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Hortense Allart

Hortense Allart de Méritens , également connue sous le pseudonyme de Prudence de Saman L'Esbatx, née le à Milan en Italie et morte le à Montlhéry[1] - [2], est une femme de lettres française.

Hortense Allart
Portrait d'Hortense Allart peint par sa soeur Sophie Allart Ă  Rome en 1829
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Pseudonymes
Prudence de Saman L'Esbatx, Mary Gay
Nationalités
italienne ( - )
française
Activités
Essayiste, romancière, écrivaine, militante pour les droits des femmes
Mère
Fratrie
Parentèle
Sophie Gay (tante)
Delphine de Girardin (cousine germaine)
Jean Sigismond Gay (d) (oncle maternel)
Prononciation

Biographie

Louis Ducis, Portrait des sœurs Hortense et Sophie Allart, 1815 (Châtenay-Malabry, Maison de Chateaubriand)

Née en , elle perd son père lorsqu'elle a 16 ans et sa mère quatre ans plus tard[3]. Hortense Allart est la cousine de Delphine Gay par sa mère, Marie-Françoise Gay. Celle-ci, orpheline de bonne heure elle aussi, fut une protégée de l'abbé Grégoire, fréquenta divers hommes de lettres tels que Jean-François Ducis ou Marie-Joseph Chénier et traduisit, sous le nom Mary Gay, les livres, alors en vogue, d'Ann Radcliffe.

Très jeune, Hortense Allart témoigne d'un vif appétit de connaissances et se forge, au fil de ses lectures, une culture étendue.

Recommandée par la comtesse Laure Regnault de Saint-Jean d'Angély, elle entre au service du général Henri Gatien Bertrand, et de son épouse Fanny Dillon, pour s'occuper de l'éducation de leur fille, Hortense. Admiratrice de l’Empereur, elle avait déjà écrit à Fanny Bertrand en 1817, se déclarant prête à se mettre à son service pour approcher l’exilé de Sainte-Hélène. De 1822 à 1824, elle travaille comme gouvernante dans la maison de l'ancien compagnon de Napoléon[4]. Malgré l'amitié de la comtesse, elle s'ennuie bientôt chez les Bertrand, surtout l'été en Berry. En 1823, elle rencontre le comte Anthony de Sampayo, un gentilhomme portugais. Elle devient sa maîtresse et, en 1826, elle donne naissance à son fils, Marcus-Napoléon Allart[3]. Sampayo l'abandonne avant qu'elle n'accouche. Elle entre aussi en littérature par des Lettres, traitant des ouvrages de Madame de Staël.

Sous le nom d'Hortense Allart de Thérase, elle publie Gertrude en 1828, puis des livres touchant l'histoire et la politique. En 1832, elle commence une relation qui ne s'interrompra pas avec George Sand[5]. Celle-ci préface son ouvrage Les enchantements de Mme Prudence de Samman l'Esbaix, livre autobiographique qui fait scandale, dans lequel elle évoque notamment sa liaison avec Chateaubriand.

Hortense Allart défend l’amour libre et demande l’amélioration de la condition féminine. Elle participe à la Gazette des femmes. Elle s'occupe également de philosophie dans son Novum organum ou sainteté philosophique (1857) où elle défend l’idée de l’inévitabilité de la preuve de l’existence d’un Être suprême avec chaque nouvelle découverte scientifique. Elle a plusieurs liaisons avec des hommes célèbres de son temps, dont Chateaubriand, Henry Bulwer-Lytton, Camillo Cavour, Pietro Capei[5] - [6], père de son deuxième fils (Henri) et Sainte-Beuve.

Entre 1838 et 1879, elle entretient une correspondance avec Marie d'Agoult[7].

En 1843, elle épouse Napoléon Louis Frédéric Corneille de Méritens de Malvézie, un architecte qu'elle quitte l'année suivante[8]. Elle écrit à Henry Bulwer-Lytton, évoquant des difficultés financières : « Ce n'est pas mon mariage qui m'a gênée, mon mari n'a pas pris un sou de mon argent, il m'a même offert du sien mais comme il veut me ravoir je crains tout ce qui pourrait nous lier. C'est ce qu'on craint d'un mari, d'un maître. Ce n'est pas ce que je crains de toi, Bulwer, ô mon amant, je te demanderais toute ta fortune sans craindre que tu ne me demandes, moi, à la fin »[9].

Elle meurt en 1879 et est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine (dans la division 7), avec ses deux fils.

Généalogie

Ĺ’uvres

MĂ©daillon par David d'Angers, Pierre-Jean (1788-1856)
  • Lettres sur les ouvrages de Madame de StaĂ«l, Paris, Bossange, 1824
  • Gertrude, Paris, Dupont, 1828. Lire en ligne sur Gallica
  • JĂ©rome ou Le jeune prĂ©lat, Labvocat, 1829, Lire en ligne sur Gallica.
  • Sextus, ou le Romain des Maremmes ; suivi d'Essais dĂ©tachĂ©s sur l'Italie, Heideloff et Campe, 1832. Lire en ligne sur Gallica
  • L’Indienne, suivi du Convict, Paris, Ch. Vimont, Fac-similĂ© disponible sur Wikisource TĂ©lĂ©charger cette Ă©dition au format ePub TĂ©lĂ©charger cette Ă©dition au format PDF (Wikisource). Lire en ligne sur Gallica
  • Settimia, Bruxelles, A. Wahlen, 1836
  • La Femme et la dĂ©mocratie de nos temps, Paris, Delaunay et Pinard, Fac-similĂ© disponible sur Wikisource TĂ©lĂ©charger cette Ă©dition au format ePub TĂ©lĂ©charger cette Ă©dition au format PDF (Wikisource). Lire en ligne sur Gallica
  • Histoire de la rĂ©publique de Florence, Paris, Delloye, 1843
  • Études diverses, Volumes 1 2 & 3, Renault, 1850-1851, volume 2 volume 3 sur Gallica
  • Novum organum ou saintetĂ© philosophique, Paris, Garnier frères, 1857
  • Essai sur l’histoire politique depuis l’invasion des barbares jusqu’en 1848, 1857
  • Essai sur la religion intĂ©rieure, Paris, 1864
  • ClĂ©mence, impr. de E. DĂ©pĂ©e (Sceaux), 1865 Lire en ligne sur Gallica
  • Les enchantements de Prudence, Avec George Sand, Paris, Michel LĂ©vy frères, 1873. Lire en ligne sur Gallica
  • Les nouveaux enchantements, Paris, C. LĂ©vy, 1873. Lire en ligne sur Gallica
  • Derniers enchantements, Paris, M. LĂ©vy, 1874
  • Lettres inĂ©dites Ă  Sainte-Beuve (1841-1848) avec une introduction des notes, Éd. LĂ©on SĂ©chĂ©, Paris, SociĂ©tĂ© du Mercure de France, 1908. Lire en ligne sur Gallica
  • Lettere inedite a Gino Capponi, Genova, Tolozzi, 1961
  • MĂ©moires de H.L.B. Henry Lytton Bulwer, Houston : University of Houston, 1960-1969
  • Nouvelles lettres Ă  Sainte-Beuve, 1832-1864; les lettres de la collection Lovenjoul, Genève, Librairie Droz, 1965

Bibliographie

  • Claude Perroud, « Hortense Allart », Revue des PyrĂ©nĂ©es, Toulouse, vol. 17,‎ , p. 245-270 (lire en ligne).
  • Claude Perroud, « Hortense Allart : post-scriptum », Revue des PyrĂ©nĂ©es, Toulouse, vol. 17,‎ , p. 451-457 (lire en ligne).
  • LĂ©on SĂ©chĂ©, Hortense Allart de MĂ©ritens dans ses rapports avec Chateaubriand, BĂ©ranger, Lamennais, Sainte-Beuve, G. Sand, Mme d'Agoult, Paris, Mercure de France, 1908 Lire en ligne
  • AndrĂ© Beaunier, Trois amies de Chateaubriand, Paris, E. Fasquelle, 1910
  • Gabrielle RĂ©val, Les grandes amoureuses romantiques, Paris, A. Michel 1928
  • Jacques Vier, La comtesse d'Agoult et Hortense Allart de Meritens sous le Second Empire d'après une correspondance inĂ©dite, Paris, Lettres modernes, 1960
  • AndrĂ© Billy, Hortense et ses amants, Chateaubriand, Sainte-Beuve, etc., Paris, Flammarion 1961
  • Juliette Decreus, Henry Bulwer-Lytton et Hortense Allart, d'après des documents inĂ©dits, Paris, M.J. Minard, 1961
  • Charles DupĂŞchez, Hortense et Marie : une si belle amitiĂ©, Flammarion, 320p, 2018
  • Maddalena BertelĂ , Hortense Allart entre Madame de StaĂ«l et George Sand, ou, Les femmes et dĂ©mocratie, Pisa : Edizioni ETS, 1999
  • (en) Helynne Hollstein Hansen, Hortense Allart : the woman and the novelist, Lanham, Md. : University Press of America, 1998
  • (en) Jo Burr Margadant, The new biography : performing femininity in nineteenth-century France, Berkeley : University of California Press, 2000
  • (en) Leslie Ruth Rabine, The other side of the ideal : women writers of mid-nineteenth-century France (George Sand, Daniel Stern, Hortense Allart, and Flora Tristan), Thèse de doctorat, 1974
  • (en) Lorin A. Uffenbeck, The life and writings of Hortense Allart (1801-79), [s.l.s.n.] 1957
  • (it) Petre Ciureanu, Hortense Allart e Anna Woodcock; con lettere inedite, Genova, Tolozzi, 1961
  • (it) Petre Ciureanu, Saggi e ricerche su scrittori francesi, Genova, Italica, 1955
  • (en) Whitney Walton, Eve's proud descendants : four women writers and republican politics in nineteenth-century France, Stanford, Californie : Stanford University Press, 2000
  • Ariane Charton, Le Roman d'Hortense, Paris, Albin Michel, 2009
  • Charles DupĂŞchez, Hortense et Marie. Une si belle amitiĂ© (1838-1876), Flammarion, 2018

Notes et références

  1. Elle est inhumée au cimetière de Bourg-la-Reine.
  2. Xavier Lenormand, Histoire des rues de Bourg-la-Reine, p. 35.
  3. Lorin A. Uffenbeck, « Chronologie d'Hortense Allart », dans Nouvelles lettres à Sainte-Beuve, 1832-1864 : les lettres de la collection Lovenjoul, Librairie Droz, (lire en ligne), p. XIII
  4. Lucien LACOUR, Hortense Thayer-Bertrand (1810-1889), De Sainte-Hélène à la légende napoléonienne, La Geneytouse, Lucien Souny, , 288 p. (ISBN 978-2-84886-866-0), p. 77-78
  5. Charles Dupêchez, Hortense et Marie : une si belle amitié. 1838-1876, Flammarion (lire en ligne)
  6. [(it) « Enciclopedia Treccani, Dizionario Biografico »
  7. Dupêchez, Charles,, Hortense et Marie : une si longue amitié (ISBN 978-2-08-142397-8 et 2-08-142397-9, OCLC 1019747168, lire en ligne)
  8. La Camosine, no 145, 3e trimestre 2011, p. 17. Femmes de plume en Nivernais, Annales du Pays Nivernais.
  9. Juliette Decreus, Henry Bulwer-Lytton et Hortense Allart : d'après des documents inédits, Lettres modernes, (lire en ligne)

Liens externes

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