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Hergenrath

Hergenrath est une section de la commune belge de La Calamine située en Communauté germanophone et en Région wallonne dans la province de Liège.

Hergenrath
GĂ©ographie
Pays
RĂ©gion
Province
Arrondissement administratif
Commune
Localisation géographique
Geuldal (d)
Baigné par
Coordonnées
50° 42′ 34″ N, 6° 01′ 51″ E
Fonctionnement
Statut
Section de commune (d)
Identifiants
Code postal
4728
TGN
Carte
l'Ă©glise Saint-Martin, Hergenrath

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Histoire

Des traces d’occupation humaine datant de l’âge de pierre ont Ă©tĂ© mises au jour par des sondages archĂ©ologiques sur le territoire d’Hergenrath ; par contre, aucun vestige des Ă©poques celtique et romaine ne semble y avoir subsistĂ©, bien qu’une route romaine ait traversĂ© son territoire. Le village est mentionnĂ© pour la première fois en 1280 sous le nom de « Heyenroth ». Juridiquement et administrativement, il dĂ©pend du Ban de Walhorn, une division du DuchĂ© de Limbourg, qui, en 1288, est rattachĂ© au Brabant (bataille de Worringen)[1].

Vers 1630, à l’époque espagnole, Hergenrath est élevé au rang de seigneurie ; celle-ci est attribuée aux barons de Dobbelstein, qui résident sur son territoire, au château d’Eyneburg (lui-même mentionné dès 1260). À la même époque, la population paie un lourd tribut à la guerre de Trente Ans, puis aux pillages qui accompagnent les campagnes militaires de Louis XIV[2].

Après l’accalmie de l’époque autrichienne, le village est annexé au territoire français, en 1795, et joint au village voisin de Hauset sous le nom de « Mairie de Hergenraed et Hauset ». Deux ans plus tard, les quatorze citoyens bénéficiant du droit de vote élisent comme « agent municipal » (c’est-à-dire, maire de la commune) Louis Chabert, un Français propriétaire d’une ferme à Hergenrath. Au cours des années qui suivent, plusieurs habitants seront enrôlés dans les armées napoléoniennes[3].

En 1814, le village, qui fait face à une épidémie de typhus, se voit forcer d’héberger une troupe de cosaques. À la suite du Congrès de Vienne, Hergenrath, comme une grande partie des autres communes de l’ex-duché de Limbourg, est englobé l’année suivante dans le royaume de Prusse. Le premier bourgmestre de l’époque prussienne est Gilles Joseph Schrynmecker ; à son décès, en 1823, c’est Arnold von Lasaulx qui est nommé à cette charge, qu’il cumule avec celle de bourgmestre de Moresnet-Prusse et de Moresnet-neutre. En 1850, Cornelius Hubert Mostet lui succède à Hergenrath jusqu’en 1887[4].

La guerre franco-prussienne de 1870-71 soulève une vague d’enthousiasme patriotique dans la localité, et plusieurs habitants participent aux combats dans l’armée prussienne. Quatre d’entre eux y laisseront la vie. En 1884, une gare est érigée, suivie peu après d’un bureau de poste. Vers cette époque, une certaine activité industrielle se développe dans la commune (four à chaux, scieries, marbrerie). En 1892, la population dépasse pour la première fois le millier d’habitants. Trois bourgmestres dirigent encore la commune sous l’Empire allemand : Peter Joseph Kittel (1887-89), son fils Johann Peter Kittel (1889-1910), et Wilhelm Kyll (1910-1918)[5].

Le , 3000 soldats du 7e corps d’armĂ©e allemand sont stationnĂ©s Ă  Hergenrath ; mĂŞme l’église est rĂ©quisitionnĂ©e. Le lendemain, les hommes se mettent en mouvement et franchissent la frontière belge. Les jours suivants, on perçoit depuis le village les canons de la bataille qui fait rage autour des forts de Liège. Plus de 80 villageois sont mobilisĂ©s dans les unitĂ©s combattantes de l’armĂ©e du Kaiser ; 26 d’entre eux perdront la vie sur les champs de bataille[6].  

Après l’armistice de , le village, comme les communes avoisinantes des « Cantons de l’Est », est dĂ©tachĂ© de l’Allemagne en application de l’article 34 du traitĂ© de Versailles, et rattachĂ© Ă  la Belgique. Le bourgmestre Kyll ayant choisi de partir en Allemagne, le gouverneur Baltia nomme, dans un premier temps, le premier Ă©chevin Jakob Barth comme bourgmestre faisant fonction, puis dĂ©signe l’entrepreneur Leonard Laschet pour lui succĂ©der, choix confirmĂ© par une Ă©lection en 1922[7].

Le matin du , Hergenrath, commune frontalière, est en première ligne lors de l’invasion de la Belgique par les troupes nazies. De façon quelque peu tĂ©mĂ©raire, un officier allemand fait tout d’abord irruption en voiture dans la Banhofstrasse pour rĂ©quisitionner le bureau de poste ; il est abattu par les gendarmes belges. A 6 h 30, les soldats belges font sauter le HammerbrĂĽcke ; neuf d’entre eux trouvent la mort dans cette entreprise[8].

Dès 1940, les cantons de l’Est sont intégrés au IIIe Reich ; les habitants d’Hergenrath redeviennent allemands, et les hommes du village sont dès lors progressivement mobilisés, de gré ou de force, dans la Wehrmacht. L’Amtsbürgermeister Joseph Kriescher, un sympathisant du Heimattreue Front, est désigné pour administrer les communes de Moresnet et Hergenrath. Lors de son jugement par contumace par un tribunal de guerre en 1946, il lui sera notamment reproché d’avoir fait en sorte que les jeunes gens issus de familles connues pour leurs opinions pro-belges soient envoyés sur le front de l’Est. Au total, 65 soldats originaires d’Hergenrath périront sous l’uniforme allemand au cours du second conflit mondial[9].

Le , les premiers blindĂ©s de l’armĂ©e amĂ©ricaine pĂ©nètrent dans le village. Le , les libĂ©rateurs installent une administration communale civile belge provisoire. L’ancien bourgmestre Leonard Laschet est nommĂ© Ă  sa tĂŞte, mais renonce après quelques jours en raison de son grand âge (86 ans). L’état-major amĂ©ricain dĂ©signe alors Hubert Hackens comme bourgmestre intĂ©rimaire ; ce choix est confirmĂ© par les autoritĂ©s civiles de Verviers en dĂ©cembre, puis  par la première Ă©lection de l’après-guerre en . Cette pĂ©riode, marquĂ©e par le retour des prisonniers de guerre et les dĂ©nonciations, est particulièrement difficile dans la rĂ©gion[9].

Hergenrath sera encore administré par deux autres bourgmestres, Richard Voss (1952-1964) et Hans Hamacher (1965-1976)[10]. En , à la suite de la fusion des communes, le village est rattaché à La Calamine.

Événement

Hergenrath est renommĂ© pour son corso fleuri du 3e dimanche d'aoĂ»t (annĂ©es impaires) qui rassemble plus de 30 000 personnes et plus d'un million de dahlias.

Patrimoine

  • Le château d'Eyneburg. Donjon du XIVe siècle, corps de logis des XVe - XVIIe siècles, rĂ©novations nĂ©o-gothiques en 1897-1900[11].
  • L'Ă©glise est dĂ©diĂ©e Ă  Saint Martin et date de 1846[12].
  • Le HammerbrĂĽcke, viaduc de la ligne 37 enjambant la Gueule. Première construction en 1843, reconstruction en 1948, nouvelle construction en 1999 pour adapter l'ouvrage d'art Ă  la ligne Ă  grande vitesse.

Voir aussi

Article connexe

Lien externe

Bibliographie

Bertha, Alfred, Hergenrath, eine Dorfchronik. Eupen, Grenz-Echo Verlag, 1996.

Notes et références

  1. Bertha, A., Hergenrath, eine Dorfchronik. Eupen, Grenz-Echo Verlag, 1996, p.11-19.
  2. Bertha, A., op.cit., p. 20-24.
  3. Bertha, A., op.cit., p. 30-45.
  4. Bertha, A., op.cit., p.47-59.
  5. Bertha, A., op.cit., p. 62-75.
  6. Bertha, A., op.cit., p.67-70.
  7. Bertha, A., op.cit., p.78-79.
  8. Bertha, A., op.cit., p.79.
  9. Bertha, A., op.cit., p.79-84.
  10. Bertha, A., op.cit., p. 87-90.
  11. Bertha, A., op.cit., p.218-219.
  12. Bertha, A., op.cit., p.118.
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