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Hu Jia (militant)

Hu Jia (chinois : èƒĄäœł ; pinyin : HĂș Jiā ; nom original èƒĄć˜‰), nĂ© le Ă  PĂ©kin, connu sous le pseudonyme de Freeborn, est l'un des plus Ă©minents militants chinois en matiĂšre d'Ă©cologie et de lutte contre le sida.

Hu Jia
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Hu Jia
Naissance
PĂ©kin, Chine
Nationalité Chinoise
Pays de résidence Chine
DiplĂŽme
DiplÎmé en économie
Activité principale
DĂ©fenseur des droits de l'homme, lutte contre le sida
Distinctions
Conjoint

Hu Jia est aussi l'un des coordonnateurs des Avocats aux pieds nus, association chinoise qui combat les injustices à l’aide des lois existantes.

Emprisonné en , souffrant d'une cirrhose, Hu Jia est libéré le . Comme Ai Weiwei, et d'autres dissidents libérés récemment, des conditions de restriction de sa liberté de parole et d'intervention lui sont imposées par les autorités[1].

Biographie

Hu Jia choisit pour religion le bouddhisme tibétain en 1989, durant les manifestations de la place Tian'anmen[2]. Il commence à s'engager publiquement au début des années 1990. DiplÎmé en économie, il devient membre de la Brigade du yak sauvage, une ONG qui défend les antilopes tibétaines en danger de disparition du fait du braconnage toléré par les autorités chinoises et de l'organisation de chasses fort lucratives au Tibet[3].

Sa femme, Zeng Jinyan, est désignée par Time Magazine comme l'une des 100 personnalités de l'année 2007. En 2006, elle rencontre en Inde le 14e dalaï-lama.

En , l'Ă©crivain Wang Lixiong a prĂ©sentĂ© Hu Jia Ă  Wan Yanhai et il s'est impliquĂ© dans la prĂ©vention du sida et a pris une part active dans l'Institut d'Aizhixing de SantĂ© Education, l’ONG contre le sida que Wan Yanhai a fondĂ©e. En tant que fondateur de l'ONG Loving Source, Hu Jia s'est impliquĂ© dans l'aide aux personnes souffrant du sida, dont les orphelins, principalement dans la province du Henan. Entre 2002 et 2005, Hu Jia a passĂ© plusieurs mois par an dans les « villages du sida » de cette rĂ©gion oĂč des paysans trĂšs pauvres ont Ă©tĂ© victimes de contaminations sanguines Ă  grande Ă©chelle dans des centres de transfusion. « Beaucoup de gens mouraient, se souvient-il ; en tant que bouddhiste, il m'incombait de passer du temps avec eux pour allĂ©ger leurs souffrances. »

En 2006, encagoulé et frappé, Hu Jia est enlevé pendant 41 jours par la police chinoise. Il est placé au secret dans une chambre d'hÎtel, puis maintenu en résidence surveillée pendant 214 jours en 2006 et la majeure partie des sept premiers mois de 2007[4]. Hu Jia et sa femme sont maintenus en résidence surveillée à Pékin entre le et le .

Le , Hu Jia intervient au Parlement européen par webcam à l'occasion d'une audition sur les droits de l'homme en Chine et déclare :

« C'est ironique que l'un des responsables de l'organisation des Jeux olympiques soit le chef du Bureau de la sécurité publique qui est responsable de tant de violations des droits de l'Homme. Il est trÚs grave que les promesses officielles n'aient pas été tenues avant les Jeux olympiques. »

Le , alors qu'ils sont assignés à résidence, il reçoit, avec sa femme, un prix spécial de Reporters sans frontiÚres-Fondation de France, pour continuer à informer le monde entier des conséquences néfastes pour la population chinoise des préparatifs des JO[5].

Emprisonnement entre 2007 et 2011

Le , 20 policiers l'arrĂȘtent Ă  son domicile pour « incitation Ă  la subversion du pouvoir de l'État ». Pendant plusieurs mois personne ne sait oĂč il se trouve[6]. On finit par savoir qu'il est au centre de dĂ©tention de la sĂ©curitĂ© publique de PĂ©kin, oĂč sa femme et son avocat peuvent s'entretenir avec lui le .

Le , Hu Jia est condamnĂ© Ă  3 ans et demi de prison pour incitation Ă  la subversion du pouvoir de l'État ; l'acte d'accusation lui reproche d'avoir diffusĂ© des phrases comme celle-ci :

« J'ai vraiment honte que notre pays soit régi par cette sorte d'organisation, et estime qu'elle ne vivra pas plus de cent ans. Si elle ne se désintÚgre pas, elle sera rapidement transformée comme la derniÚre dynastie, le parti communiste devrait mourir de sa mort naturelle[7] - [8]. »

L'association Reporters sans frontiÚres qualifie la condamnation à une telle peine de « provocation » à l'approche des Jeux olympiques de Pékin[9].

Le , sur proposition du groupe des Verts, le Conseil de Paris fait de Hu Jia un « citoyen d'honneur » de la ville, le mĂȘme jour que le 14e dalaĂŻ-lama[10].

Pendant les JO de 2008, son Ă©pouse Zeng Jinyan est isolĂ©e dans un hĂŽtel. SurveillĂ©e, elle a, ensuite, interdiction de contact avec l'extĂ©rieur. Elle peut rendre visite Ă  son mari le Ă  la prison de Chao Bai, Ă  Tianjin, oĂč il subit le confinement solitaire, menottĂ© et fers aux pieds[11].

Hu Jia est emprisonné à Tianjin et une campagne de soutien se développe sur Internet en Chine utilisant Twitter[12].

La dĂ©tention de Hu Jia est condamnĂ©e par les Nations unies, la Grande-Bretagne et les États-Unis[13]. Selon une source qui a pu le rencontrer en dĂ©tention, son Ă©tat de santĂ© se dĂ©grade[13].

Sa nomination au prix Nobel de la paix est envisagĂ©e en 2008[13]. À la suite de cela, le porte-parole du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres chinois qualifie Hu Jia de « criminel » et affirme que PĂ©kin serait outrĂ© d'une telle nomination.

Le , le prix Sakharov pour la liberté de pensée, décerné par le Parlement européen, lui est attribué en dépit des pressions exercées par Pékin sur les eurodéputés. Ce prix récompense depuis 1988 des personnalités ayant marqué de leur empreinte le combat en faveur des droits de l'Homme[14] - [15] - [16]. De nombreuses personnalités, associations et pays dans le monde saluent l'attribution de ce prix à Hu Jia[17] - [18].

Le , une cĂ©rĂ©monie de remise du prix Sakharov est organisĂ©e au Parlement europĂ©en Ă  Strasbourg. Zeng Jinyan peut remercier les parlementaires de leur soutien au travers d’un message vidĂ©o, n’ayant pu sortir de Chine en raison de la confiscation de son passeport par les autoritĂ©s[19]. Elle explique vouloir utiliser les 50 000 euros du prix pour crĂ©er une fondation d’aide aux familles des militants des droits de l'Homme emprisonnĂ©s en Chine[20]. Le lendemain de cette remise de prix, la visite de son mari en prison lui est interdite[21].

Le , la mÚre de Hu Jia est convoquée à la prison pour signer une autorisation de scanner, pour suspicion de cancer du foie. Son état de santé préoccupant conduit Zeng Jinyan à demander une libération pour raisons médicales[22].

Le , l'ONG Reporters sans frontiĂšres indique que sa femme demande pour la septiĂšme fois sa libĂ©ration alors qu'il souffre d’une cirrhose[23].

Hu Jia est libéré le [24].

Agression en juillet 2014

Le , sur le chemin de son domicile Ă  proximitĂ© d'une station de mĂ©tro Ă  PĂ©kin, Hu Jia, a Ă©tĂ© battu par des policiers en civil entraĂźnant une fracture de l'os maxillaire frontal. Cette agression s'est produite aprĂšs une rencontre avec un rĂ©alisateur espagnol qui tourne un film sur Cao Shunli, une militante des droits humains morte peu aprĂšs sa libĂ©ration en 2014. Hu Jia pense qu'une campagne appelant au « retour Ă  la place Tian’anmen » qui irrita les autoritĂ©s chinoises serait la cause de cette attaque[25] - [26] - [27].

Références

  1. Libération du 10 juin 2011 : « Retour sur la répression chinoise contre les opposants politiques » (p. 8).
  2. Biographie de Hu Jia Encyclopedie Larousse
  3. Tashi delek, juin 2003, Aide à l'enfance tibétaine
  4. « Hu Jia et Zeng Jinyan : les enfants de Tiananmen », Le Monde, 25 août 2007.
  5. Remise des prix RSF-FDF, communiqué de presse
  6. « Le dĂ©fenseur des droits de l’homme Hu Jia arrĂȘtĂ© Ă  PĂ©kin » (rsf.org).
  7. Acte d'accusation contre Hu Jia
  8. Verdict du tribunal de PĂ©kin
  9. « Hu Jia condamnĂ© Ă  trois ans et demi de prison : une « provocation » Ă  quatre mois de l’ouverture des Jeux olympiques de PĂ©kin » (rsf.org).
  10. Le dalaĂź-lama « citoyen d’honneur de la ville de Paris ».
  11. « Les ONG dénoncent les abus systématiques des droits de l'homme durant les JO de Pékin », Le Monde.
  12. « La rumeur d'une possible attribution du Nobel de la paix à Hu Jia fùche Pékin », Le Monde.
  13. « Le dissident chinois Hu Jia, emprisonné, va mal », Le Journal du dimanche, 27 septembre 2008.
  14. « La Chine stigmatise Hu Jia à la veille du Nobel de la paix », Le Point.
  15. « Le dissident Chinois Hu Jia obtient le prix Sakharov », Le Monde.
  16. « Prix Sakharov : l'Europe honore le dissident Hu Jia, Pékin est « fort mécontent » », AFP.
  17. « Les principales réactions à l'attribution du prix Sakharov à Hu Jia », Le Nouvel Observateur.
  18. « Prix Sakharov à Hu Jia: Washington salue et appelle à sa libération », Le Monde.
  19. « « Nous sommes pleins d’espoir de pouvoir bientĂŽt saluer l’avĂšnement d’une Chine ouverte », affirme Zeng Jinyan, l’épouse de Hu Jia, dans un message au Parlement europĂ©en » (rsf.org).
  20. « Le Prix Sakharov remis en son absence au dissident chinois Hu Jia ».
  21. France Inter, journal de 18 heures du 18/12/08.
  22. « Le dissident Hu Jia dans un état de santé préoccupant, sa femme appelle à sa libération ».
  23. « La femme de Hu Jia réitÚre la demande de libération de son mari pour raison médicale » (rsf.org).
  24. « Le dissident chinois Hu Jia a été libéré », Le Nouvel Observateur, 26 juin 2011.
  25. http://fr.rsf.org/chine-le-blogueur-hu-jia-victime-d-une-18-07-2014,46650.html
  26. « On n'en parle plus, mais ... », sur Club de Mediapart, (consulté le ).
  27. « Le blogueur chinois Hu Jia, victime d'une attaque planifiée ? - IFEX », sur IFEX, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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