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Hotel Metropole (Vienne)

L'hĂ´tel MĂ©tropole Ă©tait un hĂ´tel de luxe Ă  Vienne, en Autriche. Construit en 1873, il est dĂ©truit pendant la Seconde Guerre mondiale, après avoir Ă©tĂ© le siège de la Gestapo Ă  partir de 1938. Le bâtiment Ă©tait situĂ© sur la Morzinplatz, près du canal du Danube, dans le 1er premier arrondissement d’Innere Stadt.

L'hôtel Métropole dans les années 1870.

Histoire

L'hĂ´tel est construit pour l'Exposition universelle de Vienne d'après les plans des architectes Carl Schumann (1827-1898) et Ludwig Tischler (1840-1906), Ă  l'emplacement de l'ancien Theater am Franz-Josefs-Kai qui avait brĂ»lĂ© en 1863. L'immeuble de quatre Ă©tages Ă©tait richement dĂ©corĂ© avec des colonnes corinthiennes, des cariatides et des atlantes. La cour intĂ©rieure Ă©tait vitrĂ©e et avait une salle Ă  manger richement dĂ©corĂ©e[1].

Sous le gouvernement municipal de Karl Lueger, les propriétaires juifs de l'hôtel souffrent de brimades et d'exclusion. Parmi les hôtes internationaux de l'hôtel figurait l'auteur Mark Twain en 1897 ; il évoque l'antisémitisme dans ses écrits. Moriz Zweig (1845–1926), père de l'écrivain Stefan Zweig dispose d'un atelier de tissage au rez-de-chaussée du bâtiment.

Monument sur Morzinplatz en mémoire des victimes.

ImmĂ©diatement après l'Anschluss de l'Autriche par l'Allemagne Nazie le , l'hĂ´tel est confisquĂ© par la Gestapo, sur ordre de Reinhard Heydrich. Ses dirigeants autour du chef local Franz Josef Huber en font leur quartier gĂ©nĂ©ral. Avec un effectif de 900 fonctionnaires de la Kriminalpolizei et de la SS (dont 80% sont recrutĂ©s dans la police autrichienne), c'Ă©tait le plus grand bureau de la Gestapo après le Reichssicherheitshauptamt Ă  Berlin.

Le lieu est le théâtre de multiples interrogatoires et tortures de nombreuses personnes, dont des Juifs autrichiens, qui y sont interrogés et torturés avant leur déportation[2] - [3]. À partir de , l'ancien chancelier autrichien Kurt Schuschnigg y a été emprisonné ; en automne, il est transféré à Munich.

Pendant la guerre, le bâtiment est touché par une bombe et est détruit par un incendie. Ses ruines sont déblayées éliminant toute trace de l'immeuble.

En 1951, une stèle commĂ©morative est placĂ©e par des survivants. Celle-ci est remplacĂ©e en 1985 avec un monument plus important. Le monument se compose d'un bloc de granit de la carrière de l'ancien camp de concentration de Mauthausen, principal camp de concentration d'Autriche, et une statue en bronze symbolisant un survivant. L'inscription est le fruit du prĂ©sident de l'association des survivants des camps de concentration, Wilhelm Steiner. Il y est Ă©crit en allemand:

« Hier stand das Haus der Gestapo. Es war für die Bekenner Österreichs die Hölle. Es war für viele von ihnen der Vorhof des Todes. Es ist in Trümmer gesunken wie das Tausendjährige Reich. Österreich aber ist wiederauferstanden und mit ihm unsere Toten, die unsterblichen Opfer. »
« Ici s'Ă©levait la Maison de la Gestapo. Pour ceux qui ont cru en l'Autriche, c'Ă©tait l'enfer. Pour beaucoup, c'Ă©tait les portes de la mort. Elle est tombĂ©e en ruine, tout comme le "Reich de mille ans". Mais l'Autriche a ressuscitĂ©, et avec elle, nos morts, immortelles victimes. »

Références

  1. pg. 121, Dieter Klein, Martin Kupf, Robert Schediwy (Ed.) Stadtbildverluste Wien - Ein RĂĽckblick auf fĂĽnf Jahrzehnte.
  2. (en) « Morzinplatz memorial site for the victims of National Socialism », sur wien.gv.at (consulté le ).
  3. Anderson Christopher, Crossing the Painful Threshold of Memory http://www.viennareview.net/on-the-town/city-life/scenes-of-vienna/crossing-the-threshold-of-painful-memory

Liens externes

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