Guy Scott
Guy Lindsay Scott, né le à Livingstone, est un homme d'État zambien d'ascendance anglaise et écossaise, vice-président de la Zambie de 2011 à 2014 et président par intérim de 2014 à 2015, faisant de lui le premier chef d'État blanc d'Afrique subsaharienne continentale depuis 1994[1].
Guy Scott | |
Guy Scott en 2014. | |
Fonctions | |
---|---|
Président de la république de Zambie (intérim) | |
– (2 mois et 27 jours) |
|
Prédécesseur | Edgar Lungu (intérim, de facto) Michael Sata |
Successeur | Edgar Lungu |
Vice-président de la république de Zambie | |
– (3 ans, 1 mois et 6 jours) |
|
Élection | |
Président | Michael Sata |
Prédécesseur | George Kunda |
Successeur | Inonge Wina (indirectement) |
Biographie | |
Nom de naissance | Guy Lindsay Scott |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Livingstone (Rhodésie du Nord) |
Nationalité | zambienne |
Parti politique | Mouvement pour la démocratie multipartite (1990-1996) Indépendant (1996-2001) Front patriotique (2001-2016) Indépendant (2016-2021) Parti unifié pour le développement national (depuis 2021) |
|
|
Vice-présidents de la République de Zambie Présidents de la République de Zambie |
|
Biographie
Guy Scott est né en 1944 à Livingstone de parents ayant émigré de Grande-Bretagne. Son père est arrivé de Glasgow en 1927 et a travaillé comme médecin, sa mère anglaise a émigré en 1940[2].
Guy Scott complète sa formation en Rhodésie du Sud (aujourd’hui Zimbabwe) et étudie au Royaume-Uni où il obtient un BA en économie à l’université de Cambridge et un PhD en science cognitive à l’université de Sussex[3].
En 1965, Guy Scott rejoint le gouvernement de la Zambie nouvellement indépendante et travaille au ministère des Finances avant de créer une entreprise agro-alimentaire.
Carrière politique
En 1990, Guy Scott entre en politique au sein du Movement for Multiparty Democracy, avant d'être élu l'année suivante député à l'Assemblée nationale. En 2001, il rejoint les rangs du Front patriotique créé par Michael Sata. Après la victoire de ce dernier lors de l'élection présidentielle du , il devient son vice-président.
Présidence par intérim
L'article 38 de la constitution zambienne dispose qu'en cas de décès du président de la république, ce dernier est remplacé par son vice-président en attendant la tenue d'une élection anticipée dans un délai de 90 jours. Cependant, lorsque Michael Sata meurt le , il a déjà délégué ses fonctions présidentielles à Edgar Lungu. Une question se pose alors : qui est censé exercer l'intérim entre Edgar Lungu et Guy Scott ? Le , Lungu accepte de laisser cette charge à Scott[4] - [5].
Les relations entre les deux hommes sont cependant loin d'être au beau fixe et, le , Scott démet Lungu de son poste de secrétaire général du Front patriotique[6]. La pression populaire le pousse cependant à revenir sur sa décision dès le lendemain[7]. Cette tentative reste perçue comme une manœuvre visant à empêcher Lungu de représenter le Front patriotique à l'élection présidentielle de 2015 au profit du vice-ministre du Commerce Miles Sampa (en)[5]. Scott lui-même ne peut pas concourir à ce scrutin car fils d'immigrés britanniques, or l'article 34 de la constitution zambienne dispose que les deux parents des candidats à la présidence doivent être « Zambiens de naissance ou d'ascendance »[8] (une clause ajoutée par le président Frederick Chiluba pour empêcher son prédécesseur Kenneth Kaunda, dont le père est né au Maravi, de se présenter à l'élection présidentielle de 1996[9]). Bien qu'une décision de la cour suprême de Zambie pourrait quand même lui permettre de se présenter, Scott refuse de le faire, conscient que la conjoncture ne lui est pas forcément favorable[10].
Le , 14 des 17 ministres de son gouvernement se réunissent lors d'une conférence de presse pour exiger sa démission, estimant qu'il est devenu une « menace pour la sécurité nationale »[11]. Scott refuse cependant de démissionner et reste président jusqu'à l'investiture de Lungu (élu avec 48,84 % des suffrages exprimés) au Heroes Stadium le [12] - [13].
Notes et références
- (en) Faith Karimi, CNN, « Zambia's Guy Scott makes history as white president - CNN.com » (consulté le ).
- (en) David Smith, « White vice-president of Zambia hails country’s ‘cosmopolitan’ new era », The Guardian, 5 octobre 2011, p. 19.
- (en) Cambridge University, Africa Business Network, « His Honour, Dr Guy Scott, MP », 2012 Conference,.
- (en) « Guy Scott to act as President till election », Lusaka Times, (consulté le )
- (en) Nicole Beardsworth, « From a 'Regional Party' to the Gates of State House: The resurgence of the UPND », dans Tinenenji Banda, O'Brien Kaaba, Marja Hinfelaar, Muna Ndulo, Democracy and Electoral Politics in Zambia, Leyde, Brill, , 386 p. (ISBN 978-90-04-43044-0 et 90-04-43044-X, OCLC 1154125326, lire en ligne), p. 46
- (en) « Guy Scott drops Edgar Lungu as PF Secretary General », Lusaka Times, (consulté le )
- (en) « Zambian President Guy Scott in row over Edgar Lungu sacking », BBC, (consulté le )
- Pierre Boisselet, « Zambie : Guy Scott, un président blanc en Afrique subsaharienne », Jeune Afrique, (consulté le )
- (en) Bronwen Manby (en) (trad. de l'anglais par Hélène Bazin), La nationalité en Afrique [« Citizenship Law in Africa: A Comparative Study »], Paris, Karthala, , 242 p. (ISBN 978-2-8111-0490-0 et 2-8111-0490-9, OCLC 758822452, lire en ligne), p. 178
- (en) « Guy Scott's rise to Zambia's presidency », BBC, (consulté le )
- (en) Teddy Kuyela et Alvin Chiinga, « Quit, Scott told », Zambia Daily Mail, (consulté le )
- « Zambie : Guy Scott refuse de démissionner malgré la pression de ses ministres », Jeune Afrique, (consulté le )
- (en) « President Edgar Lungu Inauguration Ceremony in Pictures », Lusaka Voice, (consulté le )