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Histoire de la Dominique

Époque pré-colombienne

Le peuple autochtone de l'île de la Dominique était les Arawaks, qui furent chassés ou exterminés par les indiens Caraïbes au cours du XIVe siècle. Le premier Européen à débarquer sur l'île de la Dominique fut Christophe Colomb en novembre 1493.

Tout au long du XVIe siècle, l'Espagne tenta régulièrement d'annexer l'île, mais la résistance des Caraïbes l'en empêcha.

En 1635, la France revendiqua à son tour la Dominique. Des missionnaires français s'y installèrent et devinrent les premiers habitants européens de l'île. Néanmoins, les conflits avec les Caraïbes continuèrent, tant et si bien que, en 1660, les Français et les Anglais décidèrent que la colonisation de la Dominique et de Saint-Vincent devait être abandonnée.

La Dominique fut déclarée officiellement « neutre » pour le siècle à venir, mais ses ressources naturelles restaient attractives et, au début du XVIIIe siècle, des expéditions britanniques et françaises de forestiers venaient récolter du bois de construction sur l'île.

Histoire coloniale

Les Français s'emparent en 1778 de l'île de la Dominique pendant la Guerre d'indépendance américaine puis rendent celle-ci en 1783 au retour de la paix.

En raison de la position géographique de la Dominique entre la Martinique et la Guadeloupe, la France est devenue peu à peu la puissance prédominante sur l'île, qui devint alors une colonie française. Mais, au terme du traité de Paris de 1763 qui mit fin à sept années de guerre franco-anglaise, l'île devint une possession britannique.

En 1778, lors de la révolution américaine, les français envahirent l'île avec la coopération active de la population, qui était en grande partie française. Le traité de Paris de 1783, qui mit fin à la guerre, rendit l'île à la Grande-Bretagne. D'autres tentatives d'invasions françaises eurent lieu en 1795 et 1805, mais se soldèrent par des échecs.

En 1763, les Anglais y établirent une assemblée législative[1], représentant seulement la population blanche. En 1831, reflétant un assouplissement de la politique coloniale britannique, une nouvelle loi conféra des droits civiques aux non-blancs libres. Trois noirs furent élus à l'assemblée législative l'année suivante.

Après l'abolition de l'esclavage à la Dominique en 1838, l'île devint la première (et la seule) colonie britannique à avoir un gouvernement local dirigé par des noirs au XIXe siècle. La plupart des représentants noirs étaient de petits propriétaires ou de petits négociants qui avait des vues économiques et sociales diamétralement opposées aux intérêts des grands planteurs blancs.

Face à la menace, les planteurs demandèrent à la couronne que l'île soit placée sous le régime colonial du direct rule, c’est-à-dire une administration directe par le Royaume-Uni. Ainsi, en 1865, après beaucoup d'agitation et de tensions, l'administration coloniale britannique remplaça l'assemblée par une assemblée constituée de 50 % de membres élus et de 50 % de membres désignés par le Royaume-Uni, plus favorables aux intérêts des planteurs.

En 1871, la Dominique fit partie de la Fédération des îles sous le vent et l'influence de la population noire a progressivement diminué.

En 1896, l'île redevint une colonie de la couronne, administrée par l'administration coloniale avec moins d'autonomie. Les droits politiques de la majorité de la population s'en trouvèrent alors diminués. Toutefois, le gouvernement britannique offrit en compensation une aide au développement.

Après la Première Guerre mondiale, l'influence des opinions publiques des Caraïbes, favorables à plus d'autonomie, mena à la formation d'un parti politique parlementariste, la representative government association. Grâce à l'absence d'opposition forte et jouant sur la frustration de la population dominicaine, ce parti gagna un tiers des sièges élus de l'assemblée législative lors des élections de 1924 et la moitié lors de celle de 1936. Par la suite, la Dominique fut transférée de l'administration coloniale des îles Sous-le-Vent à celle des îles du Vent, et ce, jusqu'en 1958, date à laquelle l'île rejoint l'éphémère fédération des Indes occidentales.

En 1961, un gouvernement travailliste, mené par Edward Oliver LeBlanc fut élu à la Dominique. Après la dissolution de la fédération des Indes occidentales, la Dominique devint un État associé du Royaume-Uni (le ) et le gouvernement local prit alors la responsabilité de ses affaires internes. Edward Oliver LeBlanc quitte le pouvoir en 1974 et est remplacé par Patrick John. Le , le Royaume-Uni accorde l'indépendance à la Dominique.

Depuis l'indépendance

Malgré l'indépendance, la situation économique de l'île ne s'améliora pas et, à la mi-1979, le mécontentement politique mena à la formation d'un nouveau gouvernement dirigé par Oliver Seraphin. Il fut remplacé dès 1980 par le gouvernement d'Eugenia Charles, à la suite de la victoire du Dominica Freedom Party aux élections. Eugenia Charles sera la première femme nommée au poste de Premier ministre dans les Antilles.

Le , des membres du Ku Klux Klan sont arrêtés à La Nouvelle-Orléans alors qu'ils projetaient un coup d'État afin de rendre le pouvoir à Patrick John, ancien premier ministre de 1974 à 1979 et l'artisan de l'indépendance, et installer un régime ségrégationniste ("Opération Red Dog") ainsi que des commerces lucratifs (casinos, prostitution et drogue).

Les problèmes économiques de l'île ont continué, aggravés par les ouragans de 1979 et de 1980. Vers la fin des années 1980, l'économie s'était plus ou moins rétablie, mais la diminution des prix de la banane dans les années 1990 l'affaiblira de nouveau.

En 1996, Eugenia Charles quitte la primature, elle est remplacée par Edison James jusqu'en 2000 qui a perdu les élections et Rosie Douglas (labour power) a pris sa place et qui décédera en poste après quelques semaines, puis par Pierre Charles jusqu'en 2004 (qui décédera lui aussi en poste). Depuis 2004, le Premier ministre est Roosevelt Skerrit.

Bibliographie

(en) Lennox Honychurch, The Dominica story: a history of the island, London, Dominique, MacMillan education, (ISBN 9780333627761)

Notes et références

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