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Henry Gravrand

Le père Henry Gravrand (ou Henri Gravrand ou Charbel Henri Gravrand), né le à Gournay-en-Bray et mort le [1]à l'abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle[2], est un religieux catholique français, anthropologue africaniste, spécialiste de la civilisation sérère et pionnier du dialogue inter-religieux.

Henry Gravrand
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Gournay-en-Bray
Date de décès
Lieu de décès Abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle
Nationalité Français
Profession anthropologue africaniste, historien, écrivain, spécialiste de la civilisation et religion sérère
Religion religieux catholique
congrégation du Saint-Esprit
puis ordre cistercien de la stricte observance

Biographie

Missionnaire au Sénégal

D'abord missionnaire de la Congrégation du Saint-Esprit, il arrive au Sénégal le [3] et vit pendant 40 ans dans la région du Sine, à l'Ouest du pays, où il fonde une mission et encadre l'évangélisation, mais étudie aussi l'histoire, la religion et la civilisation des Sérères dont il devient l'un des plus fins connaisseurs. En 1955 il crée le Syndicat des paysans du Sine, affilié à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), qui donne aux paysans une formation leur permettant de défendre leurs intérêts propres[4]. Le père Gravrand devient un spécialiste du dialogue avec les religions traditionnelles africaines, en particulier avec la religion sérère[5], et publie en 1962 un essai intitulé Visage africain de l'Église : une expérience au Sénégal.

En 1964 il fait partie des membres fondateurs du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux[1]. En le père Gravrand est nommé curé de Mbour et doyen de la Petite-Côte[6]. L'énorme travail de collecte et d'analyse qu'il fournit durant plus de 30 ans en milieu sérère (il est par exemple un familier du dernier roi du Sine, Mahekor Diouf) débouche à partir de 1983 sur la publication de l'œuvre de référence sur cette ethnie, La civilisation sereer, (cf. ci-dessous) qu'Henry Gravrand ne pourra malheureusement achever, le volume intitulé Gelwaar[7] n'ayant jamais été rédigé.

Moine trappiste

L'année 1987 est marquée par le jubilé d'argent des 25 ans d'épiscopat de l'archevêque de Dakar. Cette même année l'apostolat du père Gravrand au Sénégal se termine. Après la mort à la Trappe d'Aiguebelle (Drôme) de Mgr Joseph Faye, premier préfet apostolique de Ziguinchor, le père Gravrand prend à son tour l'habit de moine cistercien à l'Abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle le , sous le nom du Bienheureux Charbel, moine libanais maronite[8]. Profès solennel en 1990, il est envoyé à la fondation de Saint Sauveur au Liban[1]. De retour en France pour raison de santé, il meurt le à l'Abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle.

SĂ©lection de travaux

  • « Rites d'initiation et vie en sociĂ©tĂ© chez les SĂ©rères du SĂ©nĂ©gal Â», in Afrique Documents, no 52, juillet-, p. 129-144
  • Visage africain de l'Église : une expĂ©rience au SĂ©nĂ©gal, Orante, Paris, 1961, 287 p.
  • Ă€ la rencontre des religions africaines, Ancora, Rome, 1969
  • « Le Lup serer comparĂ© au Ndoep des Lebou : psychothĂ©rapie des possĂ©dĂ©s Â», in Congrès international des africanistes, deuxième session, Dakar, 11-, PrĂ©sence africaine, Paris, 1972, p. 237-243
  • « Le symbolisme serer Â», in Psychopathologie africaine, vol. IX, no 2, 1973, p. 237-266
  • « Le Gabou dans les traditions orales du Ngabou », in Éthiopiques, no 28,
  • « L’hĂ©ritage spirituel sereer : valeur traditionnelle d'hier, d'aujourd'hui et de demain Â», in Éthiopiques, no 31, 3e trimestre 1982
  • Henry Gravrand (prĂ©f. LĂ©opold Sedar Senghor), La Civilisation sereer : les origines, vol. 1 : Cosaan : les origines, Dakar, Nouvelles Ă©ditions africaines, , 361 p. (ISBN 2-7236-0877-8 et 978-2-7236-0877-0, OCLC 41168502, BNF 34726330)
  • « Rites et symboles sereer face au sacrĂ© Â», in MĂ©diations africaines du sacrĂ© : cĂ©lĂ©bration crematories et langage religieux, actes du 3e colloque international du ERA, Kinshasa 16-, FacultĂ© de thĂ©ologie catholique de Kinshasa, 1987, p. 125-143
  • Henry Gravrand (prĂ©f. LĂ©opold Sedar Senghor), La Civilisation sereer, vol. 2 : Pangool : le gĂ©nie religieux sereer, Dakar, Nouvelles Ă©ditions africaines du SĂ©nĂ©gal, , 473 p. (ISBN 2-7236-1055-1 et 978-2-7236-1055-1, OCLC 773616639, BNF 35418999)
  • Fils de Saint-Bernard en Afrique : une fondation au Cameroun, 1950-1990, Beauchesne, Paris, 1990, 181 p.

Notes et références

  1. « Charbel Gravand », sur Babelio (consulté le )
  2. « matchID - moteur de recherche des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le )
  3. Joseph Roger de Benoist, Histoire de l'Église catholique au Sénégal du milieu du XVe siècle à l'aube du troisième millénaire, Karthala, Paris, 2008, p. 384-385
  4. J.-R. de Benoist, op. cit., p. 404
  5. J.-R. de Benoist, op. cit., p. 407
  6. J.-R. de Benoist, op. cit., p. 447
  7. Cf. Préface de Léopold Sedhar Senghor à Cosaan.
  8. J.-R. de Benoist, op. cit., p. 434

Voir aussi

Bibliographie

  • Joseph Roger de Benoist, Histoire de l'Église catholique au SĂ©nĂ©gal du milieu du XVe siècle Ă  l'aube du troisième millĂ©naire, Karthala, Paris, 2008, 581 p. (nombreuses rĂ©fĂ©rences)
  • Papa Oumar Fall, « The ethnolinguistic classification of Seereer in question Â», in Altmayer, Claus / Wolff, H. Ekkehard, Les dĂ©fis du plurilinguisme en Afrique, Peter Lang, Frankfurt am Main, Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Wien, 2013, p.  47-60

Articles connexes

Liens externes

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