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Guy Lemonnier

Guy Lemonnier (né en 1958) est un navigateur et aventurier français. Il est notamment connu pour avoir tenté de traverser l'Atlantique nord à la rame en solitaire et sans assistance en 1987. Son objectif était alors de battre le record établi par Gérard d'Aboville en 1980. Lors de sa préparation, il établit le record de traversée de la manche entre Weymouth et Cherbourg en 28 heures. Parti de Cap Cod le , son bateau fait naufrage le , après 56 jours de navigation. Guy Lemonnier a également établi le premier record du monde de vitesse en speed sail 1988. En 1989, il traverse la mer de Chine dans une course organisée par Gérard D'aboville.

Guy Lemonnier
Naissance
Saint-Cloud
Nationalité Française
Pays de résidence France
Profession
Navigateur
Conjoint
Chrystèle Giraud (m.2000)
Descendants
Salomé Lemonnier, Paul Lemonnier

Enfance et jeunesse

À l'âge de 3 ans, ses parents décident de retourner vivre en Normandie, dans la ville de Carteret d'où son père est originaire. C'est là que Guy passe sa jeunesse. Ses parents sont alors propriétaires de l'hôtel-restaurant Le Cap. En 1991, il transforme le rez-de-chaussée de la maison de sa mère en bar qu'il baptise Le Russel, en référence à un passage maritime au large de Guernesey. Ce bar existe toujours aujourd'hui[1]. Guy participe à la création du club d'aviron local. En 1983, il parie avec un ami qu'il sera le plus rapide pour aller de Carteret à Jersey à la rame. Avec quelques membres du club d'aviron, ils font la première "Jersey-Carteret" l'année suivante, d'autres rameurs se joignent à eux. Cette course existe encore aujourd'hui. La 31e édition a eu lieu en . Il participe à la création du premier club d'aviron de mer dont il fut secrétaire.

Le défi de L'Atlantique

En 1987, Guy Lemonnier, alors technicien au centre nucléaire de retraitement des déchets de la Hague[2], se lance un nouveau défi : traverser l'Atlantique Nord à la rame en solitaire et tenter de battre le record de vitesse établi par Gérard d'Aboville en 1980, qui était de 73 jours et 23h[3]. D'Aboville lui conseille d'abord de traverser la mer de la Manche pour s'y préparer.

Traversée de la Manche

En , Guy Lemonnier traverse la Mer de la Manche Ă  la rame. Il parcourt la distance reliant Weymouth Ă  Cherbourg, soit 220 km, en seulement 28h35, ce qui est Ă  ce jour le record de vitesse Ă  la rame pour ce parcours.

Traversée de l'Atlantique

Après la Manche, Lemonnier s'attaque Ă  l'Atlantique Nord, dans le sens Ouest-Est. Pour prĂ©parer cette traversĂ©e, Lemonnier suit un entraĂ®nement Institut national supĂ©rieur d'Ă©ducation physique[4]. Il reçoit Ă©galement de nombreux conseils de la part de d'Aboville qui le soutient et l'aide Ă  la prĂ©paration de sa traversĂ©e, organisĂ©e et supervisĂ©e par JĂ©rĂ´me Boyer[2]. Le , Guy Lemonnier quitte Cap Cod, au Massachusetts, Ă  bord du Jacquet Entreprises, un bateau de 5,50 mètres de long et 1,60 m de large, avec une capacitĂ© de dĂ©placement de 600 kg, insubmersible et auto-redressant, sponsorisĂ© par la marque Jacquet. Le premier jour, Lemonnier rame une soixantaine de miles mais au bout de 24h il est contraint de faire appel aux Coast Guards car de l'eau est entrĂ©e dans le safran[5]. La première semaine de navigation n'est pas meilleure : Guy Lemonnier doit faire face au brouillard, aux courants et vents contraires, il croise plusieurs super-tankers dont les vagues manquent plusieurs fois le retourner, ce qui endommage son bateau[6]. La deuxième semaine se dĂ©roule mieux, le rameur rĂ©alise une vitesse moyenne quotidienne de 50 milles (95 km/jour) ce qui lui permet d'entrer dès le dans le Gulf Stream[6]. Il est ensuite suivi pendant plusieurs jours par trois dauphins et un requin[3] et rencontre l'Ă©quipage du Nadi, le bateau qui transporte le sous-marin Nautile parti explorer le Titanic[3]. Le il a parcouru 550 milles[3]. Cependant il est de nouveau stoppĂ© mi-juillet par un gros vent d'est[3]. Le il est Ă  mi-chemin de sa traversĂ©e[6], malgrĂ© un retard de 5 jours sur d'Aboville.

Naufrage

Le samedi 15 aout, Ă  quelques jours de l'arrivĂ©e, alors qu'il navigue depuis 56 jours[3] et a dĂ©jĂ  parcouru plus de 3 000 km[3], Guy Lemonnier fait face Ă  des conditions mĂ©tĂ©o difficiles. Dans la nuit, son embarcation se retourne plusieurs fois Ă  cause de vagues dĂ©ferlantes, mais son bateau se redresse seul[2]. Mais une autre vague le frappe Ă  8h, alors qu'il se trouve Ă  900 km des Açores[3]. La vague fait exploser l'un des hublots du bateau qui se remplit d'eau quasi-instantanĂ©ment en mĂŞme temps qu'il se retourne[7]. Se sachant dans une situation critique, Guy Lemonnier envoie un signal de dĂ©tresse Ă  l'aide de sa balise Argos[3]. Lemonnier flotte en pantalon et t-shirt sur la coque retournĂ©e de son bateau[3], accrochĂ© Ă  un boute. Il tente de remettre son bateau Ă  l'endroit et se luxe l'Ă©paule durant cette manĹ“uvre. Malheureusement, l'eau a inondĂ© le navire et il est impossible d'Ă©coper. Un avion de patrouille Nimrod de la Royal Air Force se rend alors sur place. Il survole la zone vers 20h heure française (21h heure locale), sans voir le naufragĂ©. Il effectue un second passage et finit par le localiser mais n'ayant plus de carburant, l'avion doit retourner Ă  la base[2]. Il largue pour Guy Lemonnier un canot avec Ă  l'intĂ©rieur du matĂ©riel de sauvetage, mais ce canot atterrit trop loin pour que le naufragĂ© y accède. L'avion envoie Ă©galement un message Ă  un cargo russe qui se trouve Ă  40 miles (72 km) de lĂ [3]. Le cargo, un chalutier-usine soviĂ©tique nommĂ© Greyfen-Bergeris, pĂŞche au large du Groenland et se dirige vers [7]Las Palmas aux Canaries Ă  cause d'une avarie. Le Ă  1h du matin, il est repĂŞchĂ© in extremis par le cargo au milieu de la tempĂŞte qui fait encore rage. Il est en hypothermie, avec une Ă©paule luxĂ©e, une mâchoire cassĂ©e et une blessure Ă  la main[3]. Il passe 5 jours sur le chalutier oĂą il est soignĂ©, puis le Ă  17h, il est transbordĂ© sur le cargo français ThĂ©sĂ©e de la sociĂ©tĂ© navale canneaise qui s'est dĂ©tournĂ© exprès pour l'occasion[3]. ThĂ©sĂ©e revenait d'Afrique du Sud et se dirigerait vers Caen via Nantes. Au large de Lisbonne, un remorqueur portugais se met Ă  couple et rĂ©cupère Guy [3]Lemonnier. Il est dĂ©barquĂ© Ă  Lisbonne le samedi Ă  15h et accueilli par son Ă©pouse, ainsi qu'un mĂ©decin de Mondial Assistance et toute l'Ă©quipe de Jacquet Entreprises[3]. Il dĂ©colle rapidement avec l'avion de l'entreprise Jacquet pour Cherbourg-Maupertus[3], puis rentre Ă  Carteret pour enfin retrouver ses proches. Guy Lemonnier est le seul Ă  avoir survĂ©cu, dans ces conditions, Ă  un naufrage dans l'Atlantique Nord.

Speed-Sail

En , sur le lac salé de Chott EL Djérid, en Tunisie, Guy Lemonnier établit le record du monde de vitesse en Speed Sail[2] (sorte de char à voile).

Raid en mer de Chine

Du 26 au , il participe au Raid en Mer de Chine, de Hong-Kong à Manille, organisé par Gérard d'Aboville. Embarqué sur un catamaran Nacra 750, il entraîne dans cette aventure son ami carteretais Alexis Lepesteur, les frères Nordhal et Halvard Mabire[8] et Alain Gabay. Cette course a fait l'objet d'un film documentaire réalisé par D'Aboville lui-même, intitulé Aventures en mer de Chine[9].

Notes et références

  1. « Le Russel ».
  2. « Guy Lemonnier, le rameur solitaire fait naufrage en pleine tempête : il est repêché in extremis. », Télégramme Breton,‎ .
  3. « Guy Lemonnier est rentré au pays », La Presse de la Manche,‎
  4. « L'Atlantique à la force du poignet », Télégramme Brest,‎ .
  5. « Guy Lemonnier, le miraculé de l'Atlantique », Le quotidien du médecin,‎
  6. « L'Atlantique à la rame : Guy Lemonnier se trouve à mi-chemin », Atlantique,‎ .
  7. dépêche AFP no 161154 aout 1987.
  8. « A l'aventure, prêts, souquez ! », La Presse de la Manche,‎ .
  9. « Notice biographique de Gérard d'Aboville » (consulté le ).
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