdruf au sud-ouest de Weimar. Le , il est envoyé au Revier (infirmerie) à cause de son pied gelé et soigné par un médecin russe. Le , il est transféré au camp d'Erfurt puis par camion à Buchenwald. Ensuite, lors d'une longue marche de trois jours vers Iéna, Jérôme, avec un autre déporté, Martin, s'enfuient de la colonne est réussissent à rejoindre les américains à Crossen.
Son père, Jacob Skorka, est déporté par le convoi no 31, en date du , du camp de Drancy vers Auschwitz avec son épouse[2]. Leur fils Léon avait déjà été déporté par le convoi no 8, en date du . Ils sont, tous les trois, assassinés.
Retour à Nancy
De retour à Nancy, il change son nom de famille pour s'appeler Jérôme Scorin. Il se consacre à un travail de mémoire en allant témoigner de son histoire dans les écoles et lors de voyages dans les camps.
famille
Jérôme Scorin épouse Ida Korec. Ils ont deux fils : Joël, né le , et Bertrand, né le 14 janvier 1959, à Nancy[3].
Mort
Jérôme Scorin meurt le à Vandœuvre-lès-Nancy, Meurthe-et-Moselle, à l'âge de 88 ans[4] - [5].
Témoin au Procès Barbie
Jérôme Scorin et sa sœur Régine Skorka-Jacubert sont témoins au 11e jour du Procès Barbie[6].
Distinctions
Jérôme Scorin est nommé chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur le et fait chevalier de l'ordre des Palmes académiques le .
Notes et références
- (en) Jérôme SKORKA. convoi77.org.
- Voir, Klarsfeld, 2012.
- « Demandes de changements de noms », dans journal officiel de la République française, (Modèle:Google Livresid=-h0kAQAAMAAJ), p. 4849.
- « Monsieur Jérôme SCORIN née Résistant Déporté à Auschwitz Rescapé des marches », sur Libra Memoria,
- « Fichier INSEE des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
- (en) Barbie Trial -- Day 11 -- Victims testify. collections.ushmm.org/
Voir aussi
Bibliographie
- Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms. FFDJF (Fils et Filles des Déportés Juifs de France), 2012.
- Pierre Baumann, Hélène Camarade, Claire Kaiser et Nicolas Patin, Allemagne d'aujourd'hui, no 225/juillet - : Le mémorial des Stolpersteine en France et en Allemagne, Presses Univ. Septentrion, (ISBN 2757424564 et 9782757424568, lire en ligne)