Intimisme (peinture)
L'intimisme dĂ©signe un courant pictural europĂ©en de la Belle Époque, baptisĂ© ainsi par Camille Mauclair[1]. Ses genres de prĂ©dilection sont le portrait et le paysage, se caractĂ©risant par des atmosphères calmes, silencieuses, recueillies, souvent vespĂ©rales : moment de lecture ou de rĂŞverie, pause durant une promenade. HĂ©ritier de la peinture de genre d'un Johannes Vermeer ou Pieter de Hooch, il s'est particulièrement dĂ©veloppĂ© en Hollande (George Hendrik Breitner), Flandre (Henri de Braekeleer) ou encore Danemark (Vilhelm Hammershøi). Sa volontĂ© de capturer un instant fugace le rapproche de l'impressionnisme, dont il ne prĂ©tend cependant pas Ă l'audace formelle. Son intĂ©rĂŞt pour le monde intĂ©rieur le rapproche du symbolisme, dont il n'atteint cependant pas le fantastique. L'un des peintres intimistes les plus reprĂ©sentatifs est Henri Le Sidaner[2], connu pour ses jardins nocturnes, ses vues de Bruges ou Venise. Plusieurs peintres rĂ©alistes, impressionnistes, symbolistes et nabis ont connu une phase intimiste, tels Henri Fantin-Latour, DarĂo de Regoyos, Fernand Khnopff ou encore Édouard Vuillard, qui expose en 1905 Ă la Première exposition d'Ensemble d'Intimistes[3].
- Henri de Braekeleer 1876, L'Homme à la chaise (Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers).
- Henri Fantin-Latour 1877, La Lecture (Musée des Beaux-Arts de Lyon).
- Fernand Khnopff 1883, En écoutant du Schumann (Musée royal des Beaux-Arts de Bruxelles).
- Henri Le Sidaner 1898, Le Dimanche (Musée de la Chartreuse de Douai).
- Henri Le Sidaner 1900, La Table dans le jardin blanc à Gerberoy (musée des Beaux-Arts de Gand).
- Vilhelm Hammershøi 1901, Intérieur avec piano et femme vêtue de noir (Ordrupgaard museum de Copenhague).
- Édouard Vuillard 1902, Intérieur (Musée d'Art de Dallas).
- DarĂo de Regoyos 1906, La Concha, nocturne (MusĂ©e Carmen Thyssen de Málaga).
- Santiago Rusiñol 1911, Faune vell (MusĂ©e Reina SofĂa de Madrid).
- Lovis Corinth 1911, Femme à l'aquarium (Palais du Belvédère de Vienne).
Références
- « Si la peinture touche à l’intellectualité, c’est pour tâcher d’en imprégner son réalisme, pour produire ce que j’ai appelé l’intimisme » : C. Mauclair, « La revanche de l’Impressionnisme », La Revue, 1901, XXXVII, p. 380.
- https://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/Henri_Le_Sidaner/152983
- https://exhibitions.univie.ac.at/exhibition/8/7494