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HĂ´tel de ville de Lectoure

L’hôtel de ville de Lectoure occupe l’ancien palais de l’évêché, situé sur le côté sud de la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais, qui fut ensuite, successivement, la demeure du maréchal d’Empire Jean Lannes, la sous-préfecture, le tribunal et la mairie.

HĂ´tel de ville de Lectoure
Façade de l’hôtel de ville
Présentation
Destination initiale
Palais Ă©piscopal
Destination actuelle
HĂ´tel de ville
Style
Classique
Construction
XVIIe siècle
Propriétaire
Mairie de Lectoure
Patrimonialité
Inscrit MH (cour d'immeuble, Ă©curie, jardin et palais Ă©piscopal en )
Localisation
Pays
RĂ©gion
Gascogne
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Coordonnées
43° 56′ 01″ N, 0° 37′ 25″ E
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Histoire

L’évêque Hugues IV de Bar entreprend la construction de l’évéché en 1676. Il a acheté plusieurs maisons et jardins du quartier de Fontélie. Trois artisans de Lectoure, Jean Rabbé et ses deux beaux-frères, Jean et Bertrand Cruchon, y travaillent. On édifie d’abord le corps principal au sud, puis le bâtiment reliant celui-ci à la cathédrale, où se trouve la façade, précédée d’un grand fossé qui donne le jour aux caves en sous-sol, et le pont, par-dessus ce fossé, qui permet l’accès au palais épiscopal. On construit des murs de clôture sur la rue Fontélie, qui se trouve nettement en contrebas du fait de la forte déclivité du terrain vers le sud. Entièrement construit par des petits artisans de Lectoure et des environs, l’édifice est achevé en 1682. L’évêché comprend aussi les jardins en terrasses derrière le corps de logis, ainsi qu’une Orangerie située à l’est, derrière le chevet de la cathédrale.

La construction du palais épiscopal a nécessité la destruction du cloître situé au sud de la cathédrale. Il n’en subsiste rien, sinon une pierre antique, retaillée sur l’autre face au Moyen Âge, qui servait de seuil dans les sous-sols de l’évêché. Des ilôts d’habitations ont aussi disparu sous l’imposant remblayage qui a créé les terrasses inférieures des jardins de l’évêché.

Les Ă©vĂŞques de Lectoure se succèdent dans ce palais jusqu’à la fin de l’Ancien rĂ©gime. L’élection de Lomagne s’y tient en , en prĂ©sence de l’évĂŞque Emmanuel-Louis de Cugnac. Bien que le chef-lieu de l’élection se trouve Ă  Fleurance, l’assemblĂ©e prĂ©fère tenir ses rĂ©unions au palais Ă©piscopal, arguant de la « commoditĂ© Â» du lieu.

En 1790, l’évĂŞchĂ© est vendu comme bien national, partagĂ© en deux lots : d’une part, le palais lui-mĂŞme, avec ses jardins ; d’autre part, l’orangerie et son jardin, sĂ©parĂ©e par un mur qui empĂŞche dĂ©sormais l’accès au chevet de la cathĂ©drale. Le gĂ©nĂ©ral Lannes acquiert l’évĂŞchĂ© pour 524 000 francs, pour en faire sa rĂ©sidence. En 1819, sa veuve, Louise de GuĂ©hĂ©neuc, en fait don Ă  la commune. La mairie, le tribunal de première instance et la sous-prĂ©fecture peuvent enfin disposer de locaux spacieux.

Architecture

Le palais des évêques se compose essentiellement de deux corps perpendiculaires. Le corps principal, où se situe l’entrée, s’appuie au nord sur la cathédrale, au sud sur le second corps. Il y a un petit retour sur la cour d’honneur, entre le contrefort de la façade de la cathédrale. De l’autre côté, se trouve également une salle, ancienne chapelle de l’évêché, qui communiquait avec la cathédrale par une porte murée, et qui abrita le premier musée avant son transfert dans les caves. Elle s’aligne avec le mur extérieur des chapelles du chœur, très débordantes par rapport à la nef. La façade sud du corps latéral présente un bel alignement de fenêtres. La moitié ouest domine la rue Fontélie, la moitié est donne, via un balcon reposant sur des arcades, sur une terrasse intermédiaire entre la promenade des Marronniers et la terrasse inférieure où se trouve la piscine.

Cour de l’hôtel de ville

Cour de l’hôtel de ville, les anciennes écuries
L'escalier de l'hĂ´tel de ville
La salle des Illustres

On accède Ă  l’hĂ´tel de ville, entre la cathĂ©drale et le bâtiment de l’office de tourisme, par un grand portail en ferronnerie, entre deux piliers sommĂ©s d’un bloc couronnĂ© frappĂ© des initiales CL (Civitas Lactorae, « ville de Lectoure Â»), et deux portes pour les piĂ©tons de part et d’autre. Le bâtiment de l’office de tourisme est partie intĂ©grante de l’ancien Ă©vĂŞchĂ©, construit en mĂŞme temps. Il servait d’écurie pour les chevaux de l’évĂŞque et de logement pour le personnel. Au milieu du comble mansardĂ© Ă©clairĂ© par d’élĂ©gantes lucarnes se trouvait un pigeonnier. Aujourd’hui, après avoir abritĂ© la Poste, il hĂ©berge Ă©galement, outre l’office de tourisme, cĂ´tĂ© cour d’honneur, une salle d’exposition au rez-de-chaussĂ©e, et les archives municipales Ă  l’étage. La grande porte centrale en plein cintre a malheureusement Ă©tĂ© murĂ©e et garnie d’une fenĂŞtre disgracieuse.

La façade de l’hôtel de ville, à un étage, en pierre de taille, est rythmée par de grandes fenêtres qui présentent la particularité d’être inégalement espacées, au point que certains volets ouverts doivent se chevaucher. Mais l’ordonnance classique, soulignée par des bandeaux horizontaux, n’en est pas moins respectée. Le fossé s’ouvrant sur les baies grillagées des caves est bordé d’une grille en ferronnerie du XVIIIe siècle.

Intérieur

PassĂ©e la porte d’entrĂ©e, on se trouve dans deux grandes salles, dites « des pas perdus Â», au sol dallĂ© de pierre, communiquant par une large ouverture. Sur le pan de mur de part et d’autre, deux niches devaient accueillir des statues. La seconde salle donne accès, dans l’axe, Ă  la promenade des Marronniers, anciens jardins de l’évĂŞchĂ©. La première s’ouvre sur la droite sur un grand escalier, ornĂ© d’une belle rampe de ferronnerie, menant Ă  l’étage, et au-dessous, un escalier descend aux anciennes caves, qui abritent maintenant le musĂ©e Eugène-Camoreyt.

À l’étage, on accède à la salle de l’ancien tribunal, ornée de grandes toiles du XIXe siècle (dépôts des musées nationaux) et à la salle des illustres, puis aux différents services de la mairie.

Salle des Illustres

La salle des Illustres est une vaste « galerie Ă  l'italienne Â» ouverte vers le sud par une sĂ©rie de grandes fenĂŞtres. Y figurent les portraits des Lectourois les plus notables, un grand nombre d'officiers supĂ©rieurs de la RĂ©volution et de l'Empire, mais aussi, au XIXe siècle, trois amiraux. Écrivains et poètes sont exclus de cette galerie, seul un portrait de Jean-François BladĂ©, don du peintre Germain Massoc, se trouve dans l'entrĂ©e. Les « illustres » reprĂ©sentĂ©s sont :

  • GĂ©nĂ©ral Banel
    Général Banel
  • J.-B. Dupin
    J.-B. Dupin
  • GĂ©nĂ©ral de Laterrade
    Général de Laterrade
  • GĂ©nĂ©ral Soulès
    Général Soulès
  • GĂ©nĂ©ral Subervie
    Général Subervie
  • Augustin Boutan
    Augustin Boutan

Promenade des Marronniers

Cathédrale et bâtiments de l’hôtel de ville, vus du jardin des Marronniers

Les jardins de l’évĂŞchĂ© ont Ă©tĂ© convertis en une promenade publique, arborĂ©e aujourd’hui, comme son nom l’indique, de marronniers. Initialement elle Ă©tait plantĂ©e d’ormeaux. La bordure vers l’est, avec une balustrade typique du Lectourois au XVIIe siècle, domine d’une grande hauteur l’ancien fossĂ© qui sĂ©parait le rempart du grand bastion, lui aussi amĂ©nagĂ© en promenade. CĂ´tĂ© nord, la promenade touche la cathĂ©drale Saint-Gervais. De ce cĂ´tĂ© se trouvait une scène sur trĂ©teaux de bois, aujourd’hui disparue, qui faisait de la promenade un « théâtre de la Nature Â». Pendant longtemps eurent lieu des reprĂ©sentations théâtrales, et nombre de festivitĂ©s liĂ©es Ă  la vie de la citĂ©, distribution des prix, fĂŞtes scolaires, etc. La ComĂ©die française venait rĂ©gulièrement y donner des reprĂ©sentations des grandes pièces de son rĂ©pertoire : la tragĂ©dienne Madeleine Roch y joua pour la dernière fois, ce que rappelle une plaque de marbre apposĂ©e sur le mur de la mairie, et une allĂ©e est dĂ©diĂ©e au comĂ©dien Albert Lambert, autre habituĂ©. Au sud, la promenade surplombe une deuxième terrasse, autrefois jardin potager, oĂą se trouve la piscine municipale. Au-delĂ , d’autres terrasses arrivent Ă  la demi-lune et au rempart qui englobait la porte FontĂ©lie et la fontaine Diane. La vue vers le sud offre un vaste panorama sur la plaine du Gers oĂą peut apparaĂ®tre, par temps clair, la quasi-totalitĂ© de la chaĂ®ne des PyrĂ©nĂ©es.

Notes

  1. L'ennemi d'Abd-el-Kader, Revue d'Aquitaine, 4e année, 1859-1860

Sources

  • Histoire de Lectoure, sous la direction de Maurice Bordes et Georges Courtès, Lectoure, 1972.
  • Sites et monuments du Lectourois, sous la direction de Maurice Bordes, Lectoure, 1974.
  • Deux siècles d'Histoire de Lectoure (1780-1980), Syndicat d'initiative, Lectoure, 1981.
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