Hugues de Beauvais
Hugues de Beauvais ou de Dreux (né avant 970 - mort en 1008) était un aristocrate français du Moyen Âge qui fut comte du palais ou comte palatin du royaume après 996 et jusqu'à sa mort.
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Il ne doit pas ĂŞtre confondu avec des familles homonymes.
Biographie
Hugues de Beauvais est probablement un membre de la famille des comtes de Blois , un petit-fils[1] de Thibaud le Tricheur (†vers 976), et un fils de l'archevêque de Bourges Hugues de Blois (†986) ; ses autres origines, suggérées auparavant par Christian Settipani ou François Doumerc, le rattachent à la famille des comtes de Bassigny et de Laon, via Roger II de Laon.
Fidèle courtisan du roi Robert II le Pieux depuis l'adolescence du Capétien, ce dernier le nomme comte du palais[2] après son accession au trône.
Pour le domaine royal, il sera également gruyer de la forêt d'Yveline[3]. Il s'imposera comme avoué de l’Église d'Orléans[4].
Il représentera son cousin Eudes II de Blois pour le comté de Dreux[5] (les Blois sont alors comtes de Dreux et de Beauvais), en s'appuyant sur la seigneurie châtelaine de Nogent[1].
En 1004, Foulque Ier est élu à l'évêché d'Orléans. Pour cela, il a sollicité l’aide de Hugues de Beauvais qu’il connaît, en échange de biens[4] appartenant à l’église Sainte-Croix d’Orléans. Foulques était auparavant abbé de Saint-Lucien de Beauvais.
A la fin de l’année 1007 l’équilibre entre faction angevine et blésoise à la cour est rompu par un rapprochement entre le roi, le comte de Blois et l’archevêque de Tours sous l'influence de Hugues de Beauvais. Ce dernier favorise même le retour de Berthe, comtesse de Blois, dans le lit du roi Robert[6].
Au printemps 1008, le comte d’Anjou Foulques Nerra envoie une douzaine de ses fidèles dans une opération de représailles contre le comte du palais. Les angevins perpètrent leur crime lors d’une partie de chasse royale près d'Orléans puis prennent la fuite vers la principauté angevine. Mais le crime est grave : l’assassinat d’un Grand du royaume qui s’effectue quasiment sous les yeux du roi[6].
Le légat du pape, Pierre de Piperno fait le déplacement, en profitant pour régler le contentieux qui oppose l'abbé de Fleury Gauzlin à son diocésain. Dès la Pentecôte 1008, un concile est convoqué par le roi, il se tient au palais royal de Chelles où sont présents treize évêques et où sont condamnés et excommuniés le comte d'Anjou et ses vassaux. À la fin de l'année le comte d'Anjou, auparavant réfugié à Rome et bénéficiant de la protection du pape, repart en pèlerinage en Terre Sainte expier ses fautes.
Quant au 12 conjurés angevins, ils seront convoqués[6] à Compiègne, à la Pâque 1009, mais bénéficieront de la clémence royale.
Famille
C'est l'aîné d'une fratrie[1] incluant Roger Ier de Blois, évêque de Beauvais, et Héloïse de Pithiviers.
Son épouse n'est pas connue, les études de l'historien et archéologue Adolphe de Dion[7] la rattachent au domaine d'Épernon. Il n'a pas d'héritier.
Notes et références
- Raphaël Bijard, « Hugues de Beauvais - Le Comte Palatin de l’An Mil », .
- Laurent Theis, Robert le Pieux, le roi de l'an mil, Perrin, .
- Christian Pfister, Études sur le règne de Robert le Pieux (996-1031), 1885.
- Olivier Guyotjeannin, Episcopus et comes, affirmation et déclin de la seigneurie épiscopale au nord du royaume de France.
- F. Dumas, Le Trésor de Fécamp, p. 206-207.
- Jean-Hervé Foulon (dir.), Pouvoir pontifical, rivalités politiques et exemption autour de l’an Mil, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, .
- Adolphe de Dion, Mémoires de la Société archéologique de Rambouillet, 1872-1878.