Herbert Paul Schaap
Dr Herbert Paul Schaap, né le à Groningue et décédé le à Zierikzee, est l'un des rares partisans néerlandais de la Grande Néerlande.
Herbert Schaap était un homme qui, à contre-courant dans le contexte des Pays-Bas conformistes, demeura fidèle à la conviction grande-néerlandaise dont il témoigna souvent avec ferveur.
Biographie
Famille, enfance & études
Son père était un avocat et pratiquait la religion juive. Sa mère était une américaine de confession luthérienne. Il étudia à Groningue. Schaap entra en contact avec de jeunes Flamands pour la première fois par l'intermédiaire du Nederlandsche gymnasiastenbond, l'Union des collégiens néerlandais. En 1913, il s'inscrivit à la faculté de droit de l'université de Groningue.
En 1914, il dut interrompre ses études pour accomplir son service militaire. Durant la Première Guerre mondiale, il se consacra à la préparation de ses études. Pendant ses années estudiantines, il fut président de la division des étudiants de l'Union générale néerlandaise, l’Algemeen Nederlands Verbond, une association toujours existante par et pour les néerlandophones, ayant pourtant perdu sa combativité le dernier demi-siècle.
Contacts au sein du mouvement flamand et thiois
En 1922, il devint avocat et procureur, premièrement à Groningue, puis à Haarlem. Il se maria et eut trois enfants. Après la Grande Guerre, Schaap fit connaissance avec un grand nombre d'activistes flamands ayant trouvé refuge aux Pays-Bas en 1918. Plus particulièrement, il entretint une excellente relation avec le professeur Joshua De Decker et le prêtre Robrecht De Smet, rédacteurs de l'hebdomadaire radical Vlaanderen (Flandres), pour lequel il écrivit de temps en temps.
En juillet 1922, on fonda, à Utrecht, l'Association des étudiants thiois (Dietsch Studentenverbond) comprenant, parmi d'autres hommes, les Flamands Rob Van Genechten et Marcel Minnaert et les néerlandais Louis Willem van Soest, H.G. Cohen Stuart et Schaap lui-même. Il s'y investit les années suivantes, tout en continuant à plaider pour des contacts intensifs entre les Pays-Bas et la Flandre. Il fut également étroitement associé à toutes les manifestations de la vie intellectuelle de la Grande Néerlande.
Lorsque eut paru le mensuel influent De Dietsche Gedachte (La pensée thioise), à partir de 1926, Schaap devint un des collaborateurs. Il ne se retira de la rédaction que lorsque de nombreux DVC commencèrent à sympathiser avec le national-socialisme. En 1927, Schaap s'installa à Brielle, où il devint greffier du tribunal d'instance. Dix ans plus tard, il occupera la même fonction à Assen.
Seconde Guerre mondiale et liens avec Auguste Borms
Schaap, resté en dehors de la collaboration lors du déclenchement de la guerre, refusa même la proposition du dirigeant du Front national, Arnold Meyer, de devenir chef de la propagande. L'occupant nazi l'aurait épargné parce qu'il n'était qu'à moitié Juif et qu'il était devenu une figure de proue du monde juridique. Néanmoins, à la fin de 1944, il dut tout de même se cacher dans un hôpital psychiatrique, feignant pendant une demi-année d’être atteint d'une maladie mentale. En 1946, il fut appelé aux armes pour faire fonction de commissaire au tribunal militaire, in situ, avec le grade de major. En mars 1950, il est honorablement libéré du service, après quoi il s'établit à Assen, puis à Zierikzee, comme procureur. Dans cette ville, où il devint plus actif que jamais, il continua à habiter encore après sa retraite. Il y poursuivit ardemment la défense de la pensée grande-néerlandaise. Il continua aussi à entretenir des amitiés, aussi avec ceux qui, pour des motifs idéalistes, s'étaient alliés au parti perdant de la guerre. Ainsi il gardait son admiration pour le dr. Auguste Borms et ne s'occupa pas moins de la Flandre française.
Schaap, déjà frappé par le sort de Borms quand celui-ci se vit condamner à dix ans de prison, en 1919, organisa une réunion à La Haye qui obtint un grand succès et où le nationaliste flamand reçut des honneurs après son relâchement en 1929. Aussi, afin d'apporter une aide matérielle au chef de file flamand, on fonde le Fonds Borms, dont Schaap devint le trésorier de la division néerlandaise.
Action dans la Flandre française
Durant son service militaire - Schaap servit près de la frontière avec la province d'Anvers - il apprit quelque chose sur la société Pro Westlandia, également animée par Borms, qui s'était engagée, par le moyen du chant et de la déclamation, dans la diffusion de la langue et de la culture flamande dans de nombreuses communes de la Flandre française.
Ce n'est qu'en 1928, qu'il se lia d'amitié avec deux jeunes prêtres de la Flandre française, Jean-Marie Gantois et Marcel Janssens, qui laissèrent une impression profonde. Schaap décida de s'atteler à la défense de la culture propre à cette région. Il maintint ses contacts intenses avec Gantois et entreprit plusieurs tournées dans la Flandre française qui comprenaient, selon lui, non seulement le Westhoek, mais aussi Gravelines et Aire-sur-la-Lys, comme d'ailleurs Lille et Douai.
Schaap était un homme aimable et un bon organisateur. Il n'est donc pas étonnant qu'il devînt le premier président de l'association grande-néerlandaise Zannekin, lorsque celle-ci reprit ses activités. Beaucoup d’années plus tard, il devint son président d'honneur et cela jusqu'à sa mort. Il montrait son intérêt soutenu pour la Flandre, où il venait souvent parler, comme lors des Journées de la culture de Waregem. Il collabora avec enthousiasme aux journaux nationalistes flamands tels que Dietsland-Europa.