Internationale syndicale rouge
L'Internationale syndicale rouge (ISR ou en russe : ĐŃĐ°ŃĐœŃĐč ĐžĐœŃĐ”ŃĐœĐ°ŃĐžĐŸĐœĐ°Đ» ĐżŃĐŸŃŃĐŸŃĐ·ĐŸĐČ ou ĐŃĐŸŃĐžĐœŃĐ”ŃĐœ -Profintern) est une organisation syndicale internationale proche de l'Internationale communiste, active entre 1921 et 1937.

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Historique
Courants syndicaux révolutionnaires
DĂšs avant la PremiĂšre Guerre mondiale, des courants syndicaux existent qui rĂ©cusent lâĂ©volution centriste de certaines de leurs organisations. Le dĂ©clenchement de la guerre, et la politique dâUnion sacrĂ©e pratiquĂ©e par la plupart des directions syndicales vont pousser ses militants Ă se rencontrer et Ă sâorganiser. Ils se rĂ©unissent avec des socialistes lors des confĂ©rences internationales de Zimmerwald (5-) et de Kienthal (24-).
Révolution russe et conséquences syndicales
AprĂšs le succĂšs des bolcheviks en octobre 1917, un certain nombre de syndicalistes voient dans la rĂ©volution russe une possibilitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©ration de leur syndicat. Lors de la troisiĂšme confĂ©rence panrusse des syndicats, en , les bolcheviks sont favorables Ă un regroupement de lâaile gauche des syndicats. En , devant le premier congrĂšs panrusse des syndicats, ils appellent Ă la reconstitution de la FĂ©dĂ©ration syndicale internationale, dont ils espĂšrent que la base radicalisĂ©e chassera les directions « sociales-patriotes ». Cependant, lors de sa reconstitution en , la FSI est dominĂ©e par des syndicats rĂ©formistes.
CrĂ©ation de lâInternationale syndicale rouge (Komintern)
Lors de son deuxiĂšme congrĂšs en 1920, lâInternationale communiste dĂ©cide de ne pas crĂ©er une autre internationale syndicale, mais de noyauter les organisations de la FSI, qui organisent de larges masses ouvriĂšres. Mais un certain nombre de centrales membres de la FSI, comme la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail en France ont une politique dâobstruction Ă lâencontre des syndicalistes rĂ©volutionnaires, des anarcho-syndicalistes et des communistes. Finalement, ils prennent lâinitiative de crĂ©er lâInternationale syndicale rouge dirigĂ©e par Andreu Nin, MikhaĂŻl Tomsky et Solomon Losovski, lors dâune confĂ©rence tenue Ă Moscou (3-) Ă la veille du IIIe congrĂšs de l'Internationale communiste.
LâISR se propose dâorganiser les masses ouvriĂšres pour renverser le capitalisme, et de lutter contre les rĂ©formistes, et particuliĂšrement la direction de la FĂ©dĂ©ration syndicale internationale et lâOrganisation internationale du travail. Par ailleurs, il y a un lien organique revendiquĂ© entre lâISR et lâInternationale communiste. Enfin, Solomon Losovski, le principal dirigeant de lâISR affirme quâil sâagit de conquĂ©rir les syndicats existants, et non de les dĂ©truire, et lâISR dĂ©fend le syndicalisme dâindustrie contre le syndicalisme de mĂ©tier.
Action de lâISR
Au contraire de la FĂ©dĂ©ration syndicale internationale qui maintient une politique de prĂ©sence dans les institutions de la SociĂ©tĂ© des Nations, lâISR privilĂ©gie lâaction revendicative sur le terrain. Par ailleurs, elle adopte une pratique beaucoup plus centralisĂ©e que la FSI, impulsant les mots dâordres et actions que les centrales adhĂ©rentes doivent reprendre Ă la base. Elle sâimplique aussi beaucoup sur les questions internationales, comme contre lâOccupation de la Ruhr, en lien avec lâInternationale communiste. Elle favorise aussi lâaction des syndicalistes des pays colonisĂ©s ou dominĂ©s, comme en Chine.
Question de lâunitĂ© syndicale
Certains pensent que lâexistence de lâISR constitue un pis-aller devant lâabsence de perspective syndicale pour les diffĂ©rentes tendances syndicalistes rĂ©volutionnaires, syndicalistes communistes et syndicalistes purs au sein des centrales affiliĂ©es Ă la FĂ©dĂ©ration syndicale internationale. Alexandre Losovsky, militant syndicaliste rĂ©volutionnaire, essaie de prĂ©server l'indĂ©pendance du Profintern vis-Ă -vis du Komintern. Ce bĂ©mol, mis Ă leurs thĂšses de domination des syndicats (forcĂ©ment « trade-unionistes ») par le Parti, permit aux bolcheviks d'attirer au sein de l'ISR et mĂȘme de l'IC de nombreux militants syndicalistes de valeur (Alfred Rosmer, Andres Nin, Tom Mann, Joaquin Maurin). LâISR effectue cependant une « bolchevisation » de ces structures qui Ă©limina une partie des Ă©lĂ©ments non-communistes qui avaient participĂ© Ă sa crĂ©ation. Les anarcho-syndicalistes avaient dĂ©jĂ quittĂ© lâISR pour rejoindre la nouvelle Association internationale des travailleurs, ils justifiaient leur dĂ©part en critiquant le rĂŽle dirigeant donnĂ© Ă lâInternationale communiste, et le poids trop grand des soviĂ©tiques.
Dans un premier temps, lâISR veut Ă©tablir des contacts suivis avec la FSI. Elle exclut ainsi pour « gauchisme » les syndicalistes allemands qui avaient refusĂ© dâadhĂ©rer au syndicats rĂ©formistes, et par le biais dâun comitĂ© syndical anglo-soviĂ©tique, elle essaie dâavoir des liens avec le Trade Union Congress. Cependant, cette politique nâeut quâun temps, et durant la pĂ©riode de la tactique « classe contre classe » de lâInternationale communiste, lâISR refuse toute idĂ©e de collaboration avec la FSI, qui de son cĂŽtĂ© ne cherchait pas non plus Ă renouer les liens.
Fronts populaires et la dissolution de lâISR
AprĂšs lâarrivĂ©e dâHitler au pouvoir, lâISR, Ă la suite de lâInternationale communiste change de tactique, et propose le une confĂ©rence commune Ă la FĂ©dĂ©ration syndicale internationale pour le rĂ©tablissement de lâunitĂ©. Des discussions dĂ©marrent donc au niveau international, mais avant mĂȘme quâelles soient finalisĂ©es, des centrales rouges ont dĂ©jĂ intĂ©grĂ© les centrales de la FSI, comme la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail unitaire en France, qui fusionne avec la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail. Devant cette situation, lâISR se dissout Ă la fin de 1937. Les syndicats rouges essayent alors de sâaffilier Ă la FSI. Cette derniĂšre envoie une dĂ©lĂ©gation Ă Moscou en pour discuter avec les syndicats soviĂ©tiques. Mais les accords de Munich, puis le Pacte germano-soviĂ©tique interrompent les contacts. Ils reprendront aprĂšs lâinvasion de lâUnion soviĂ©tique par les troupes allemandes pour prĂ©parer la crĂ©ation de la FĂ©dĂ©ration syndicale mondiale.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Sagnes (dir.), Histoire du syndicalisme dans le monde des origines Ă nos jours, Ăditions Privat, 1994.
- Reiner Tosstorff, « Moscou contre Amsterdam, l'Internationale syndicale rouge (1920-1937) », dans Tania Régin et Serge Wolikow (dir.), à l'épreuve de l'international. Les syndicalismes en Europe, Paris, Syllepse, 2002.
- (de) Profintern : die Rote Gewerkschaftsinternationale 1920-1937 / Reiner Tosstorff. Paderborn : Schöningh, cop. 2004 (ISBN 3-506-71793-6)
- (pl) Aleksander KochaĆski, Czerwona MiÄdzynarodĂłwka ZwiÄ zkĂłw Zawodowych "Profintern" 1920-1937, 1er Ă©d. (Warszawa: KsiÄ ĆŒka i Wiedza, 1985).
- (ru) Iïž UïžĄ. A LÊčvunin, GeorgiÄ Dimitrov I Mezhdunarodnoe Profsoiïž uïžĄznoe Dvizhenie (Moskva: Profizdat, 1983).
- (ru) Grant Mkrtychevich Adibekov, Profintern--Politika Kommunistov V Profsoiïž uïžĄznom Dvizhenii (Moskva: Profizdat, 1981).
Articles connexes
- Krestintern : pendant paysan de lâISR.
- Confédération syndicale latino-américaine : branche latino-américaine de l'ISR.
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :