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Homme de Minatogawa

L'Homme de Minatogawa est le nom donnĂ© Ă  un ensemble de fossiles d'Homme moderne, trouvĂ©s sur l'Ă®le d'Okinawa, au Japon. Les fossiles sont constituĂ©s de quatre squelettes quasi complets et de quelques ossements isolĂ©s. Ils sont datĂ©s de 18 000 Ă  16 000 ans avant le prĂ©sent (AP)[1] - [2] - [3] - [4].

Homme de Minatogawa
Image illustrative de l’article Homme de Minatogawa
Squelette fossile de l'Homme de Minatogawa
CoordonnĂ©es 26° 12′ 44″ nord, 127° 40′ 45″ est
Pays Drapeau du Japon Japon
Archipel Ryūkyū
Ile Okinawa
Localité voisine Naha
DatĂ© de 18 000 Ă  16 000 ans AP
Période géologique Pléistocène supérieur
Époque géologique Paléolithique supérieur
DĂ©couvert le 1968
DĂ©couvreur(s) Seiho Oyama
Identifié à Homo sapiens
GĂ©olocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Homme de Minatogawa
Géolocalisation sur la carte : île Okinawa
(Voir situation sur carte : île Okinawa)
Homme de Minatogawa

Historique

Les squelettes ont Ă©tĂ© trouvĂ©s dans une carrière de calcaire de Minatogawa, situĂ©e Ă  10 km au sud de Naha, près de la pointe sud de l'Ă®le d'Okinawa. L'homme d'affaires et archĂ©ologue amateur okinawaĂŻen Seiho Oyama avait remarquĂ© des fragments d'os fossiles dans certains blocs de pierre de construction qu'il achetait Ă  la carrière. Pendant deux ans, il s’était alors intĂ©ressĂ© Ă  la façon dont la carrière Ă©tait exploitĂ©e. En 1968, Oyama signala la dĂ©couverte d'un os humain dans la carrière Ă  Hisashi Suzuki, professeur Ă  l'universitĂ© de Tokyo.

Une équipe dirigée par Suzuki a fouillé le site pendant trois saisons (1968, 1970 et 1974). Leurs découvertes ont été publiées en 1982[2]. Les squelettes sont à présent conservés au musée d'anthropologie de l'université de Tokyo[5].

Description

Tous les squelettes ont Ă©tĂ© trouvĂ©s enterrĂ©s dans une fissure verticale au sein de la roche calcaire. Large d'environ 1 mètre, cette fissure s'est remplie au cours des millĂ©naires d'argile rouge mĂ©langĂ©e avec du travertin, des fragments de calcaire et des os. Les fouilles de Suzuki se sont limitĂ©es Ă  la partie de la fissure exposĂ©e sur l'avant de la carrière, haute de m, surplombant de 20 m le niveau actuel de la mer et s'Ă©tendant sur environ m Ă  l'intĂ©rieur de l'arrière de la falaise[2].

Les ossements extraits de cette fissure appartiennent Ă  un groupe composĂ© de 5 Ă  9 individus distincts (dont les squelettes de deux hommes et de deux femmes), mĂŞlĂ©s Ă  plus de 200 fragments d'os de cerfs et de sangliers. Les restes Ă©taient couchĂ©s sur une bande diagonale s'Ă©tendant vers le bas et vers l'avant d'environ 6 mètres Ă  l'intĂ©rieur de la fissure. Le squelette le plus bas (Minatogawa I, un homme d'environ 25 ans) se tenait Ă  l'envers, mais ses os Ă©taient pour la plupart en position anatomique. Les autres squelettes avaient leurs ossements mĂ©langĂ©s et dispersĂ©s sur plusieurs mètres. Le squelette IV, en particulier, a Ă©tĂ© trouvĂ© en deux ensembles d'os sĂ©parĂ©s par quelques mètres. Son crâne prĂ©sente une perforation qui semble avoir Ă©tĂ© causĂ©e par une pointe acĂ©rĂ©e dure, et ses bras semblent avoir Ă©tĂ© fracturĂ©s de la mĂŞme façon. Suzuki suppose que les personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par lances ou flèches par des ennemis qui ont consommĂ© leurs victimes, cassant les os au cours du processus, puis ont jetĂ© les restes dans la fissure, utilisĂ©e comme dĂ©charge (ce qui explique les os d'animaux)[2].

Les individus sont petits (environ 1,55 m pour les hommes, 1,40 m pour les femmes) et leur capacitĂ© crânienne est proche de l'extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure de la palette de la fin de la pĂ©riode JĹŤmon (de 15 000 Ă  2 500 ans AP environ) et des Japonais modernes[2]. Les dents sont très usĂ©es, ce qui suggère un rĂ©gime alimentaire incluant des Ă©lĂ©ments abrasifs[4]. Dans l'une des mandibules, les deux incisives mĂ©dianes ont Ă©tĂ© retirĂ©es en mĂŞme temps, bien avant la mort, ce qui semble ĂŞtre une coutume pratiquĂ©e par la population locale de l'Ă©poque[2].

Datation

Les gĂ©ologues estiment que la fissure a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par un soulèvement qui a pliĂ© et fracturĂ© les couches de roches calcaires il y a plus de 100 000 ans.

Des fragments de charbon dans la fissure ont Ă©tĂ© datĂ©s par le carbone 14 d'environ 18 000 Ă  16 000 ans AP[2].

Notes et références

  1. Kobayashi H. et Hirose T., Sugino M., Watanabe N., « TK-99. Minatogawa », Radio carbon, vol. 16,‎ , p. 384
  2. (en) Hisashi Suzuki, Kazuro Hanthara et al., « The Minatogawa Man - The Upper Pleistocene Man from the Island of Okinawa », Bulletin of the University Museum, University of Tokyo, vol. 19,‎ (lire en ligne)
  3. (en) Haruto Kodera, « Inconsistency of the maxilla and mandible in the Minatogawa Man No. 1 hominid fossil evaluated from dental occlusion », Anatomical Science International, vol. 81, no 1,‎ , p. 57–61 (PMID 16526598, DOI 10.1111/j.1447-073X.2006.00127.x, lire en ligne)
  4. (en) Yousuke Kaifu, « The cranium and mandible of Minatogawa 1 belong to the same individual: a response to recent claims to the contrary », Anthropological Science, vol. 115, no 2,‎ , p. 159–162 (DOI 10.1537/ase.061208, lire en ligne)
  5. (en) Peter Brown, « Minatogawa 1 » (consulté le )

Bibliographie

  • Hisashi Suzuki, Kazuro Hanihara (dir.), The Minatogawa Man. The Upper Pleistocene Man from the Island of Okinawa, Bulletin No. 19, University Museum of the University of Tokyo, Tokyo, 1982, lire en ligne (PDF)

Voir aussi

Articles connexes

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