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Ibrahim Bey (mamelouk)

Ibrahim Bey, nĂ© en 1735 Ă  Martkopi dans le district de Gardabani en GĂ©orgie ou en Circassie selon les sources, et mort en 1817 Ă  Dongola, est un chef mamelouk et bey Ă©gyptien qui a combattu contre les armĂ©es de NapolĂ©on Bonaparte pendant la campagne d'Égypte.

Ibrahim Bey
Ibrahim Bey (mamelouk)
Portrait d'Ibrahim Bey (au centre). Gravure de John Chapman d'aprĂšs un dessin de Dominique Vivant Denon, 1804, Victoria and Albert Museum.

Naissance
DĂ©cĂšs 1817 (Ă  82 ans)
Dongola, Soudan
Origine GĂ©orgien
Allégeance Empire ottoman
Mamelouks
Arme Cavalerie
Conflits Campagne d'Égypte
Faits d'armes Bataille des Pyramides
Autres fonctions Bey

Biographie

L'historien gĂ©orgien Alexander Mikaberidze soutient que Ibrahim Bey naĂźt avec le nom Abram Sinjikashvili (აბრამ სინჯიკაჹვილი) dans la famille d'un prĂȘtre chrĂ©tien orthodoxe[1] tandis que les auteurs autres affirment qu'il est circassien[2] - [3]. CapturĂ© par des chasseurs d'esclaves ottomans et vendu en Égypte, il s'y convertit Ă  l'islam et reçoit une formation mamelouk. FidĂšle Ă  Muhammad Bey AbĂ» DhahĂąb, Ibrahim, appelĂ© Cheik-el-Beled (maĂźtre du pays), gravit tous les Ă©chelons et est affranchi[note 1]. Abou Dahab le nomme bey et lui confie le gouvernement du Caire en 1776. À la mort d'Abou Dahab, il s'impose comme commandant mamelouk, en partageant et en contrĂŽlant l’Égypte avec son complice et ennemi circassien Mourad Bey[4]. Les deux hommes tiennent fermement le pays malgrĂ© les tentatives ottomanes pour renverser le rĂ©gime mamelouk, et rĂ©ussissent Ă  mater les nombreuses rĂ©voltes civiles[5]. Ils servent officiellement les caĂŻmacans (gouverneurs) d'Égypte tout en dĂ©tenant le pouvoir rĂ©el, mĂȘme vis-Ă -vis des dignitaires ottomans[6].

Bataille des Pyramides

Le , devant l'expĂ©dition française du gĂ©nĂ©ral NapolĂ©on Bonaparte, Mourad Bey prĂ©pare ses mamelouks pour combattre les troupes. Le pacha d’Égypte, Seid-Abou-Beker, ignorant les motifs de l'invasion française, est tourmentĂ© sur la conduite Ă  tenir et s'entend avec Ibrahim Bey pour une nĂ©gociation. Dans ce but, il charge un nĂ©gociant français du Caire de trouver Bonaparte pour connaĂźtre ses intentions. La bataille engagĂ©e par Mourad Bey empĂȘche cette nĂ©gociation. Ibrahim, accompagnĂ© de 2 000 mamelouks, est tĂ©moin de la bataille des Pyramides et de la dĂ©faite de Mourad et se replie sans intervenir, en emmenant ses trĂ©sors et ses esclaves. Il se retire dans la nuit du 21 au sur BilbĂ©is, capitale de la province de Charkieh, emmenant avec lui Seid-Abou-Beker[7]. Ibrahim Bey s'exile Ă  BilbĂ©is pour attendre le retour de la caravane venant de la Mecque et pour profiter du renfort des mamelouks qui escortent la caravane, afin d'exĂ©cuter un plan d'attaque concertĂ© avec Mourad Bey[8]. Ibrahim Bey et le pacha se retirent Ă  Birket el-HĂąggy. Des Ă©missaires de cheiks se rendent Ă  Gizeh, ayant Ă  sa tĂȘte le kiĂ ya du pacha, comptant sur la tolĂ©rance du vainqueur. La ville attend avec la plus vive anxiĂ©tĂ© le retour des diplomates[9].

RĂ©sidence d'Ibrahim Bey, prĂšs du Caire. Dessin extrait de la Description de l'Égypte.

Exode

Le général Kléber, qui contrÎle la ville de Al Khankah, et l'arrivée impromptue des troupes françaises font fuir Ibrahim Bey de la ville de Salahieh, accompagné de son arriÚre-garde forte d'environ mille mamelouks. Un escadron de cavalerie fonce sur les mamelouks qui se battent avec courage. Le 3e régiment de dragons venu en renfort force les mamelouks d'Ibrahim Bey à s'enfoncer dans le désert[10]. Ibrahim Bey séjourne à Qatyeh puis El-Arish, avant d'arriver en Syrie. Destitué par les chefs rivaux, il se réfugie au Soudan en 1811, et meurt en 1817[note 2] dans l'anonymat et démuni à Dongola (Soudan).

Notes et références

Notes

  1. En Égypte, les officiers supĂ©rieurs sont pour la plupart des affranchis.
  2. Certains historiens indiquent la date de sa mort en 1816.

Références

  1. Mikaberidze 2006, p. 471
  2. Marie Nicolas Bouillet: Dictionnaire universel d’histoire et de gĂ©ographie, page 910. Hachette, Paris 1869
  3. Kahle, P., "Ibrāhīm Bey", in: M. Th. Houtsma, E. van Donzel (1993), E. J. Brill's First EncyclopÊdia of Islam, 1913-1936, p. 436-7. Brill, (ISBN 90-04-08265-4)., online
  4. Mikaberidze 2006, p. 471 et 472
  5. Jean-Pierre Doguereau, Journal of Napoleon's Egyptian Expedition, Paris, Greenwood Publishing Group Royale, , 200 p. (ISBN 0-313-32512-X, ISSN 0883-6884, lire en ligne), chap. 224, p. 188.
  6. (en) Abd al-Rahman Al-Jabarti, Thomas Philipp et Moshe Perlmann, Abd Al-Rahmann Al-Jabarti's History of Egypt, vol. 2, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, , p. 93, 138 et 156.
  7. Abel Hugo, France militaire : histoire des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1837, Paris, Delloye, , p. 244.
  8. Louis-Alexandre Berthier, MĂ©moires du marĂ©chal Berthier, prince de NeuchĂątel et de Wagram, major-gĂ©nĂ©ral des armĂ©es françaises : campagne d'Égypte, premiĂšre partie, Paris, Baudoin frĂšres, , p. 22 Ă  25.
  9. Jean Baptiste Philibert Vaillant, Correspondance de Napoléon Ier : publiée par ordre de l'empereur Napoléon III, vol. 29, Paris, H. Plon, J. Dumaine, , p. 454.
  10. Jacques Marquet de Norvins, Histoire de Napoléon, Paris, Furne, , chap. 2, p. 33.

Bibliographie

  • (en) Alexander Mikaberidze, « Ibrahim Bey », dans Gregory Fremont-Barnes, The Encyclopedia of the French Revolutionary and Napoleonic Wars, vol. 2, ABC-CLIO, , 1213 p. (ISBN 978-1-851096-46-6). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Voir aussi

Liens externes

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