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Insurrection viennoise d'octobre 1848

L'insurrection viennoise d' est le dernier soulèvement de la Révolution autrichienne de 1848.

Le député radical allemand Robert Blum sur les barricades.

DĂ©roulement

La contagion révolutionnaire

Les premiers troubles révolutionnaires éclatent à Vienne le . L'agitation commence de manière assez bon enfant par une manifestation d'étudiants et de bourgeois libéraux devant la Diète en solidarité avec les demandes hongroises. Les troubles s'étendent rapidement. La troupe se montre incapable de ramener le calme et fait feu sur les manifestants : on compte une cinquantaine de morts. Vienne connaît alors la première insurrection armée de son histoire[1]. L'agitation prend un tour plus social : destruction d'usines et d'entreprises accusées de favoriser le chômage. Le pouvoir est obligé de lâcher du lest. Le prince Klemens Wenzel von Metternich doit abandonner la direction des affaires sans délai[2]. L'Empire entreprend des réformes libérales.

Le , le gouvernement proclame une « constitution provisoire » (un peu sur le modèle de la Constitution accordée aux Belges en 1831), qui établit le bicaméralisme et le suffrage censitaire. Les émeutes du , puis celles du amènent la cour impériale à s'installer provisoirement à Innsbruck. Au mois de juillet, un nouveau parlement est élu[3]. Durant l'été, l'autorité du gouvernement continue de faiblir[4].

L'Ă©meute

Combat sur le pont Taborbrücke à Leopoldstadt le 6 octobre 1848 – Bonaventura Emler (1831-1862) – Combats entre la Garde nationale et les étudiants d'une part, et le régiment Nassau de l'autre.

Le , alors que les troupes impériales s'apprêtent à quitter Vienne pour réprimer la Révolution hongroise, une foule de sympathisants de la cause hongroise composée d'ouvriers, d'étudiants et de soldats mutinés tente d'empêcher leur départ. Alors que les émeutes de mars avaient été le fait de bourgeois libéraux, les événements d'octobre sont plutôt le fait d'ouvriers. Cet incident dégénère en combats de rue d'une grande violence : l'Arsenal est pillé ; le sang est versé jusque dans la cathédrale Saint-Étienne et le ministre de la Guerre, le comte Theodor Baillet von Latour, est lynché par la populace. Son cadavre mutilé reste plusieurs heures pendu à un réverbère[5].

La fuite de l'empereur

Le , l'empereur Ferdinand Ier et sa cour, rentrĂ©s d'Innsbruck au mois d'aoĂ»t, se replient Ă  OlmĂĽtz sous la protection du prince Alfred de Windisch-Graetz et d'une troupe de 7 000 soldats[6]. La Cour s'installe Ă  OlmĂĽtz le . Deux semaines plus tard, le Parlement est dĂ©placĂ© Ă  Kremsier en Moravie. La ville de Kremsier — et non OlmĂĽtz — a Ă©tĂ© choisie par sĂ©curitĂ© et afin de mieux pouvoir surveiller les parlementaires[7]. Une partie de la bourgeoise viennoise dĂ©serte la ville et se met en sĂ©curitĂ© dans les environs de Vienne ou suit l'empereur Ă  OlmĂĽtz, qui devient le centre de l'empire pour plusieurs mois[6]. La violence du effraie une bonne partie de la population[8].

La répression

La ligne de défense de Nussdorf (aujourd'hui un quartier de Vienne) après la victoire des troupes impériales, fin octobre 1848.

Sous le commandement des généraux Windisch-Grätz et Josip Jelačić, les troupes autrichiennes et croates contre-attaquent en encerclant Vienne le , puis en bombardant la ville à partir du , puis en prenant d'assaut la Innere Stadt le . Près de deux mille personnes sont tuées lors des combats. À l'exception du général polonais Józef Bem, qui réussit à prendre la fuite, les hommes qui ont organisé la résistance, Wenzel Messenhauser, le journaliste Alfred Julius Becher, Hermann Jellinek et le député radical allemand Robert Blum[9], sont jugés puis exécutés au mois de novembre.

La défaite de l'insurrection viennoise marque la fin de la Révolution de 1848 en Autriche, mais la révolution hongroise n'est finalement battue qu'en été 1849.

Conséquences

Cet événement provoque la perte des acquis de la Révolution du mois de mars et fait entrer l'empire d'Autriche, sous la conduite du prince Felix zu Schwarzenberg, dans une phase de réaction autoritaire : le « néo-absolutisme »[10], qui dure jusqu'en 1859[11].

Notes et références

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jean-Paul Bled, François-Joseph, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus » (no 403), (1re Ă©d. 1987), 853 p. (ISBN 978-2-262-03583-9), chap. III (« La montĂ©e sur le trĂ´ne : « adieu, ma jeunesse ! » ») Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean BĂ©renger, L'Empire austro-hongrois : 1815-1918, Paris, Armand Colin, coll. « Collection U / Histoire », , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1994), 239 p. (ISBN 978-2-200-24888-8), chap. 3 (« La rĂ©volution de 1848 ») Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Annexes

Articles connexes

Source

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