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Hilde Meisel

Hilde Meisel, née le à Vienne en Autriche et morte le à la frontière entre l'Autriche et le Liechtenstein près de Feldkirch, dans le Vorarlberg, était une militante socialiste allemande aux vastes activités contre le régime nazi en Allemagne[1]. Pendant son exil en France et en Angleterre, elle écrit sous le pseudonyme de Hilda Monte, appelant à la Résistance intérieure au nazisme dans des magazines, des livres et des émissions de radio[2]. Elle agi comme courrier et a entreprend à plusieurs reprises des opérations secrètes en Allemagne, en Autriche, en France et au Portugal, bien qu'en tant que socialiste, il était extrêmement dangereux pour elle de le faire.

Hilde Meisel
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Biographie
Naissance
Décès
(à 30 ans)
Feldkirch
Nationalité
Domiciles
Wilmersdorf (jusqu'au XXe siècle), arrondissement de Charlottenbourg-Wilmersdorf (jusqu'au XXe siècle)
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Plaque commémorative

Biographie

Hilde Meisel est née à Vienne. Elle était la fille cadette de Rosa et Ernst Meisel au sein d'une famille juive de la classe moyenne à Vienne. Elle avait une sœur, Margot. Avec le début de la Première Guerre mondiale, la famille est retournée à Berlin en 1915. Ils y avaient déjà vécu et sa sœur aînée y était née en 1912. Le père de Meisel exportait et importait des articles ménagers comme source de revenu. Ses parents ont vécu à Berlin de 1915 à 1939, avant d'émigrer au Caire.

En 1924, Hilde Meisel et sa sœur Margot ont rejoint un groupe de jeunes juifs allemands aux idées révolutionnaires socialistes, appelé Schwarzer Haufen, qui faisait partie du Wanderbund-Kameraden. Margot se lie d'amitié avec le leader du groupe, Max Fürst et Hans Litten, son ami d'enfance et le chef idéologique du groupe. Margot devint plus tard l'épouse de Fürst et la secrétaire de Litten. Après l'arrestation de Litten par la Gestapo, en tant que secrétaire, elle a pu maintenir un certain temps le contact avec lui ; elle a travaillé sans relâche pour assurer sa liberté. Hilde Meisel a fréquenté un lycée de Berlin de 1924 à 1929. Elle est ensuite allée en Angleterre, où son oncle, le chef d'orchestre et compositeur Edmund Meisel, vivait et travaillait alors à Londres. Cette même année, elle entreprend ses premières activités avec l'Internationaler Sozialistischer Kampfbund (ISK), un groupe socialiste qui s'est séparé du SPD pendant la République de Weimar et qui a été actif dans la lutte contre le nazisme. L'ISK a créé sa propre presse, "Der Funke" en 1932 et Hilde Meisel a contribué avec un grand nombre d'articles, écrivant notamment sur les problèmes économiques en France, en Angleterre et en Espagne.

En 1934, elle commence à publier de nombreux articles sur l'économie de différents pays (la France, l'Espagne). Hilde Meisel a vécu à Paris pendant un certain temps, d'où elle a fait des voyages réguliers en Allemagne pour aider des groupes syndicaux clandestins, avant de retourner au Royaume-Uni en 1936. Elle prend le pseudonyme "Hilda Monte" pour rédiger des publications clandestines pour la résistance allemande, qu'elle introduit clandestinement en tant que coursier en Allemagne. Elle a aidé des personnes menacées par la Gestapo à s'échapper d'Allemagne. Hilde Meisel a également écrit pour et a été membre du comité de rédaction de la publication "Sozialistische Warte".

En , alors que la situation pour Hans Litten se détériorait lorsqu'il fut interné au camp de concentration de Dachau, Hilde Meisel commença à se battre pour obtenir sa libération. Elle correspondit avec d'autres partisans et s'arrangea pour publier un article dans le Manchester Guardian le , "In Dachau Camp. The Tragic Case of Hans Litten". Ces efforts furent sans succès ; Hans Litten se suicida quelques jours plus tard, le .

En 1938, elle contracte un mariage blanc avec le caricaturiste anglais John Olday (1905–1977) afin d'être à l'abri d'une éventuelle expulsion du Royaume-Uni.

En 1940, Hilda Monte écrit avec Fritz Eberhard le livre How to Conquer Hitler (Comment vaincre Hitler).

Le livre "The Unity of Europe", publié chez Victor Gollancz, en octobre 1943, constitue l'oeuvre principal de Hilda Monte[3]. En fait, ce plaidoyer en faveur de la constitution d'une fédération européenne après la défaite du nazisme peut être considéré comme l'élaboration la plus fouillée issue de la résistance allemande, portant sur les conditions européennes de paix de l'après-guerre. Elle plaide non seulement pour la création d'un certain nombre d'institutions européennes (European Central Authority, European Investment Board, European Central Bank, international universities ect.), mais prévoit également qu'une communauté européenne ne pourra prendre vie que grâce à l'engagement de groupes de la société civile[4].

Au milieu de l'année 1944, Hilda Monte et d'autres résistantes allemandes, s'engagent auprès de l'OSS américain et la SOE britannique pour une mission d'infiltration en Allemagne qui devrait avoir lieu avant même la capitulation[5]. Après des mois d'attente en Suisse, le projet est abandonné pour ce qui concerne Hilda Monte, en raison de l'évolution rapide de la guerre.

Au début de l'année 1945, Hilda Monte accepte une demande de la résistance autrichienne d'effectuer une mission de liaison dans la région du Vorarlberg. Elle se clandestinement rend à Bludenz, Bregenz, Dornbirn et Feldkirch. Au retour, le , Hilde Meisel, alias Hilda Monte, est abattue, en tentant de rentrer clandestinement vers la Suisse, par les gardes frontières austro-allemands à la frontière entre l'Autriche et le Liechtenstein près de Feldkirch, dans le Vorarlberg[6] .

Sa pierre tombale actuelle au cimetière protestant de Feldkirch a été érigée à l'initiative des socialistes autrichiens. L'inscription se lit comme suit : « Ici repose notre camarade inoubliable Hilde Monte-Olday, née le 31.7.1914 à Vienne et morte le 17.4.1945 à Feldkirch. Elle a vécu et mourut au service de l'idée socialiste. »[7]

Références

  1. (en) Andreas Wilkens, Hilda Monte and the Unity of Europe. Resistance, solidarity and planning in exile, 1933-1945, in: Robert Belot, Daniela Preda (Hg.), Visions of Europe in the Resistance. Figures, Projects, Networks, Ideals, Bruxelles, Peter Lang, , 559 p. (ISBN 978-2-87574-452-4), p. 393-420
  2. Vorstand der Sozialdemokratischen Partei Deutschlands, (Engagé pour la liberté. Livre commémoratif de la social-démocratie allemande au XXe siècle), . Marbourg 2000, p. 227.
  3. (en) Hilda Monte, The Unity of Europe. With an Introduction by H. N. Brailsford, London, Victor Gollancz, , 196 p.
  4. Andreas Wilkens, « Willy Brandt et Hilda Monte: Projets européens de deux résistants allemands en exil », Allemagne d'aujourd'hui, n° 233, juillet-septembre 2020, p. 27-41
  5. Peter Pirker: Subversion deutscher Herrschaft. Göttingen 2012 (ISBN 978-3-89971-990-1), p. 431-433.
  6. Angelika Rosina Kuntner: Ein Tod bei Feldkirch. Leben und Werk der Widerstandskämpferin Hilde Monte-Olday (1914-1945). (Vie et œuvre de la résistante Hilde Monte-Olday (1914-1945)) sur le site malingesellschaft.at.
  7. Sabine Bade: La tombe d'Hilde Meisel Hilde. sur le site seemoz.de.

Liens externes

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