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Hachemi Bensmir

Hachemi Bensmir est un chanteur-poète algérien du bedoui oranais citadinisé, né à Oran en 1877 et mort en 1938. Son œuvre majeure est Biya daq el mor (« La vie m'a peiné »).

Hachemi Bensmir
Description de l'image HAchemi_Bensmir.jpg.
Informations générales
Surnom Tayr Lebied (« l'Oiseau blanc »)
Naissance
Oran (Algérie)
Décès
Oran (Algérie)
Activité principale poète, interprète
Genre musical Bedoui oranais
Instruments gasba, gallal
Influences melhoun

Biographie

Hachemi Bensmir est né en 1877 dans le quartier Mdina Jdida à Oran. Il est issu d'une vieille famille oranaise, originaire de Mascara[1]. Il a appris le Coran à Sidi El Houari, puis il s'est lancé, dès son jeune âge, dans la poésie du melhoun[1].

Surnommé Tayr Lebied (« l'Oiseau blanc »), il se fera une réputation pour ses compositions et pour son refus d'enregistrer sur disque ses œuvres[2]. Ce chanteur et auteur de bédoui citadinisé[2], devient le maître incontesté du genre baladi[1].

Ses poèmes hostiles à l'ordre colonial, vaudront au poète, un séjour en prison durant les années 1920[1]. Il meurt subitement en 1938 ; son fils Missoum était également chanteur[1].

Œuvres

Son œuvre majeure est Bia daq el mor (« La vie m'a peiné »), une pièce essentielle du répertoire bedoui du genre citadinisé, elle a été chantée notamment par Cheikh Bouras et Cheikh Hamada et l'un des morceaux de bravoure du asri oranais[3]. Cette pièce montre également que le melhoun du genre continue de produire des qasidas[3].

La chanson est un dialogue qu'entreprend le poète dans un cimetière avec une femme endeuillée à la suite du décès de son frère et fait allusion aux rebelles exilés vers le bagne de Cayenne[1]. Cette chanson est toujours très populaire en Algérie, où elle a été reprise régulièrement jusqu'à l'époque contemporaine, la pièce, a gardé mémoire de ces exils forcés[4].

Exemple de quelques vers de la pièce[3] :

« Youm ed-djemaa sobt chayfa tebki aande l'qbor

bia deq el mor
bessif el insan yahzan oua h’moumah tenzad
tuma ntaqtelha wa salatha belhbib el machhor
qoltelha aidi qassitek ya rawdet le'yad
qalat khi mat khalani mahgour

men wahchah manali sabr toht mene ltenhed »

« Un vendredi devant une tombe, j'ai vu pleurer une femme

la vie m'a peiné
c'est sûr que l'être est vaincu par l'ampleur des peines
je lui ai demandé alors après son bien-aimé
je lui ai dit conte ton histoire ô fleur de fête
elle a dit mon frère est mort et m'a laissée toute seule

il me manque tellement que je ne trouve ni patience ni répit »

Il a chanté aussi Wahrân Ki Kounti, une œuvre moins connue qui évoque la splendeur de la ville d'Oran avant la colonisation française[1].

Références

  1. « Cheikh Hachemi Bensmir », sur Djazairess (consulté le )
  2. Bouziane Daoudi et Hadj Miliani, L'aventure du raï: Musique et société, (Seuil) réédition numérique FeniXX, (ISBN 979-10-369-0245-1, lire en ligne), p. 40
  3. Hadj Miliani, « Variations linguistiques et formulations thématiques dans la chanson algérienne au cours du xxe siècle : Un parcours », dans Trames de langues : Usages et métissages linguistiques dans l’histoire du Maghreb, Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, coll. « Connaissance du Maghreb », (ISBN 978-2-8218-7413-8, lire en ligne), p. 423–438
  4. Michel Pierre, Le temps des bagnes 1748 - 1953, Tallandier, (ISBN 979-10-210-0509-9, lire en ligne)

Articles connexes

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