Henri de La Tour d'Auvergne-Lauraguais
Henri Godefroi Bernard Alphonse de La Tour d'Auvergne-Lauraguais[1], né le à Paris et mort le à Angliers, est un diplomate, ministre des Affaires étrangères sous le Second Empire.
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(Ă 47 ans) Angliers |
Nom dans la langue maternelle |
Henri de La Tour d'Auvergne-Lauraguais |
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Prince pontifical[2], il devient 3e Baron d'Empire de La Tour d'Auvergne et Marquis de Saint-Paulet au décès de son père le .
Biographie
Vie privée
Fils de Charles Melchior Philippe Bernard de La Tour d'Auvergne-Lauraguais (1794-1849), Baron de l'Empire, Marquis de Saint-Paulet[3], et de Laurence Marie Louise Félicité, comtesse de Chauvigny de Blot (1798-1874), il est issu d'une vieille famille du Lauragais dont un illustre ascendant était capitoul de Toulouse[4]. Né dans le 1er arrondissement de Paris, il fréquente dans sa jeunesse le collège Stanislas.
Il épouse Émilie-Céleste Montault des Isles (1822-1857) le à Paris dans l'église Saint-Thomas-d'Aquin. Petite-nièce de l'évêque d'Angers Charles Montault des Îles, elle est l'héritière du château d'Angliers et du château de Glénay. Le , alors qu'il est en poste à Florence, elle meurt prématurément d'une maladie pulmonaire.
De cette union était né à Loudun, en 1852, Charles-Laurent-Bernard-Godefroy de La Tour d'Auvergne-Lauraguais.
Carrière diplomatique
Débutant au ministère des Affaires étrangères en 1841, il est envoyé comme secrétaire d'ambassade à Rome en 1849, où il sera fait Prince Romain par bref pontifical du pape Pie IX le . Néanmoins, ce titre ne sera officiellement reconnu par le Second Empire qu'en .
Remarqué par l'Empereur, il est nommé ministre plénipotentiaire dans le Grand-Duché de Toscane en 1855. Il exerce ensuite cette même charge dans le Royaume de Sardaigne en 1859, avant d'être nommé ambassadeur de France au Royaume de Prusse en 1860.
Le , il devient ambassadeur de France près le Saint-Siège en remplacement de Charles de La Valette, démissionnaire. Bien qu'apprécié du pape Pie IX (son frère, Charles-Amable, fut archevêque de Bourges), il part l'année suivante pour Londres auprès de la reine Victoria. Il y incarnera la France jusqu'en 1869.
Il y représente notamment l'Empereur Napoléon III à la Conférence de 1867, convoquée par le Tsar Alexandre II pour enrayer une guerre Franco-Prussienne autour du statut du Luxembourg. Rédacteur et signataire du traité réaffirmant la neutralité du Grand-Duché et son affiliation aux Pays-Bas, il sera fait chevalier de l'Ordre du Lion d'or de la Maison de Nassau. L'empereur l'élèvera à la dignité de Grand-Croix de l'Ordre de la Légion d'honneur quelques mois plus tard[5].
Carrière politique
Henri de la Tour d'Auvergne est élu président du Conseil général de la Vienne de 1862 à 1869.
Nommé au ministère des Affaires étrangères le , il succède au marquis de La Valette, dans le cabinet de transition du gouvernement Louis-Napoléon Bonaparte. Ses opinions cléricales conservatrices étant bien connues, son arrivée est bien accueillie par le parti catholique car elle équilibre les tendances libérales des autres ministres. Il s'y maintient jusqu'au .
Nommé sénateur aussitôt après la démission du ministère, il rejoint Vienne le 16 juillet 1870 en tant qu'ambassadeur de France en Autriche-Hongrie. Il est rappelé un mois plus tard pour reprendre les fonctions de ministre des Affaires étrangère dans l'éphémère gouvernement Charles Cousin-Montauban du au .
Fin de vie
Il meurt dans son château d'Angliers le à l’âge de 47 ans. Ses obsèques ont lieu le dans l'église Saint-Martin d'Angliers, et il est inhumé dans la crypte familiale du château de Saint-Paulet, dans l'Aude. Le domaine d'Angliers est vendu peu après sa mort, en 1884. Son épouse repose dans la crypte de l'église de Sammarçolles.
« Sentant chaque jour les assauts de l'implacable maladie, supportée avec courage et résignation progressivement, il s'affaiblit, malgré les efforts de son fidèle ami le docteur Léon-Gilles de La Tourette qui le vient voir à peu près quotidiennement et le 5 mai au matin ayant à son chevet sa pieuse mère, ses deux frères, le prince Édouard-Joseph-Louis-Melchior et le prince Charles-Amable, archevêque de Bourges, de son fidèle serviteur Jean Isain, le prince Henry, entra dans son éternité [...] Il s’éteignit après avoir répété à son fils : “Souviens-toi que je n'ai jamais menti !” »
Distinctions
- Grand-croix de l’Ordre de la Légion d'honneur le 10 août 1867
- Grand-croix de l'Ordre de Pie IX
- Grand-croix de l’Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
- Grand-croix de l’Ordre de la Maison ernestine de Saxe
- Grand-Croix de l’Ordre du Faucon Blanc de Weimar
- Grand-croix de l'Ordre de l'Aigle rouge de Brandebourg
- Chevalier de l’Ordre du Lion d'or de la Maison de Nassau[6] le 6 avril 1867 (76e membre)
- Commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand
Notes et références
- Henri-Alphonse-Godefroy-Bernard, prince de Lauragais et de La Tour d'Auvergne selon Robert et Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français sur le site du Sénat
- Bref pontifical du 31 octobre 1859, reconnu par l'État français en juillet 1869.
- Né de La Tour Saint-Paulet, devenu de La Tour d'Auvergne par modification de nom du 3 août 1814, puis de La Tour d'Auvergne-Lauraguais par modification 21 mai 1821.
- Guillaume de La Tour, seigneur de Lauzeville, plusieurs fois capitoul entre 1329 et 1363.
- Béatrice Wattel, Les grand'croix de la Légion d'honneur : de 1805 à nos jours : titulaires français et étrangers, Archives & Culture, (ISBN 978-2-35077-135-9 et 2-35077-135-0, OCLC 463284299, lire en ligne)
- Antti Ruokonen, Lion at the crossroads : orders of Luxembourg, A. Ruokonen, (ISBN 978-1-4936-0522-4 et 1-4936-0522-4, OCLC 909392426, lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- « Henri de La Tour d'Auvergne-Lauraguais », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Archives nationales (France) : 644 AP 5 et 6
Article connexe
Liens externes
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