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Henry Delagenière

Henry Delagenière (né à Paris en 1858 et mort à Royan en 1930) est un chirurgien français, qui a ouvert la première clinique privée en France, et s'est distingué par ses travaux sur la chirurgie faciale, de l'utérus et de l'estomac.

Henry Delagenière
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  72 ans)
Royan
SĂ©pulture
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de
Société Internationale de Chirurgie (en)
Distinctions
Vue de la sépulture.

Biographie

Henry Delagenière est né à Paris le , d'Hippolyte Delagenière, architecte, et Louisa de la Ramée de Séprée.

C'est à l'âge de 9 ans que naît sa vocation chirurgicale, lors de l'opération d'un cancer d'une voisine.

Il commence ses études au lycée d'Angers où son père s'est retiré après la guerre de 1870. Ce dernier lui fait suivre des cours de menuiserie pour le préparer à l'aspect manuel du métier qui l'attire.

Reçu bachelier en sciences en , il devient externe des Hôpitaux d'Angers en février 1880, puis Interne le de la même année, avant de devenir prosecteur de l'École d'Angers en .

Il poursuit ensuite ses études à Paris où, en 1885, il devient Interne des Hôpitaux de Paris. Lors de sa seconde année d'internat, il est l'interne de Just Lucas-Championnière avec lequel il se lie d'une solide amitié, et duquel il apprend les toutes récentes techniques d'asepsie. Il sera très influencé par le professeur Félix Terrier lors de sa quatrième année d'internat. Terrier, en effet, rêvait d'une "décentralisation chirurgicale" qui porterait dans les provinces les bienfaits de la chirurgie jusqu'alors réservée aux seuls Parisiens, Lyonnais et Montpelliérains.

Enthousiasmé par cette idée, Henry Delagenière s'installe au Mans, à la fin de son internat, en 1890. Cette ville ne disposant pas de faculté de médecine, ni de grands centre de soin, il permet ainsi à une population provincial d’avoir accès à des soins autres que ceux prodigués jusqu’à présent, à savoir ceux des officiers de santé, ou encore des guérisseurs[1].

En 1891, il Ă©pouse Alice Petinicolas qui lui donnera trois enfants.

C'est au Mans qu'il crée la clinique qui porte aujourd'hui son nom, rue Henry Delagenière. Consistuée à ses débuts en huit chambres dans des locaux d'une communauté religieuse, elle s'agrandit rapidement et, en 1892, Delagenière fait bâtir un bâtiment comportant trente lits et deux salles d'opérations. Dénigré par les chirurgiens des villes de facultés, il crée avec d'autres jeunes chirurgiens installés en province (Témoin à Bourges, Montprofit à Angers, Maunoury à Chartres...) les Archives Provinciales de Chirurgie, qui rencontrèrent finalement un grand succès et participèrent au renom de la chirurgie française à l'étranger.

À cette même époque, il rejoint le congrès de l'Association Française de Chirurgie, et le comité de rédaction du Journal de médecine et de chirurgie pratique (fondé par Lucas-Championnière) ; ce sont autant de moyens de faire connaitre ses travaux.

Portant d'abord sur la gynécologie et la chirurgie pleuro-pulmonaire pendant sa première décennie d'exercice, sa pratique s'étend à la chirurgie hépatique (objet de sa thèse en 1890) et digestive. Il étudie par la suite la chirurgie du tube digestif, et notamment celle de l'estomac.

Ses travaux le mènent à l'aube de la Première Guerre mondiale. Marqué par le souvenir de 1870 et inquiet de la présence de son fils Yves au front en tant que médecin auxiliaire d'infanterie, il consacre son travail aux soins des blessures de guerre, et notamment à la réparation des Gueules cassées défigurées par les balles et les obus. Il a l'idée de leur appliquer un procédé jusque là destiné aux bras et aux jambes : la greffe ostéopériostique. Cela consiste à prélever une partie de la couche supérieure du tibia, le périoste, afin de l'appliquer sur le visage du blessé de guerre.

Après avoir mené à bien ses derniers projets d'extension de sa clinique, il meurt d'une hémorragie cérébrale le . Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise[2], à Paris.

Travaux

  • En chirurgie gynĂ©cologique, Henry Delagenière fut le tout premier Ă  utiliser des tables inclinĂ©es, adaptĂ©es de la position de Trendelenburg. En 1898 il publie un ouvrage sur la chirurgie de l'utĂ©rus, qui se voit dĂ©cerner le prix Laborie (dĂ©cernĂ© Ă  l'ouvrage ayant fait faire le plus de progrès Ă  la chirurgie). Il est l'auteur d'une technique d'hystĂ©rectomie subtotale par voie abdominale[3].
  • En chirurgie pleuro-pulmonaire, il dĂ©veloppe la technique du pneumothorax chirurgical, remplaçant une technique beaucoup plus compliquĂ©e qu'Ă©tait la mĂ©thode de surpression de Sauerbruch. Il est l'auteur d'une technique de thoracoplastie basse[3].
  • En chirurgie hĂ©patique, il publie en 1891 sa thèse De la cholecystentĂ©rostomie, abouchement de la vĂ©sicule biliaire dans l'intestin.
  • Lors de ses travaux sur le tube digestif et l'estomac, il dĂ©veloppe des techniques de rĂ©section gastrique pour les cancer, et Ă©tablit le premier une corrĂ©lation statistique entre l'ulcère et le cancer gastrique. Il dĂ©veloppe Ă©galement des techniques de drainage du pĂ©ritoine Ă©vitant l'Ă©ventration du patient.
  • Il est l'auteur de techniques chirurgicales pour la cure de l'hypertrophie de la prostate, et de la hernie crurale[3].
  • Lors de la Premmière Guerre Mondiale, il dĂ©veloppe pour la chirurgie maxillo-faciale de nouvelles techniques de greffe ostĂ©o-pĂ©riostĂ©e (greffons d'Ollier-Delagenière), afin de reconstruire les visages des Gueules cassĂ©es[4].

Distinctions

  • Docteur en MĂ©decine, laurĂ©at de la FacultĂ© de Paris, 1890.
  • Membre du Congrès Français de Chirurgie, 1891.
  • LaurĂ©at de l'AcadĂ©mie de MĂ©decine (prix Laborie), 1899.
  • Membre associĂ© Ă©tranger de la SociĂ©tĂ© de Chirurgie de Bucarest, 1900.
  • Membre de la SociĂ©tĂ© Internationale de Chirurgie, dès sa fondation en 1905.
  • Chevalier de la LĂ©gion d'Honneur, 1909.
  • PrĂ©sident du Congrès Français de Chirurgie, 1910.
  • Officier de la LĂ©gion d'Honneur, 1917.
  • Commandeur de la LĂ©gion d'Honneur, 1920.
  • Officier de l'Ordre LĂ©opold de Belgique, 1921.

Hommages

  • Hommage Ă  Henry Delagenière, au parc Victor Hugo du Mans (Sarthe).
    Une clinique du Mans et la rue qui la dessert portent son nom.
  • Une statue en hommage au chirurgien et intitulĂ©e Retour Ă  la vie, rĂ©alisĂ© par Paul Manant. Cette statue reprĂ©sente une femme s’éveillant avec en mĂ©daillon, sur la cĂ´tĂ© de la statue, le portrait de DelagĂ©nière et la mention « Ă€ Henry Delagenière. 1858 - 1930. Promoteur de la dĂ©centralisation chirurgicale. »

Notes et références

  1. Maxime Leproust, "Henry Delagenière" dans Hervé Guillemain (dir.), DicoPolHiS, Le Mans Université, 2021
  2. « Site du cimetière du Père Lachaise », sur www.appl-lachaise.net
  3. A. Manuila, Dictionnaire français de Médecine et de Biologie, t. 3, Masson, , p.114.
  4. Nicolas FERNAND, « Une statue en hommage au réparateur des gueules cassées. », Le Maine Libre,‎

Bibliographie

  • Archives dĂ©partementales de la Sarthe
  • Sophie DELAPORTE, Visages de guerre. Les gueules cassĂ©es, de la guerre de SĂ©cession Ă  nos jours, Paris, Belin, 2017.
  • Sophie DELAPORTE, Gueules cassĂ©es de la Grande Guerre, Paris, Agnès ViĂ©not Editions, 2004 (Première Ă©dition, 1996)
  • Maxime Leproust, "Henri Delagenière" dans HervĂ© Guillemain (dir.), DicoPolHiS, Le Mans UniversitĂ©, 2021

Liens externes

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