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Hypsignathus monstrosus

Hypsignathus monstrosus, appelé parfois Hypsignathe ou Hypsignathe monstrueux est une espÚce de chauve-souris appartenant à la famille des Ptéropodidés.

C'est l'unique espĂšce du genre Hypsignathus. Elle vit dans diffĂ©rents types de forĂȘts humides en Afrique. Elle se nourrit de jus de fruit : figues, mangues, bananes mais elle peut aussi manger des charognes et des petits oiseaux. Atteignant presque un mĂštre d'envergure, c'est la plus grande chauve-souris d'Afrique. Cet Ă©trange animal est aussi appelĂ© roussette Ă  tĂȘte de cheval ou bien encore chien Ă  tĂȘte de marteau mais les anglophones nomment cette espĂšce Hammer-headed bat ou Hammer-headed fruit bat que l'on peut traduire par « chauve-souris des fruits Ă  tĂȘte en marteau ».

Description

C’est la plus grande des chauves-souris frugivores d'Afrique continentale[1]. Et sa tĂȘte est trĂšs singuliĂšre (surtout son “nez”). La femelle est un peu plus petite que le mĂąle en moyenne. Le corps (tĂȘte comprise) mesure entre 19 et 28 cm, l’avant bras plus de 10 cm et le ‘poids’ varie gĂ©nĂ©ralement entre 250 et 425 g[2]. La fourrure et les membranes sont brunes et la peau est brun jaunĂątre sur le museau, les oreilles et les doigts[2]. Les mĂąles possĂšdent des poches gonflables sur l'arĂȘte surĂ©levĂ©e du nez, ainsi que de chaque cĂŽtĂ© du cou. Les deux sexes ont les narines tubulaires et des touffes blanches Ă  la base des oreilles. Les mĂąles poussent des cris en klaxon trĂšs sonores, explosifs parfois, qui portent Ă  plusieurs km Ă  la ronde par nuit sans vent[2]. L’hypsignathe se nourrit de fruits tendres, surtout des figues sauvages et des fruits riches en sucres juteux[2] - [3]. Il est nocturne.

Chez les mùles le nez est beaucoup plus gros que chez la femelle car le nez est un caractÚre sexuel de séduction.

RĂ©partition et habitats

Cette chauve-souris est rĂ©partie en Afrique de l’Ouest et centrale, tout autour du Golfe de GuinĂ©e et dans le bloc tropical congolais[1]. La prĂ©sence est bel et bien attestĂ©e en CĂŽte d'Ivoire, mĂȘme dans la capitale, Abidjan[4]. Elle gĂźte dans les Ă©tages infĂ©rieurs de presque tous les types de forĂȘts trĂšs ombragĂ©es, en mangroves et forĂȘts marĂ©cageuses, mais pas en zones montagnardes[2].

Mode de vie

C'est un animal nocturne qui se cache Ă  la cime des arbres ou dans des grottes durant le jour. Elle se nourrit de jus de fruit en utilisant ses grosses lĂšvres qui lui servent Ă  entourer le fruit pour pouvoir en extraire le jus . À la saison des amours, les mĂąles se rĂ©unissent le soir dans les arbres pour sĂ©duire les femelles et ils se mettent Ă  coasser comme les grenouilles tout en agitant les ailes pendant plusieurs heures de suite afin d'attirer les femelles. Seul un petit nombre de mĂąles est retenu et assurera la majoritĂ© des accouplements.

RĂŽle Ă©cologique

L'hypsignathe joue un rĂŽle important dans la pollinisation de la forĂȘt[5].

Les recherches faites sur le virus Ebola, qui occasionne une grave fiĂšvre hĂ©morragique virale, ont mis en Ă©vidence dans le sĂ©rum de ces animaux la prĂ©sence d'anticorps dirigĂ©s contre la souche de ce virus responsable des Ă©pidĂ©mies humaines, spĂ©cifiques du sous-type zaĂŻre. Les Ă©tudes rĂ©alisĂ©es en Afrique, dans des zones contaminĂ©es, n'ont montrĂ© la prĂ©sence du virus que chez trois espĂšces de chauve-souris : Hypsignathus monstrosus, Epomops franqueti et Myonycteris torquata. Elles seraient des porteurs sains comme le laisse supposer les fragments d’ARN viral trouvĂ©s par ailleurs dans le foie et la rate de ces animaux[5] - [6].

Les chauves-souris contamineraient les grands singes par contact avec le sang et les liquides placentaires perdus par les femelles qui viennent de mettre bas et dont les dĂ©fenses immunitaires sont affaiblies par la sĂ©cheresse. Ceci Ă©tant favorisĂ© par les rassemblements autour des fruits d’un mĂȘme arbre Ă  l'Ă©poque de la saison sĂšche. Cette hypothĂšse de transmission en cours de vĂ©rification expliquerait chez les primates et les hommes le caractĂšre Ă©pisodique des Ă©pidĂ©mies[7].

Une contamination directe de l'homme par le virus, via ces chauve-souris, serait aussi évitée en sensibilisant les populations sur les dangers liés aux captures des Hypsignathus, fréquemment consommés dans les villages isolés en période de saison sÚche[7].

Notes et références

  1. Tom JAMONNEAU et Robin ZAROUR, Le livre naturaliste de la Dodo, non publié
  2. Anne,. Saint-Girons, Guide des mammifÚres d'Afrique plus de 300 espÚces illustrées, Delachaux et Niestlé, dl 2006 (ISBN 2-603-01386-6 et 978-2-603-01386-1, OCLC 690058916, lire en ligne)
  3. « Hypsignathus monstrosus », sur https://www.linternaute.fr/
  4. C Niamien, H YaokokorĂ©-BĂ©ibro, I KonĂ© et K N’goran, « DonnĂ©es prĂ©liminaires sur l’écologie des chauves-souris frugivores de la commune du Plateau (Abidjan, CĂŽte d’Ivoire) », Sciences & Nature, vol. 7, no 1,‎ (ISSN 1812-0741, DOI 10.4314/scinat.v7i1.59915, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Virus Ebola sur Terra Nova
  6. Éric Leroy et al., Les chauves-souris, rĂ©servoirs du virus Ebola : le mystĂšre se dissipe, dans MĂ©decine/Science, janvier 2006, Volume 22, no 1. Site consultĂ© le 03/03/2009
  7. Des chauves-souris réservoir du virus Ebola Fiche 231 - décembre 2005 sur le site de l'IRD (Institut de recherche pour le développement). Site consulté le 03/03/2009

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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