Hélène Martini
Hélène Martini, née de Creyssac le à Cracovie (Pologne) et morte le dans le 9e arrondissement de Paris[1], est une directrice de théâtres, cabarets et salles de spectacle française.
Naissance | |
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Décès |
(à 92 ans) 9e arrondissement de Paris (Paris, France) |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Hélène de Creyssac |
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Activités |
Biographie
Elle naît Hélène de Creyssac[2] d'un père français, propriétaire terrien en Pologne, et d'une mère russe[3].
Avec sa prétendue sœur Alice de Creyssac (en fait sa petite amie), elle arrive en France en 1945, après que sa famille a été décimée par la Seconde Guerre mondiale et après avoir failli être tuée par un officier soviétique à Koenigsberg[4]. Elle fait des petits boulots en province puis devient à Paris mannequin nu aux Folies Bergère. Elle gagne à la loterie près de trois millions de francs[1].
Elle rencontre Nachat Martini, dit « Le Libanais », riche avocat d'origine syrienne[5]. Ils se marient en 1955 et achètent des cabarets à Pigalle : les Folies-Pigalle, le Sphinx, le Narcisse.
Son époux meurt de façon suspecte, en 1960, d'une crise cardiaque[1]. Hélène est son unique héritière malgré une action de justice intentée par les deux frères du défunt[6].
Elle continue dans le milieu et acquiert quatre théâtres parisiens (Bouffes-Parisiens, Mogador, Comédie de Paris, Folies Bergère), ainsi que des cabarets-clubs (Le Raspoutine, rue de Bassano, ou encore Le Shéhérazade). Au fil des années, elle se sépare de ses biens, jusqu'à vendre les Folies Bergère en 2011[1].
Elle était propriétaire du château de Servon[1].
Elle délaisse le quartier de Pigalle, qui a selon elle trop changé. En 2013, elle déclare ainsi : « Le vrai Pigalle n'existe plus »[4], ou « aujourd’hui, Pigalle, c’est triste, c’est zéro[7]. »
Dans son livre New Moon, café de nuit joyeux (2017)[8], consacré à un de ses cabarets, David Dufresne révèle qu'Hélène Martini fraya avec l'extrême droite, notamment avec un des chefs de l'OAS.
Le New Moon[9], annexe du Narcisse rue Pigalle, célèbre boîte de concerts de rock des années 1980 et 1990 lui est extorqué par les Marseillais et a été détruit.
Hélène Martini meurt, le à Paris, à l'âge de 92 ans[1]. Une cérémonie religieuse a lieu en la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky de Paris. Elle est enterrée au cimetière parisien de Thiais aux côtés de son mari[4].
Notes et références
- LeMonde.fr avec AFP, « Mort d'Hélène Martini, "impératrice" des nuits parisiennes » sur Le Monde, 8 août 2017
- AFP, « Folies Bergère: Hélène Martini tourne la page sans nostalgie » sur paris.maville.com, 25 mai 2012.
- « Elle régnait sur 17 cabarets » sur La Parisienne, 8 juin 2012.
- « Hélène Martini, "l'impératrice de la nuit", dit définitivement adieu à Pigalle », sur la-croix.com, .
- Réfugié en France en 1947, « c’est un juriste et homme d’affaires syrien, menacé dans son pays pour espionnage en faveur de la France », sur lejdd.fr.
- Voir sur persee.fr.
- Voir sur lejdd.fr.
- « New Moon, David Dufresne, Documents - Seuil », sur www.seuil.com (consulté le )
- Voir sur telerama.fr.
Voir aussi
Bibliographie
- Arnaud Ardoin, Et si le parrain était une femme, Éditions du Seuil, 265 p., 2019 (ISBN 2021418995)
Radio
- « Hélène Martini. Ombre et Lumière », Affaires sensibles, France Inter, 16 octobre 2020