Henri Bisson
Henri Bisson ( à Mayenne - à Laval) est un dirigeant français de football. Il est le président historique du Stade lavallois, qu'il dirige de 1947 à 1986. En 1976 il est élu dirigeant de l'année par le magazine France Football. Il est fait officier de la Légion d'Honneur en 1987.
Président Stade lavallois Mayenne FC | |
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Naissance | |
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Décès |
(Ă 85 ans) Laval |
Nom de naissance |
Henri François Jean Bisson |
Nationalité | |
Activités | |
Parentèle |
Joseph Bisson (oncle) |
Sport | |
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Distinctions |
Biographie
DĂ©buts
Né à Mayenne en 1902, Henri François Jean Bisson est issu d'une longue filiation laïque. Son père Henri-Paul Bisson[1] est instituteur-adjoint à Mayenne en 1902, puis instituteur à Gorron.
Il passe toute sa jeunesse en Mayenne fréquentant notamment le collège d'Ernée. Il signe sa première licence sportive en 1915, mais n'a jamais joué au football.
En 1921, il effectue son service militaire à Constantinople. Libéré de ses obligations militaires, il revient en France. Pendant 11 années, interrompant la filiation laïque du métier d'instituteur, il est représentant avant d'ouvrir à Laval en 1932 une industrie de bonneterie qu'il dirigera jusqu'en 1978.
Stade lavallois
D'abord supporter du Stade lavallois, il en devient le fabricant de maillots pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui vaut en 1945 une élection au comité directeur du club, alors présidé par le docteur Francis Le Basser[2]. Il est élu président de la section de football du Stade lavallois omnisports à la mort d'Eugène Brault, le 16 octobre 1947. Ses relations furent homériques[3] et rivales avec l'abbé Hervé Laudrin (qui dirigeait le CEP Lorient) au sein de la LOFA.
Il est élu président du comité directeur du Stade lavallois en mai 1974 à la suite du décès de Francis Le Basser, tout en conservant ses fonctions de président de la section football[4].
Présentation | |
« Je suis le petit président d'un petit club d'une petite ville et d'un petit département. » |
En 30 ans, il fit gravir à cette équipe de football, tous les échelons de la hiérarchie, l'amenant de la promotion d'honneur de la Ligue de l'Ouest jusqu'à la Coupe d'Europe en 1983. Il a mené « son Stade » comme une affaire personnelle, en patron de choc. Obstiné, mais pas entêté au point d'être aveuglé par ses idées, il a su s'entourer, dialoguer et se débrouiller dans un écheveau politique assez complexe. Laïque convaincu, ce « miracle lavallois », expression qui lui déplaisait est d'abord dû à son talent, un étrange mélange d'autoritarisme, parfois de despotisme, d'orgueil, de rouerie[note 1], mais aussi d'une fidélité à des principes et des valeurs humaines. Conscient du facteur humain, il n'hésita pas parfois à dépasser les préjugés pour s'attacher les services d'un joueur, par exemple Raymond Keruzoré.
En 1976, le Stade lavallois doit quitter le statut de club amateur[6] pour celui de club professionnel. Son arrivée parmi l'élite du football hexagonal suscite beaucoup de curiosité et de scepticisme. Les décisions sportives sont effectuées par l'entraineur Michel Le Milinaire dont la voix est prépondérante, mais sont toujours l'objet d'une discussion avec Henri Bisson et les dirigeants qui l’entourent dont parmi eux Louis Béchu et l'ancien joueur professionnel Henri Mauduit, parfait connaisseur du milieu du football[7]. Bisson aime être sur le banc de touche, mais sans jamais se mêler du domaine sportif et du travail de l’équipe[7].
D'une longévité remarquable, il assiste du banc de touche, à 81 ans, à l'exploit que réalise son équipe en 1983 en Coupe de l'UEFA lors de la double confrontation avec la grande équipe du Dynamo Kiev de Blokhine et Zavarov.
Monde industriel, associatif et culturel
Homme intelligent, distingué et érudit, son action ne se limitait pas au sport, elle s'étendait au monde industriel, associatif et culturel. Président-directeur général d'une entreprise de bonneterie-mercerie en gros à Laval, il fut, de janvier 1968 à avril 1984, administrateur de l'URSSAF, élu sur une liste du CNPF représentant les employeurs et les travailleurs indépendants. De 1973 à 1984, il siège au conseil d'administration de l'Hôpital de Laval où il représente la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM). Président de la Fédération des œuvres laïques de la Mayenne du 11 avril 1951 au 26 mars 1969, vice-président des Pupilles de l'enseignement public et du Comité départemental de La Jeunesse au plein air, il était officier de la Légion d'honneur (1987).
Accueilli d'abord avec condescendance par la Ligue Nationale de Football (devenue LFP), il a fini par devenir membre de son conseil d'administration, jusqu'à sa mort en 1988. Son franc-parler ne manquait pas de bon sens. Il était écouté. Le 28 mai 1985, il annonce qu'il ne souhaite pas voir son mandat renouvelé, et devient président d'honneur de la section football, tout en restant président du Stade lavallois omnisports jusqu'en 1986. Il a suivi avec attention l'évolution des mœurs et des pratiques du football, l'escalade des salaires, qui fit revenir son club après sa mort en division inférieure.
En 1989, la partie orientale de la rue Jeanne-d'Arc, où se situe le siège du Stade lavallois, est renommée place Henri-Bisson.
Distinctions personnelles
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur ()
- Officier de la LĂ©gion d'honneur ()
- Officier de l'ordre des Palmes académiques
- Commandeur de l'ordre des Palmes académiques (1970)
- Officier de l'ordre national du MĂ©rite
Henri Bisson est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1954, puis officier en avril 1987[8]. Il reçoit sa distinction à Laval le 12 juin 1987, des mains de Jean Sadoul, président de la Ligue Nationale de Football[9]. Il est également commandeur de l'ordre des Palmes académiques[10] et officier de l'ordre national du Mérite[11].
Il est élu dirigeant de l'année 1976 par le magazine France Football. En mars 2021, l'hebdomadaire le placera en 23e position du classement des plus grands présidents de l'histoire de la Ligue 1[12].
Notes et références
Notes
- Dans son livre publié en 2021, Claude Le Roy révèle que lors de la signature de son contrat en 1977, le président Bisson lui propose de le payer en partie « sous la table », lui expliquant que le club a un joli bas de laine, et que « de toute façon, c'est l'habitude ». Le Roy réfléchit un instant et accepte à condition que les 2000 francs que Bisson souhaite lui verser chaque mois « sous la table » lui soient réglés à l'avance pour les 36 mois de son contrat. Il touche donc immédiatement 72 000 francs., [5]
Références
- Né le 24 juillet 1876 à Couesmes. Frère de Joseph Bisson.
- Thierry Ruffat, « 100 % Stade lavallois: Henri Bisson, quarante ans de présidence » , sur France Bleu Mayenne, (consulté le )
- Michel Jouneaux, Le Stade lavallois, une histoire, Siloë, 1994.
- « M. Bisson élu président général du Stade Lavallois », Ouest-France, édition de la Mayenne,‎
- Claude Le Roy, Le sorcier blond, Arthaud, (ISBN 978-2-08-023695-1, lire en ligne), p. 8
- Arnaud Bodin et Mathieu Coureau, « « Henri Bisson venait me chercher avec sa DS... » », Ouest-France,‎ (lire en ligne )
- « 1000 matchs en Ligue 2, entretien avec Michel Le Milinaire », Stade Lavallois, le mag !, no 12,‎ , p. 2-3 (lire en ligne )
- « Légion d'honneur », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne , consulté le )
- « H. Bisson à l'honneur », France Football Officiel, hebdomadaire de la FFF,‎
- « M. Bisson reçoit la cravate de commandeur dans l'ordre des Palmes Académiques », Ouest-France, édition de la Mayenne,‎ , p. 13 (lire en ligne )
- Michel Jouneaux, Le Stade lavallois, une histoire, Laval, Éditions Siloë, 1994, p. 4 (ISBN 978-290892-463-3)
- « Top 30 des présidents du football français : Le classement de la 30e à la 16e place » , sur France Football, (consulté le )
Liens externes
- Ressource relative au sport :
- Portrait de Henri Bisson sur le blog de footalaligne.
- Interview de Henri Bisson, président du Stade Lavallois en 1985 en compagnie de Rolland Courbis lors d'un match contre le SC Toulon, par Thierry Roland et Jean-Michel Larqué.