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Histoires parapsychiques

Histoires parapsychiques est le treizième volume, et le premier volume de la deuxième série, de La Grande Anthologie de la science-fiction, paru en 1983.

Histoires parapsychiques
Image illustrative de l’article Histoires parapsychiques
Les 36 volumes de la Grande Anthologie de la science-fiction.

Préface Demètre Ioakimidis
Genre Anthologie
Science-fiction
Éditeur Le Livre de poche
Collection La Grande Anthologie de la science-fiction no 3775
Lieu de parution Paris
Date de parution 1983
Type de média Livre papier
Couverture Cl. Gozlan
Nombre de pages 448
ISBN 2-253-02578-X
Chronologie

Préfacé par Demètre Ioakimidis, l'ouvrage réunit seize nouvelles, publiées entre 1950 et 1975.

La page de couverture, réalisée par Cl. Gozlan, montre un homme nu, à la peau bistre, marcher dans une rue onirique, entouré par des bâtiments biscornus et se dirigeant vers une source d'énergie.

Publication

Extrait de la préface

« (…) Quoi de plus humain que de rêver ou d’aspirer à des pouvoirs qui seraient un peu plus qu’humains, justement ? Connaître l’immortalité, imposer sa volonté à autrui, communiquer à distance sans intermédiaires physiques, comprendre le langage des animaux, prévoir l’avenir avec certitude : envers des dons comme ceux-là, notre inconscient laisse apparaître une ambivalence. Il y a, d’une part, la poursuite du bonheur, de la santé, de la fortune ou de la gloire, que de tels dons pourraient faciliter. Et il y a également, d’autre part, la vague crainte que ces dons ne sont pas vraiment pour nous, que nous ne saurions pas en user correctement, et que leur effet final s’avèrerait indirectement ou directement nuisible si nous parvenions à en disposer. (…)

Mais l'évocation de tels phénomènes dans le cadre d'une œuvre de fiction continue à stimuler l'imagination, car elle traduit toujours un ensemble d'aspirations humaines, celles qui procèdent d'un désir de pouvoir un peu plus, de voir un peu plus loin, de communiquer un peu mieux, par les ressources de l'être lui-même. Si l'homme a le choix, pour un certain registre de rêves, entre les différents thèmes que développe la science-fiction, les pouvoirs parapsychiques représentent peut-être, parmi ces thèmes, celui où il peut prendre le plus de libertés en se rêvant lui-même. »

— Extraits de la préface, p. 8 et p. 23

Nouvelles

Sandy et son tigre

  • Auteur : Alex Apostolides[1]
  • Titre original : Sandy Had a Tiger
  • Nouvelle traduite par Roger Durand, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°87, .
  • RĂ©sumĂ© : Le narrateur est le père de Sandy, un petit garçon. Cet enfant, comme beaucoup d'enfants, a un ami imaginaire qu'il est seul Ă  voir, en l'occurrence un tigre. Ses parents ne s'inquiètent pas de cette situation. Un jour, les Hadley, plutĂ´t bruyants, bĂŞtes et mĂ©chants, s'installent Ă  cĂ´tĂ© de chez eux. La situation dĂ©gĂ©nère rapidement : les Hadley sont des gens vraiment insupportables ! Mais des Ă©vĂ©nements inhabituels surviennent : dĂ©bordement de la baignoire, destruction d'une partie de livres des Hadley, incendie de leur garage, bruits Ă©tranges et inquiĂ©tants, etc. PerturbĂ©s Ă  l'idĂ©e d'habiter une maison hantĂ©e, les Hadley dĂ©mĂ©nagent en catastrophe. Le père de Sandy ne peut pas s'empĂŞcher de se dire que c'est le tigre de Sandy qui les a fait fuir…

L'Univers est Ă  eux

  • Auteur : Fritz Leiber
  • Titre original : Space Time for Springers
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Catherine GrĂ©goire, initialement publiĂ©e dans Star Science Fiction Stories n°4, .
  • RĂ©sumĂ© : Gummitch est un chaton qui a un QI de 160. Il a appelĂ© ses maĂ®tres Brave-Viande-de-Cheval (l'homme) et Kitty-Viens-LĂ  (la femme). Aussi intelligent qu'un humain, Gummitch considère avec condescendance les autres chats des environs. Il est persuadĂ© qu'il est un enfant humain, et que ces derniers naissent sous forme de chatons avant de devenir humains. Mais hĂ©las pour lui, il rĂ©alise bientĂ´t, et c'est la dernière phrase de la nouvelle : « Comme Gummitch ne le savait que trop bien, son destin faisait de lui le seul chaton au monde qui ne fĂ»t pas devenu un homme. »

Ylla

  • Auteur : Ray Bradbury
  • Titre original : Ylla
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Henri Robillot, initialement parue dans Chroniques martiennes, .
  • RĂ©sumĂ© : Ylla est une martienne, qui vit une vie tranquille. Son mari, Yll, est très gentil. Tout va bien pour eux. Un jour, nĂ©anmoins, il commence Ă  se passer des choses Ă©tranges. Ylla rĂŞve d'hommes très grands (peut-ĂŞtre 1,80 m), aux cheveux inhabituels (noirs) et aux yeux… bleus ! Quel rĂŞve bizarre ! Puis elle entend des voix, ensuite des chansons dont elle chantonne les refrains incomprĂ©hensibles : « chagrin d'amour dure toute la vie… ». Puis Ylla croit voir des choses dans le ciel, et rĂŞve encore d'ĂŞtres mystĂ©rieux. Son mari Yll, après avoir ri des lubies de sa femme, s'inquiète. Il lui conseille de consulter le Dr Nlle, mais Ylla refuse. Quelques jours après, elle entend de nouveaux bruits. Ils s'approchent, s'approchent, quand soudain deux bruits effrayants retentissent. Les bruits disparaissent. C'est Yll, qui a tirĂ© avec son arme. Il refuse de dire Ă  Ylla ce sur quoi il a tirĂ©, ou sur qui. Maintenant, les rĂŞves et autres hallucinations vont dĂ©finitivement disparaĂ®tre !

Le Dernier Homme seul

  • Auteur : John Brunner
  • Titre original : The Last Lonely Man
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Frank Straschitz, initialement parue dans New Worlds n°142, mai-.
  • RĂ©sumĂ© : Les gens dĂ©testent la solitude. De plus on a trouvĂ© le moyen de la quasi-immortalitĂ© psychique : la possibilitĂ© du Contact. De quoi s'agit-il ? Deux personnes qui partagent les mĂŞmes centres d'intĂ©rĂŞt ou qui ont de l'affection l'une pour l'autre, peuvent coexister dans l'esprit d'une des deux personnes par un transfert temporaire ou dĂ©finitif de l'Esprit de l'une vers celui de l'autre. Mais parfois, on peut ĂŞtre victime d'escroquerie… C'est ce qu'apprend Hale Ă  ses dĂ©pens quand il accepte d'Ă©tablir un Contact temporaire avec un pauvre type nommĂ© Mack Wilson, qui meurt peu de temps après, laissant l'esprit de Mack dĂ©finitivement dans celui de Hale…

La Fille de mes rĂŞves

  • Auteur : Richard Matheson
  • Titre original : Girl of My Dreams
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Christine Renard, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°149, octobre 1963.
  • RĂ©sumĂ© : Carrie a un Pouvoir, celui de connaĂ®tre l'avenir durant ses rĂŞves. Elle rĂŞve de meurtres ou d'accidents qui vont se produire. Son compagnon, Greg, a compris le parti que l'on pouvait en tirer : aller contacter les futures victimes et leur demander de payer pour savoir quand, oĂą et comment elles vont ĂŞtre blessĂ©es ou mourir, ou quelqu'un de leur famille. Le jour oĂą le rĂ©cit commence, Carrie a rĂŞvĂ© d'un petit garçon qui se fera renverser par une voiture. Le lendemain, le couple se rend chez sa mère pour lui demander de verser dix mille dollars en Ă©change d'informations sur la date et le lieu de l'accident. Elle ne peut pas payer ? Tant pis pour elle et le petit garçon… Carrie, qui fondamentalement est une femme bonne et honnĂŞte, n'en peut plus de cette vie et de cette sorte de racket sordide auprès de braves gens. Une dispute plus violente avec Greg, et ce dernier la bat violemment. Mais juste avant de perdre connaissance, Carrie a une vision : bientĂ´t, quelqu'un armĂ© d'un rasoir va ouvrir la gorge Ă  Greg. Entendant cela, ce dernier presse Carrie de lui dire oĂą et quand cela arrivera mais, avant de pouvoir en dire davantage, elle meurt des suites des coups…

RĂŞves sous contrĂ´le

  • Auteur : Bernard Wolfe
  • Titre original : Monitored Dreams and Strategic Cremations
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Bernard Raison, initialement parue dans Again, Dangerous Visions, 1972, anthologie publiĂ©e sous la direction de Harlan Ellison.
  • RĂ©sumĂ© : Deux Ă©tudiants, Vicky et Quentin, et un professeur, M. Rengs. Cette nouvelle tend Ă  montrer que la substance des rĂŞves est parfois inhabituelle et que deux rĂŞveurs peuvent s'influencer dans leurs rĂŞves rĂ©ciproques…

L'Âme sœur

  • Auteur : Lee Sutton [2]
  • Titre original : Soul Mate
  • Nouvelle traduite par Dominique Vernon et Jacques-Daniel Vernon, initialement publiĂ©e dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°97, .
  • RĂ©sumĂ© : Quincy Summerfield est dotĂ© d'un don terrible, celui d'ĂŞtre tĂ©lĂ©pathe. Mais pas avec tout le monde. Bien qu'habitant en Californie, il est en contact rĂ©gulier et exclusif avec une jeune femme rĂ©sidant Ă  New York. Ils sont en quelque sorte « sur la mĂŞme longueur d'onde ». La situation devenant intenable, il fait le voyage et traverse le pays. ArrivĂ© Ă  New-York, hĂ©las, la jeune femme constate qu'elle ne supporte pas son ĂŞtre profond. Pour elle, nul Ă©chappatoire, si ce n'est le suicide. Elle se suicide donc. Quincy est-il donc enfin « libre » ? Ce n'est pas sĂ»r : et si la jeune femme venait le hanter Ă  tout jamais, tel un fantĂ´me toujours prĂ©sent ?

Le Temps des prophètes

  • Auteur : Margaret Saint-Clair
  • Titre original : Age of Prophecy
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Arlette Rosenblum, initialement parue dans Future Combined with Science Fiction Stories, .
  • RĂ©sumĂ© : Une guerre nuclĂ©aire qui a dĂ©vastĂ© le pays, faisant apparaĂ®tre les prophètes, dotĂ©s de pouvoirs de prescience, et des mutants, humains dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, Ă  cĂ´tĂ© des savants, anciens reprĂ©sentants de la science et des technologies antĂ©rieures Ă  la guerre. Un grand-père, Tobit, et son petit-fils, Benjamin. L'enfant a des pouvoirs de prescience, mais aussi de double-vue et de super-audition. En grandissant, ses pouvoirs s’accroissent et s'affinent, jusqu'au jour oĂą Tobit l'emmène Ă  la grande ville. LĂ , Benjamin dĂ©tecte des aventuriers, qui se dĂ©clarent prophètes alors qu'ils sont simples utilisateurs de ceintures antigravitĂ© ou d'autres appareils spĂ©ciaux, et dĂ©couvre aussi des mutants, dotĂ©s par exemple de tentacules. Il aide Ă  pourchasser charlatans et autres mutants. Jusqu'au jour oĂą Tobit et Benjamin sont faits prisonniers par des savants protecteurs de mutants, qui rĂ©vèlent Ă  Benjamin, d'une part le trouble jeu de Tobit, d'autre part que les prophètes (dont lui) ne sont après tous que des mutants. D'ailleurs, il n'est pas le seul Ă  ĂŞtre dotĂ© des pouvoirs dont il s’enorgueillit ! Tobit est tuĂ© dans une tentative d'Ă©vasion, et Benjamin, bouleversĂ© par ce qu'il vient d'apprendre, ne sait plus trop quoi croire, quoi penser, ni en qui avoir confiance…

Un enfant pleure

  • Auteur : John D. MacDonald
  • Titre original : A Child Is Crying
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Frank Straschitz, initialement parue dans Thrilling Wonder Stories, .
  • RĂ©sumĂ© : Le petit Billy Massner, âgĂ© de 7 ans, est un enfant ayant subi une mutation. De mĂŞme que l'on est passĂ© de l'homo erectus Ă  l'homo sapiens, Billy est l'Ă©lĂ©ment suivant, homo superior. Sachant parler Ă  6 mois, lire Ă  1 an, il avait Ă  3 ans les capacitĂ©s intellectuelles d'un jeune homme de 18 ans. Ă€ 7 ans, il a fait progresser les mathĂ©matiques et la physique dans des proportions inouĂŻes jusqu'Ă  prĂ©sent. Ses facultĂ©s intellectuelles intĂ©ressent les militaires, qui l'emmènent, au nom de la raison d'État, dans un lieu secret. LĂ , l'enfant est interrogĂ©, mais rĂ©pond difficilement aux questions posĂ©es. Sans pouvoir s'y opposer, il est droguĂ© avec de la scopolamine. Une fois en Ă©tat de semi-inconscience, il est de nouveau interrogĂ© par quatre militaires. Bill leur annonce que non seulement il dispose de pouvoirs intellectuels exceptionnels, mais aussi qu'il peut prĂ©voir l'avenir dans certaines proportions. Il rĂ©vèle notamment qu'une guerre nuclĂ©aire aura bientĂ´t lieu, et que les trois quarts des humains vont mourir des radiations et de l'hiver nuclĂ©aire. Seuls survivront quelques dizaines d'« homo superior » suradaptĂ©s, qui crĂ©eront une nouvelle humanitĂ© qui sera Ă  l'humanitĂ© actuelle ce que l'humanitĂ© actuelle est aux primates. Il leur annonce aussi incidemment que la guerre aura lieu dans moins de 50 jours. La nouvelle se termine ainsi : « Billy Massner humecta ses lèvres. « Dans trois mois, aucun d'entre vous ne sera encore en vie. » Il avait parlĂ© sur un ton calme et indiffĂ©rent. Badloe fit entendre un grognement. « Il est fou ! » ricana Janks. Ils auraient voulu croire Janks. Mais ils Ă©taient bien obligĂ©s de croire ce que disait le jeune Billy. « Et… comment allons-nous mourir ? » murmura Gates. Ils regardèrent le visage enfantin du petit garçon. Lentement, son impassibilitĂ© s'Ă©vanouit, et les yeux gris s'ouvrirent. Mais ce n'Ă©tait plus le regard mort et sans âge auquel ils s'Ă©taient accoutumĂ©s. C'Ă©taient les yeux craintifs d'enfant. Et le petit visage aussi, tout pâle, exprimait la peur et l'indĂ©cision. Sa voix avait perdu son calme imperturbable : « Qui ĂŞtes-vous, demanda le petit garçon, au bord des larmes. Que me voulez-vous ? Pourquoi me faites-vous cela ? Je veux rentrer chez moi ! ». Dans la pièce obscure, quatre hommes silencieux regardèrent un enfant pleurer. »

L'Homme qui n'avait jamais existé

  • Auteur : R. A. Lafferty
  • Titre original : The Man Who Never Was
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Dominique Abonyi, initialement parue dans Magazine of Horror, Ă©tĂ© 1967.
  • RĂ©sumĂ© : Mihai Lado rĂ©side depuis quelques mois dans la petite ville de Springdale. Un jour, il explique Ă  ses compagnons de beuverie, dans le saloon, qu'il est en rĂ©alitĂ© un homme du futur et qu'il est capable de faire disparaĂ®tre n'importe qui de la surface de la Terre et de faire en sorte que personne ne se souvienne du disparu. Tiens, par exemple, prenons ce dĂ©bile mental de Jessie Pidd : Lado proclame qu'il va le faire disparaĂ®tre. Et effectivement, dans les heures qui suivent, Jessie subit un Ă©trange phĂ©nomène : ses traits s'effacent lentement, il devient Ă©vanescent avant de disparaĂ®tre complètement dans la journĂ©e qui suit. C'est comme s'il n'avait jamais existĂ©. Les autres hommes sont horrifiĂ©s par ce qu'ils ont constatĂ© : comment Lado a-t-il pu faire cela ? Ils en viennent Ă  la conclusion que Lado a commis un vĂ©ritable meurtre et dĂ©cident de le lyncher. Lado rĂ©torque qu'en fait, Jessie Pidd n'a jamais existĂ©, et que c'est une sorte d'image qu'il a inventĂ©e lors de son arrivĂ©e dans la ville : Jessie Ă©tait un mirage, une coquille vide. D'ailleurs, se souvient-on du fait de savoir s'il Ă©tait mariĂ© ou avait des enfants ? S'il a fait une action qui fasse qu'on se souvienne de lui ? Au fait, quel âge avait-il ? Quelle Ă©tait la couleur de ses yeux, de ses cheveux ? Les autres rĂ©pondent qu'en effet, Jessie Ă©tait un attardĂ© mental et qu'il ne s'Ă©tait jamais fait remarquer par quiconque, et qu'on ne lui connaissait aucune famille ni aucun trait caractĂ©ristique. Lado poursuit : peut-on trouver un acte de naissance, un acte de dĂ©cès, un contrat qu'il aurait signĂ©, une facture de gaz Ă  son nom ? une simple signature de sa part ? Lado conclut en proclamant sa bonne foi. Les autres font une rapide recherche : effectivement, on ne dispose d'aucun Ă©crit de la part de Jessie Pidd. Mais ils font observer qu'ils ont vu Jessie « disparaĂ®tre », « se diluer ». Et en tant que tĂ©moins, ils dĂ©cident de pendre Lado, hors de tout procès. Celui-ci est donc, Ă  sa grande stupĂ©faction, pendu haut et court. Quelques jours plus tard, un enquĂŞteur de l'État arrive dans la bourgade : la nouvelle de la pendaison sauvage s'est rĂ©pandue, et il vient interroger les habitants. Ceux-ci, qui ont dĂ©cidĂ© de garder secrète l'exĂ©cution, dĂ©clarent qu'ils ne savent rien, qu'ils n'ont rien vu et rien entendu. Mihai Lado ? Jamais entendu parler ! C'est ainsi qu'après Jessie Pidd, il y eut un second homme qui n'avait jamais existĂ© Ă  Springdale.

La Sangsue

Promenons-nous dans les rues

  • Auteur : Clifford D. Simak
  • Titre original : To Walk a City's Street
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Henry-Luc Planchat, initialement parue dans Infinity Three, 1972.
  • RĂ©sumĂ© : Joe et Charley sont deux fonctionnaires du gouvernement amĂ©ricain. Ils ont un travail a priori très simple mais Ă©trange : faire promener Ernie Foss dans certaines rues de certaines villes du pays. Il faut savoir qu'Ernie dispose d'un don assez Ă©trange : après son passage, tous les gens malades guĂ©rissent mystĂ©rieusement. Il est donc, en quelque sorte, un « super-mĂ©dicament ambulant ». Et par consĂ©quent on le promène de rues en rues, de quartiers en quartiers, de villes en villes, afin que sa seule prĂ©sence et son seul passage puissent soigner les gens. Il s'agit donc d'une opĂ©ration de santĂ© publique. Un jour, Ernie tente de s'Ă©chapper, mais l'avocat qu'il a contactĂ© ne le croit pas : Ernie quitte le cabinet d'avocat tout en Ă©tant retrouvĂ© par Joe et Charley. La nouvelle se termine par une nouvelle secrète reçue par Joe et Charley. Ils apprennent qu'Ernie, loin de soigner les gens, les tue (involontairement bien sĂ»r). En fait, Ernie est porteur d'un virus ultra-pathogène qui tue les « maladies classiques » avant de prendre leur place dans les corps des gens. On vient de s'apercevoir très rĂ©cemment que dans le quartier oĂą il vivait il y a quatre ans (c'est-Ă -dire lorsqu'on a dĂ©couvert son Ă©trange pouvoir de guĂ©rison), les gens commençaient Ă  « mourir comme des mouches ». On a isolĂ© le virus, qui provient bien d'Ernie. Ainsi, toutes les personnes qu'il a cĂ´toyĂ©es durant ces dernières annĂ©es, que ce soit son escorte d'agents du gouvernements et les milliers de gens (ou millions de gens) qu'il a croisĂ©s, vont bientĂ´t mourir… Et cela pendant les quatre prochaines annĂ©es… Joe et Charley comprennent immĂ©diatement que leur sort est scellĂ© : non seulement ils n'ont que quelques mois Ă  vivre avant d'ĂŞtre tuĂ©s par le virus assassin, mais encore le gouvernement va essayer de les museler, si ce n'est les faire disparaĂ®tre, pour Ă©touffer l'Ă©norme scandale qui risque d'Ă©clater. Joe et Charley dĂ©cident d'aller se cacher immĂ©diatement afin de profiter des quelques mois qu'il leur reste Ă  vivre. En attendant, Joe annonce Ă  Charley qu'il va « s'occuper d'Ernie ».

Neuf vies

  • Auteur : Ursula K. Le Guin.
  • Titre original : Nine Lives.
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Jean Baillache, initialement parue dans Playboy, .

Superstition

  • Auteur : Poul Anderson
  • Titre original : Superstition
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Bruno Martin, initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°58, .
  • RĂ©sumĂ© : La Terre a subi des guerres atomiques, et la civilisation est retournĂ©e Ă  l'Ă©tat du Moyen Ă‚ge. La science est honnie et rendue responsable de tous les malheurs de l'humanitĂ©. Elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par la Magie et par divers cultes magiques (dont le Vaudou). C'est dĂ©sormais l'esprit scientifique du XXe siècle qui fait figure de « superstition »… La sociĂ©tĂ© est dĂ©sormais dirigĂ©e par des sorciers et autres chamanes ; rien d'important ne se fait sans leur accord. Ainsi, il existe encore quelques vaisseaux spatiaux, mais ils sont dirigĂ©s par des sorciers, chargĂ©s de dĂ©tecter les micro-mĂ©tĂ©orites et de choisir la trajectoire. L'histoire narrĂ©e dans la nouvelle concerne le Phobos, vaisseau spatial composĂ© de plusieurs membres d'Ă©quipage. Parmi eux se trouve Philip Hall, qui ne croit pas en la sorcellerie mais qui croit en la rigueur scientifique. Il explique sa conception des choses Ă  un de ses collègues, qui le regarde d'un mauvais Ĺ“il : Hall risque-t-il d'attirer le mauvais sort sur le voyage ? Un autre problème surgit : la sorcière qui commande le vaisseau est une jeune femme prĂ©nommĂ©e Valeria. Mais elle tombe inopinĂ©ment amoureuse de Hall ! Elle se rend compte de son Ă©tat lors d'une discussion qu'elle a avec lui : elle ne parvient pas Ă  se rĂ©soudre Ă  le dĂ©noncer comme Ă©lĂ©ment subversif. Survient alors un Ă©vĂ©nement totalement inattendu : Valeria a la prescience de l'arrivĂ©e prochaine de micromĂ©tĂ©orites qui risquent d'endommager le vaisseau. Elle donne ses instructions, et effectivement le vaisseau est touchĂ© par de telles micro-mĂ©tĂ©orites, heureusement sans gravitĂ©. Hall est dĂ©semparĂ© et se met Ă  douter : toujours persuadĂ© que seule la logique, la rationalitĂ© et la science peuvent donner des rĂ©sultats en matière physique, il se demande toutefois si les dons parapsychiques ne seraient pas, après tout, une rĂ©alitĂ©. Et si toute cette « superstition » qu'il rejetait jusqu'Ă  prĂ©sent avait un rĂ©el fondement, Ă  cĂ´tĂ© de la science ? Hall dĂ©couvre autre chose enfoui dans son cĹ“ur : il est tombĂ© amoureux de Valeria…

Ă€ malin, malin et demi

  • Auteur : John Novotny [3] - [4]
  • Titre original : A Trick or Two.
  • Nouvelle traduite en français par Daniel Meauroix, pseudonyme d'Alain DorĂ©mieux, , initialement parue dans The Magazine of Fantasy & Science Fiction n°74, .
  • RĂ©sumĂ© : Jesse a appris par l'un de ses amis que tout le monde dispose d'un pouvoir magique, mais que, d'une part les gens ne le savent pas, et que d'autre part, mĂŞme en cherchant, on peut très bien ne jamais trouver le pouvoir magique que l'on dĂ©tient. Ainsi l'ami de Jesse a-t-il le pouvoir de faire disparaĂ®tre de petits objets (cendrier, paille, etc). Durant les semaines qui suivent, Jesse cherche quel pourrait ĂŞtre son pouvoir magique, mais en vain. Jusqu'au jour oĂą, en rangeant une armoire avec sa secrĂ©taire, il dĂ©couvre qu'il est capable de faire disparaĂ®tre tous les habits que porte sa secrĂ©taire, qui devient nue si elle est enfermĂ©e quelques secondes dans un placard. EstomaquĂ© par ce pouvoir, il paye de nouveaux habits Ă  la jeune femme. Mais en fait, ce pouvoir qu'il a dĂ©couvert lui convient très bien ! En effet, depuis des mois, il est follement attirĂ© par Laura, une belle femme qu'il courtise en vain. On va bien voir… Un soir, il invite Laura chez lui, et lui demande si elle « se donnerait Ă  lui » dans une situation exceptionnelle, par exemple s'il parvenait Ă  lui enlever tous ses vĂŞtements sans la toucher. Laura est Ă©tonnĂ©e et demande Ă  voir… Jesse lui dĂ©signe un placard rempli de fourrures : tandis que Laura s'en approche, il la pousse Ă  l'intĂ©rieur du placard, fantasme qu'elle soit dĂ©shabillĂ©e, rouvre le placard, et dĂ©couvre Laura totalement nue. Ça a marchĂ© ! Laura, bizarrement, n'est pas surprise pour autant. Elle lui demande de se saisir d'un tisonnier en fonte, situĂ© près de la cheminĂ©e, et de le tendre Ă  bout de bras. La nouvelle se termine ainsi :

« Perplexe, Jesse se dirigea vers la cheminée, ramassa l'ustensile et le tint comme elle le lui demandait. Laura leva l'index, le pointa vers le tisonnier. Horrifié, Jesse vit alors celui-ci s'avachir, mou comme du chiffon, et pendre lamentablement au bout de la main. — Vous voyez, Jesse, dit Laura, vous ne pourrez jamais rien contre moi. Il y a longtemps que j'ai découvert mon pouvoir magique. »

Situation inhabituelle Ă  Summit City

  • Auteur : R. A. Lafferty
  • Titre original : A Special Condition in Summit City
  • Nouvelle traduite de l’anglais par Dominique Abonyi, initialement parue dans Universe 2, 1972.
  • RĂ©sumĂ© : Summit City est une petite ville tout Ă  fait banale, et habituellement les gens s'entendent bien entre eux. Or un jour, les gens de Summit City ne se comprennent plus : mots, verbes, phrases, mais aussi signaux, vĂŞtements, uniformes, gestes, plus rien n'a de signification. Alors ils se battent entre eux, ou s'entretuent. Les moins sanguinaires restent amorphes ou plongĂ©s en Ă©tat de stupeur. Des accidents ont lieu, des incendies se dĂ©clarent. On apprend que ces quelques heures de dĂ©sintĂ©gration sociale rĂ©sultent d'une expĂ©rience scientifique organisĂ©e par les professeurs Hegeman et Boot-Grabman. Ces deux savants pensaient en effet que tous les humains sont naturellement tĂ©lĂ©pathes et que les mots, les phrases, ne sont que l'habillage de la pensĂ©e. Mais comment le prouver ? Tout simplement en supprimant les ondes cĂ©rĂ©brales par lesquelles nous Ă©mettons des messages subliminaux et recevons ceux de notre entourage. Si ces ondes cĂ©rĂ©brales sont rendues inactives, ce qui restera sera le chaos Ă  l'Ă©tat pur, faute d'intercommunicabilitĂ©. Ainsi l'existence des pouvoirs psychiques de l'ĂŞtre humain vont ĂŞtre prouvĂ©s par le fait que les humains ne sont pas non-tĂ©lĂ©pathes. Voici une analogie : supposons des gens habituĂ©s depuis des gĂ©nĂ©rations Ă  parler alors qu'un bruit assourdissant a lieu ; si un jour on supprime ce bruit assourdissant, on ne pourra que constater la Parole. Dans cet exemple, le bruit assourdissant, ce sont les mots, les phrases, les signes et signaux conventionnels, et la Parole, c'est la possibilitĂ© de tĂ©lĂ©pathie. Quelques heures après le dĂ©but de « l'expĂ©rience », celle-ci est interrompue par l'armĂ©e, et les deux professeurs sont incarcĂ©rĂ©s. Leur procès a lieu. Ils se dĂ©fendent en disant que l'expĂ©rience a Ă©tĂ© un rĂ©el succès : le chaos dĂ» Ă  l'absence des ondes cĂ©rĂ©brales a montrĂ© que l'espèce humaine est tĂ©lĂ©pathe. Ils plaident leur acquittement. HĂ©las pour eux, la cour se prononce en faveur de leur condamnation : cette triste expĂ©rience a entraĂ®nĂ© la mort de 400 personnes et des milliers de blessĂ©s…

Notes et références

  1. La notice biographique en fin de volume indique (p. 434) brièvement que l'auteur est né en 1923 et a signé un petit nombre de récits dans des magazines des années 1950, le plus souvent en collaboration avec Mark Clifton.
  2. La notice biographique en fin de volume indique (p. 442) que l'auteur n'a publié qu'une seule nouvelle de science-fiction et n'est quasiment pas connu.
  3. Cet auteur a écrit une dizaine de nouvelles pour The Magazine of Fantasy & Science Fiction. La notice biographique insérée en fin de volume indique (p. 440) que ses nouvelles étaient en général imprégnées d'une « fantaisie agréablement impertinente » et qu'il semble avoir ensuite abandonné le genre.
  4. John Novotny sur le site NooSFere (Autres fictions).

Voir aussi

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