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Fontaine Diane (Lectoure)

La fontaine Diane, anciennement appelĂ©e HountĂ©lie (du gascon hont, « fontaine Â»), parfois HoundĂ©lie, francisĂ© en FontĂ©lie, est une fontaine situĂ©e dans les remparts sud de la ville de Lectoure (Gers).

Fontaine Diane
Hountélie
Fontaine Diane
Présentation
Destination initiale
Fontaine
Style
gothique
Construction
XIIIe siècle
Propriétaire
Commune de Lectoure
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
Gascogne
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Lectoure
Coordonnées
43° 55′ 57″ N, 0° 37′ 26″ E
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Étymologie

Plaque du carrelot merdous

Cette fontaine, alimentĂ©e par une source abondante et rĂ©gulière, a fourni en eau l’artisanat du quartier de HountĂ©lie, notamment les ateliers de tanneurs situĂ©s en contrebas, le long d’une ruelle appelĂ©e carrelot merdous (en raison des odeurs Ă©manant de cette activitĂ©), puis la tannerie royale de Lectoure et une grande quantitĂ© de foyers domestiques jusqu’à l’installation des rĂ©seaux d’eau courante. Il est probable, Ă©tant donnĂ© l’histoire de Lectoure, qu’elle Ă©tait dès l’AntiquitĂ© dĂ©diĂ©e Ă  quelque divinitĂ©, et peut-ĂŞtre un temple dĂ©diĂ© Ă  Jupiter Ă©tait-il installĂ© au-dessus. Cependant, l’origine du nom de « HountĂ©lie Â», comme celui de « fontaine Diane Â», demeurent sujets Ă  controverses. Les Ă©rudits de la Renaissance ont interprĂ©tĂ© HountĂ©lie comme hount DĂ©lios, autrement dit la dĂ©esse Diane honorĂ©e Ă  DĂ©los : hypothèse la moins vraisemblable, mais qui a connu le plus grand succès puisque le nom s’est imposĂ©. Henri Polge a Ă©mis l’hypothèse que la fontaine Ă©tait dĂ©diĂ©e au prophète Élie, s’appuyant sur le fait que les Carmes Ă©taient installĂ©s Ă  proximitĂ© avant de s’établir Ă  l’intĂ©rieur de la ville, et que le prophète et sa fontaine sur le mont Carmel tenaient une grande place dans leurs traditions. Cependant, on a aussi fait valoir qu’un mot gascon, hontaliu, dĂ©signe simplement un lieu pourvu de sources[1].

Architecture

L’apparence actuelle date du XIIIe siècle. La fontaine est englobée dans un ensemble de remparts assez complexe, au-dessous et donc à l’extérieur de la porte Hontélie : bien que structurellement située en-dehors de l’enceinte, elle était suffisamment protégée des assauts venant de l’extérieur. Il s’agit d’un bassin couvert d’une voûte en berceau brisé vers l’avant, en plein cintre à l’arrière (ce qui laisse penser que la fontaine d’origine a été agrandie au XIIIe siècle alors qu’on construisait les remparts et les tours), décoré de peintures murales très dégradées. L’eau vient de trois sources, dont la plus importante arrive par un couloir formé par des dalles en V inversé. Le bassin s’ouvre vers le sud par deux arcades ogivales en tiers-point, protégées par une grille de ferronnerie aux pointes en fleur de lys du XVe siècle, et reposant sur une colonne cylindrique avec chapiteau à motif de feuillages simples. Une grande arcade les englobe, et le tout est surmonté d’une petite maison, vestige d’une tour plus imposante, jouxtant l’actuel jardin de la Cerisaie qui correspond à la première des terrasses qui se succèdent en remontant vers la ville haute. On accède à la fontaine par un escalier, au bas de l’actuelle rue Fontélie. La fontaine était encaissée entre des murs très hauts qui la dissimulaient aux regards extérieurs avant que le mur lui faisant face ait été abaissé à la fin du XXe siècle. L’eau s’écoule au besoin par deux gros robinets, tandis que le trop-plein du bassin s’évacue par une ouverture sur la droite et, traversant le mur est, va remplir un abreuvoir sous les remparts avant d’être dirigé par une canalisation vers l’ancienne tannerie royale.

La fontaine Diane est inscrite Monument historique en 1925.

  • La fontaine Diane, gravure XIXe s. in Le Midi pittoresque, d'Eugène Trutat
    La fontaine Diane, gravure XIXe s. in Le Midi pittoresque, d'Eugène Trutat
  • Vue depuis le boulevard du Midi
    Vue depuis le boulevard du Midi

Littérature

La fontaine Diane reçoit en 1907 la visite d’AndrĂ© Gide et de ses amis Eugène Rouart et François-Paul Alibert. Gide Ă©crit quelques mots sur cette visite dans une lettre Ă  Henri de RĂ©gnier : «  le long du chemin en tortueux raidillon qui mène, entre 2 hautes murailles ruisselant de valĂ©rianes fleuries, Ă  ce repli de roc d’oĂą sourd cette eau consacrĂ©e Ă  Diane (…) L’abord en est charmant et m’a rappelĂ© quelque peu celui de la fontaine de Syracuse  »[2]. De son cĂ´tĂ© et sur une suggestion de Gide, Alibert compose, outre de longues pages de prose sur Lectoure, un poème sur la fontaine : Ă€ la source FontĂ©lie[3]. Les peintures murales sous la voĂ»te leur ayant suggĂ©rĂ© des visions d’aurĂ©oles, les amis ont imaginĂ© une « sainte FontĂ©lie Â» très hypothĂ©tique, mais qui sert bien le propos du poète.

Notes

  1. Osmin Ricau, Histoire des noms de Bigorre, 1960
  2. Henri de Régnier, Lettres à André Gide (1891-1911), Genève, Librairie Droz ; Paris, Librairie Minard, 1972.
  3. François-Paul Alibert, À la source Fontélie, Nouvelle Revue française, no  5, janvier-juin 1911

Voir aussi

Bibliographie

  • Histoire de Lectoure, sous la direction de Maurice Bordes et Georges Courtès, Lectoure, 1972.
  • Collectif, Sites et monuments du Lectourois, Auch, imprimerie Bouquet, 1974

Articles connexes

Liens externes

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