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Helen Doyle

Helen Doyle est une scénariste et réalisatrice québécoise née à Québec (Canada), en 1950[1]. La majorité de ses films sont des documentaires et plusieurs d'entre eux sont consacrés à la condition féminine[2]. Elle utilise parfois les moyens du cinéma expérimental, de la fiction et du docufiction[3].

Helen Doyle
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Helen Doyle à la CinémathÚque québécoise, le 18 août 2018.
Naissance
Québec
Nationalité canadienne
Profession Réalisatrice, scénariste
Films notables Je t’aime gros, gros, gros
Dans un océan d'images
Chaperons rouges
Le RĂȘve de voler

Biographie

La période Vidéo Femmes

En 1973, Ă  QuĂ©bec, elle s'allie avec Nicole GiguĂšre et HĂ©lĂšne Roy pour jeter les bases du collectif La femme et le film, qui se consacre Ă  la diffusion et Ă  la production de vidĂ©ogrammes rĂ©alisĂ©s par des femmes. AprĂšs quelques interventions Ă  la tĂ©lĂ©vision communautaire, le groupe produira une premiĂšre bande en 1975 (Philosophie de boudoir) et prendra le nom de VidĂ©o Femmes en 1979[4]. C'est au sein de ce collectif qu'Helen Doyle rĂ©alise ses premiĂšres bandes, souvent en corĂ©alisation, abordant la condition fĂ©minine dans une perspective rĂ©solument fĂ©ministe : Philosophie de boudoir dĂ©nonce sur un ton satirique le caractĂšre rĂ©trograde du Salon de la femme de QuĂ©bec, Chaperons rouges traite de viol et d'agression sexiste, Les Mots... maux du silence met en cause l'intervention psychiatrique et les diagnostics de folie dans la gestion de la rĂ©volte fĂ©minine, etc. L'engrenage social menant les femmes Ă  la folie est d'ailleurs une prĂ©occupation prĂ©sente dans plusieurs de ses rĂ©alisations, comme dans le docufiction C’est pas le pays des merveilles[5].

La quĂȘte d'une esthĂ©tique documentaire

AprĂšs Les Mots... maux du silence, Helen Doyle rĂ©alise Les Tatouages de la mĂ©moire, Ɠuvre symboliste Ă  la facture plus expĂ©rimentale dans laquelle elle aborde le thĂšme de la souvenance. Elle s'Ă©loigne ensuite de la production vidĂ©o pour se tourner vers le cinĂ©ma[1], rĂ©alisant ainsi Le RĂȘve de voler, documentaire sur les trapĂ©zistes qui lui permet de filmer un vĂ©ritable ballet aĂ©rien sur le thĂšme d'Icare[6]. Suivent d'autres documentaires mis en scĂšne de maniĂšre affirmĂ©e et prĂ©sentant une esthĂ©tique soignĂ©e: Je t’aime gros, gros, gros dans lequel elle donne la parole Ă  des individus en surpoids, ou encore Petites Histoires Ă  se mettre en bouche, oĂč elle explore les plaisirs gourmands.

La guerre et la barbarie

Le Rendez-vous de Sarajevo inaugure une nouvelle pĂ©riode dans la filmographie de la rĂ©alisatrice, alors que les questions relatives Ă  la guerre, Ă  la barbarie et Ă  l'engagement artistique occupent le devant de la scĂšne[7]. En 2000, la rĂ©alisatrice fonde sa propre maison de production, Productions Tatouages de la mĂ©moire. TerminĂ© en 2002, Les Messagers prĂ©sente des artistes engagĂ©s dans la lutte contre la barbarie. On y entend notamment Dominique Blain, Susan Sontag, Nigel Osborne et Ernest Pignon-Ernest. Elle enchaĂźne avec Soupirs d'Ăąme, dans lequel elle met en scĂšne une quĂȘte d'identitĂ© Ă©voquant le destin d'enfants abandonnĂ©s et victimes de guerres[8]. Birlyant, une histoire tchĂ©tchĂšne aborde le conflit tchĂ©tchĂšne vu par une musicienne[9]. Interrogeant le sens et la portĂ©e des images de conflits, Dans un ocĂ©an d'images[10] s'intĂ©resse aux photojournalistes Ɠuvrant dans les zones de combat[11].

La figure de l'artiste

L'ensemble de l'Ɠuvre d'Helen Doyle propose une interrogation sur l'artiste dans son rapport au monde. Qu'il s'agisse des trapĂ©zistes de Le RĂȘve de voler, du photographe Louis Jammes, auteur de grandes sĂ©rigraphies de portraits d'enfants installĂ©es dans les rues de Sarajevo (Le Rendez-vous de Sarajevo), ou encore de la chanteuse et accordĂ©oniste Birlyant Ramzaeva[12]. En 2016, elle consacre ainsi deux courts mĂ©trages Ă  l’artiste française Danielle-Marie Chanut, auteure de livres et objets dĂ©tournĂ©s : L'Artiste dans son for intĂ©rieur et L'Atelier des chimĂšres[13].

Filmographie

  • 1975 : Philosophie de boudoir (corĂ©alisation : Nicole GiguĂšre)
  • 1979 : Chaperons rouges (corĂ©alisation: HĂ©lĂšne Bourgault)
  • 1981 : C'est pas le pays des merveilles (corĂ©alisation : Nicole GiguĂšre)
  • 1981 : Juste pour me calmer (corĂ©alisation : Nicole GiguĂšre)
  • 1982 : Les Mots... maux du silence
  • 1985 : Les Tatouages de la mĂ©moire
  • 1986 : Le RĂȘve de voler
  • 1994 : Je t’aime gros, gros, gros
  • 1997 : Le Rendez-vous de Sarajevo
  • 1998 : Petites Histoires Ă  se mettre en bouche
  • 2002 : Les Messagers
  • 2004 : Soupirs d'Ăąme
  • 2008 : Birlyant, une histoire tchĂ©tchĂšne
  • 2013 : Dans un ocĂ©an d'images
  • 2016 : L'Artiste dans son for intĂ©rieur
  • 2016 : L'Atelier des chimĂšres

Prix remportés

  • 1993 : Prix AndrĂ©-Leroux pour Je t’aime gros, gros, gros
  • 1994 : Prix GĂ©meaux du meilleur documentaire d'auteur pour Je t’aime gros, gros, gros[14]
  • 2005 : Prix de la fondation Emile-Nelligan du meilleur essai, Festival international du film sur l'art de MontrĂ©al pour Soupirs d'Ăąme[15]
  • 2013 : Prix du meilleur film canadien, Festival international du film sur l'art de MontrĂ©al pour Dans un ocĂ©an d'images[16]
  • 2014 : Prix GĂ©meaux du meilleur documentaire : culture pour Dans un ocĂ©an d'images[17]

Hommages

En 2008, Helen Doyle est rĂ©cipiendaire de la premiĂšre Bourse de carriĂšre en cinĂ©ma du Conseil des arts et des lettres du QuĂ©bec (CALQ). La CinĂ©mathĂšque quĂ©bĂ©coise lui a consacrĂ© une rĂ©trospective au printemps 2009 ; En 2015, un coffret lui est consacrĂ©, reprenant une douzaine de films illustrant environ quarante ans de sa carriĂšre (en quatre DVD). IntitulĂ© Helen Doyle, cinĂ©aste : La LibertĂ© de voir[18], il contient aussi un entretien entre Helen Doyle et Jackie Buet (directrice gĂ©nĂ©rale et artistique du Festival international de films de femmes de CrĂ©teil, ainsi qu'une monographie contenant des Ă©crits Francine Laurendeau, Helen Faradji, HĂ©lĂšne Roy, Fabrice Montal, Ève Lamoureux, Nicole GiguĂšre, Fernand Dansereau, Lise Bonenfant, Jackie Buet, Germain Bonneau et Helen Doyle elle-mĂȘme. En 2018, Helen Doyle reçoit le prix (unique) Barbara H. Greene [19], attribuĂ© par le Conseil des arts du Canada.

Notes et références

  1. Jean, Marcel, 1963- et Coulombe, Michel, 1957-, Le dictionnaire du cinéma québécois, Montréal (Québec), Boréal, (ISBN 2-7646-0427-0 et 9782764604274, OCLC 1006893527, lire en ligne)
  2. Helen Doyle, sur le site Inform Action
  3. Présentation du Coffret et monographie Helen Doyle, cinéaste : La Liberté de voir, Helen Doyle, 2015, 340 min, par SPIRA
  4. AndrĂ© Lavoie, « VidĂ©o Femmes a 30 ans : une camĂ©ra Ă  soi », Le Devoir,‎
  5. CarriÚre, Louise., Femmes et cinéma québécois, Montréal Canada, Boréal express, , 282 p. (ISBN 2-89052-076-5 et 9782890520769, OCLC 10827311, lire en ligne)
  6. (en) Pallister, Janis L., The cinema of Québec : masters in their own house, Madison (N.J.)/London, Fairleigh Dickinson University Press, , 599 p. (ISBN 0-8386-3562-8 et 9780838635629, OCLC 31604640, lire en ligne)
  7. « Le dépassement selon Helen Doyle », sur Le Devoir (consulté le )
  8. « Enfances blessées », sur Le Devoir (consulté le )
  9. « Helen Doyle: regard Ă  rebours sur le monde | Anabelle Nicoud | Nouvelles », La Presse,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. « Helen Doyle, trouver un sens Ă  un ocĂ©an d'images | AndrĂ© Duchesne | Entrevues », La Presse,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. « Dans un ocĂ©an d’images - Maison EuropĂ©enne de la Photographie », Maison EuropĂ©enne de la Photographie,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. « Birlyant - Une histoire tchĂ©tchĂšne », La Presse,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. « L'artiste dans son for intérieur », sur primcentre.org (consulté le )
  14. (en) « The 1994 Prix Gemeaux winners », sur Playbackonline, (consulté le )
  15. « Année de records pour le FIFA », sur Le Devoir (consulté le )
  16. « Dans un océan d'images », sur cahiersdelimaginaire.com, (consulté le )
  17. « 29e prix Gémeaux, liste des gagnants », sur academie.ca, (consulté le )
  18. Helen Doyle, cinéaste : La Liberté de voir sur spira.quebec
  19. Prix Barbara H. Greene

Voir aussi

Bibliographie

  • Helen Doyle, cinĂ©aste : La LibertĂ© de voir, VidĂ©o Femmes / Éditions du Remue-mĂ©nage, 2015
  • « De rendez-vous en rendez-vous », TOPO Magazine, no 41, , p. 34-36
  • Aller aux vues, LumiĂšres cinĂ©ma, AQRRCT, no 30, printemps 1992, p. 48-51
  • « Mauve fumĂ©e », XYZ la revue de la nouvelle, no 11, automne 1987, p. 34
  • « Le Zoo », Festival international Folie Culture, Catalogue 1984, p.30-31
  • « Viewpoints on Video », The Second Link, Viewpoints on Video in the Eighties, Walter Phillips Gallery, 1983, p. 39-40
  • Comment transmettre une image qui soit nouvelle, Copie zĂ©ro, CinĂ©mathĂšque quĂ©bĂ©coise, 2e trimestre 1980, no 6, p.36

Articles connexes

Liens externes

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