Hypogées de Biniai Nou
Les hypogées de Biniai Nou sont deux hypogées datés du Chalcolithique situés sur l'île de Minorque dans l'archipel des Baléares en Espagne. Ce sont les plus anciens monuments préhistoriques de Minorque.
Hypogées de Biniai Nou | ||||
Entrée de l'hypogée n°1. | ||||
Localisation | ||||
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Pays | Espagne | |||
Communauté | Îles Baléares | |||
Province | Minorque | |||
Commune | Mahon | |||
Type | Hypogée | |||
Coordonnées | 39° 54′ 21″ nord, 4° 12′ 44″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Minorque
Géolocalisation sur la carte : îles Baléares
Géolocalisation sur la carte : Espagne
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Histoire | ||||
Époque | Chalcolithique | |||
Historique
Les deux tombes ont été fouillées en 1997 par une équipe archéologique du musée de Minorque[1].
Les hypogées de Biniai Nou sont protégées en tant que biens culturels sous le numéro d'enregistrement RI-51-0003515. Le site fait partie des 32 sites archéologiques proposés par l'Espagne en 2016 pour l'inscription de la culture talayotique de Minorque sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Description
Les hypogées de Biniai Nou sont des grottes artificielles creusées horizontalement dans la roche. Chaque grotte est précédée d'un couloir délimité par de grandes dalles en pierre, disposées verticalement tels des orthostates, et l'ensemble est recouvert avec d'autres dalles en pierres, posées à l'horizontal et recouvertes de terre. Ce type de monument funéraire est en conséquence classé comme para-dolmen[2] ou hypogée à entrée mégalithique[3].
Hypogée n°1
L'hypogée n°1 comporte une façade légèrement concave construite avec des pierres de forme irrégulière, qui pourrait correspondre aux vestiges du mur de parement d'un tumulus[2], avec une entrée centrale ouvrant sur un couloir recouvert de deux dalles superposées. La chambre et le couloir sont en bon état[2]. La chambre est de forme ovale, quasi-circulaire. Un banc de pierre a été taillé dans la roche sur le côté gauche de la chambre. L'hypogée ayant longtemps été utilisé comme étable pour le bétail, les couches archéologiques n'ont pas été préservées, toutefois, en 1997, quelques dents et ossements humains ont été retrouvés dans une dépression du sol de la chambre. La datation par le carbone 14 d'une phalange correspond à une période entre 2290 et 2030 av. J.-C., soit la plus ancienne preuve de la présence humaine sur l'île de Minorque[1]. Les analyses des autres composants (isotopes 13 C et 15 N) indiquent que l'individu correspondant avait un régime alimentaire composé d'une grande proportion de poissons d'eau douce, une alimentation qui contribue à fausser la datation au C14 d'environ 100 ans. Après correction, la datation retenue est donc comprise entre 2130 et 1930 av. J.-C.[2]. Les autres ossements analysés ne présentaient pas un telle spécialisation alimentaire, ce qui laisserait supposer qu'il s'agissait d'un immigrant de la première génération dont les os auraient conservé les éléments chimiques acquis sur son lieu d'origine[1].
Diamètre de la chambre | Largeur porte | Largeur de la façade | Largeur du couloir | Longueur du couloir | Hauteur du couloir |
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3,20 m | 0,80 m | 7,25 m | 2,50 m | 1 m | 1,25 m |
Données[4] |
De nombreux fragments de grands récipients en poterie, dont de nombreux « tulipiformes », ont été retrouvés devant l'hypogée. Ils correspondent probablement à des pratiques funéraires incluant des offrandes alimentaires[2].
À environ 50 mètres de l'entrée de l'hypogée on peut voir une capada de moro, petite niche circulaire fréquemment retrouvée à l'intérieur ou à l'extérieur des hypogées dans les nécropoles talayotiques, dont la fonction, sans doute liée aux rites funéraires, demeure inconnue.
Hypogée n°2
L'hypogée n°2 comporte également une façade légèrement concave, avec une entrée centrale prolongée par un couloir court. La chambre funéraire est de forme circulaire. Une partie de son plafond, qui s'était effondrée, a été restauré en 2000[5]. Contrairement à l'hypogée n°1, la couche archéologique a été bien préservée et la fouille apermis d'y recueillir de nombreux ossements humains et un matériel funéraire d'accompagnement composé notamment de céramiques (bols et coupes hémisphériques et globulaires), d'une alène en cuivre, de boutons percés en « V » et des fragments de radiolarite[2].
Les archéologues ont pu distinguer deux strates sédimentaires, séparées par une couche de dalles en pierre. Bien que la chambre ait été vidée avant la pose de ces dalles, quelques restes de la strate inférieure ont pu être récupérés[1]. Les ossements les plus anciens ont été datés d'une période comprise entre 2140 et 1880 av. J.-C[2]. La tombe a été réaménagée vers 1500 av. J.-C.[1]. Au moins 81 hommes, femmes et enfants y ont été enterrés, la plupart après ce réaménagement. 22 squelettes correspondaient à des enfants de moins de 4 ans. L'hypogée a été utilisé jusque vers 1100 av. J.-C.[1] puis abandonné. Des réutilisations ponctuelles du monument ont encore eu lieu entre 400 et 200 av. J.-C.[2].
Diamètre de la chambre | Largeur porte | Largeur de la façade | Largeur du couloir | Longueur du couloir | Hauteur du couloir |
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2,25 m | 1 m | 3,50 m | 1,85 m | 1 m | 0,70 m |
Données[5] |
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Hypogäen von Biniai Nou » (voir la liste des auteurs).
- Sintes Olives 2015.
- Gornés Hachero 2016, p. 15.
- Sintes Olives 2015, p. 61.
- Ferran Lagarda i Mata: Biniai 1 (Sepulcros Megalíticos)
- Ferran Lagarda i Mata: Biniai 2 (Sepulcros Megalíticos)
Annexes
Bibliographie
- (es) José Simón Gornés Hachero, Sociedad y cambio en Menorca: sistematización de los contextos arqueológicos de las navetas funerarias entre el 1400 y el 850 CAL ANE, vol. Tesis (Tesis doctoral), Universitat Autònoma de Barcelona, , 365 p. (lire en ligne [PDF])
- (en) Rafael Micó, « Radiocarbon dating and balearic Préhistory : reviewing the periodization of the prehistoric sequence », Radiocarbon, vol. 48, no 3, , p. 428 (lire en ligne)
- Elena Sintes Olives, Guide Minorque talayotique : La Préhistoire de l' île, Sant Lluis, Triangle, , 319 p. (ISBN 9788484786405), p. 120-123