Guy IX de Laval
Guy IX de Montmorency-Laval, surnommé le borgne ou le croixdé[1] (vers 1270 - , manoir de Landavran près de Vitré), seigneur de Laval, et d'Acquigny[2], vicomte de Rennes, comte de Caserte dans la Terre de Labour[3] et baron de Vitré.
Guy IX de Laval | |
Guy IX de Laval. | |
Titre | |
---|---|
Baron de Vitré | |
– (37 ans et 5 mois) |
|
Prédécesseur | Guy II |
Successeur | Guy IV |
Seigneur de Laval | |
– (37 ans et 5 mois) |
|
Prédécesseur | Guy VIII |
Successeur | Guy X |
Biographie | |
Dynastie | Famille de Laval |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Lieu de décès | Landavran |
Père | Guy VIII de Laval |
Mère | Isabelle de Beaumont-Gâtinais |
Conjoint | Béatrix de Gâvre |
Enfants | Guy X Rasès Foulques Pierre Jean Isabeau Catherine Jeanne |
Famille
Fils de Guy VIII de Laval et de Isabelle de Beaumont-Gâtinais.
Marié en 1297 avec Béatrix de Gavre[4], comtesse de Falkemberg, fille unique de Rasès de Gavre, seigneur de Gavre, d'Orcheghem, et de Morhem en Flandre il a les enfants suivants :
- Guy X de Laval qui Ă©pouse le BĂ©atrix de Bretagne, fille du duc Arthur II de Bretagne ;
- Rasès de Laval, seigneur de Morhem en Flandre, mort après 1348, sans postérité connue[5] ;
- Foulques de Laval, qui a fondé la branche des seigneurs de Challouyau en Bourgogne, et de Retz ;
- Pierre de Laval, mort en 1357 ;
- Jean de Laval, chevalier, seigneur de Passy-sur-Marne, qui épousa Jeanne de Chemillé, morte sans enfants, et Aliénor Le Bigot de la Bérardière[6] ;
- Isabeau (†1322), mariée à Péan ou Jean (†- Bataille de La Roche-Derrien), baron de La Roche-Bernard, seigneur de Lohéac ;
- Catherine de Laval, femme de GĂ©rard IV de Retz, seigneur de Retz ;
- Jeanne de Laval, abbesse de Saint-Georges de Rennes.
Il est curieux de faire remarquer dès maintenant que les domaines flamands de la maison de Laval, entrés dans le patrimoine des chefs de la famille en exécution de la coutume qui proscrivait le droit de représentation, en sortirent dans les mêmes conditions en 1501. Lors du décès de Guy XV de Laval, qui ne laissait pas de postérité, Laval et Vitré échurent en partage au neveu du défunt, Guy XVI de Laval, dont le père était décédé dès 1486, quant aux terres de Flandre elles passèrent à celui des frères de Guy XV qui vivait encore François de Laval, seigneur de Chateaubriand, dont le fils. Jean, devait en 1518, les aliéner pour dix-huit cent mille livres, au profit de la maison d'Archot.
Histoire
Succession
Pour l'Art de vérifier les dates[7], il succéda en 1298, à son père, dans la seigneurie de Laval. Il fit, la même année, avec Jeanne de Brienne[8], sa belle-mère et seconde épouse de son père, un accord[9] pour ses reprises et son douaire, qui fut confirmé l'année suivante par le roi Philippe IV de France par lettres-patentes.
Guy, après s'être accommodé avec sa belle-mère Jeanne de Brienne[10], assista au mariage en 1297[11] entre Jean III de Bretagne, fils aîné du duc Arthur II de Bretagne, et Isabelle, fille de Charles, comte de Valois.
Guy participe au conflit occasionné par la rupture d'hommage de vassal du comte de Flandre, Gui de Dampierre au roi de France Philippe IV en 1297, qui mobilisa 60 000 hommes pour envahir la Flandre. C'est au cours de cette guerre que Guy fait alliance avec Béatrix de Gavre, riche héritière et suzeraine. Elle rejoint ce dernier en 1299, après le dépôt des armes entre Dampierre et Philippe IV de France.
Opposition au comte d'Anjou et du Maine
Charles de Valois, comte d'Anjou et du Maine, ayant établi, en 1301 un droit d'aide[12] pour le mariage de sa fille aînée[13] mariée en à Jean III, duc de Bretagne. Guy IX de Laval fut du nombre des barons qui s'opposèrent[14] à cette imposition. Mais les sires de Craon et de Mayenne s'étant désistés, peu de temps après, de leur opposition, la confédération fut dissoute, et bientôt il ne resta plus d'opposant que Guy IX de Laval. Il se trouva mal de son obstination. Nous avons un premier arrêt rendu contre lui au parlement de Pontoise[15] en 1302. Ce jugement provisoire fut suivi d'un arrêt définitif rendu au parlement tenu à Paris, qui le confirma, et contraignit enfin Guy IX de Laval à se soumettre[16].
Guerre de Flandres
La guerre reprend en Flandres. À la suite de la Bataille de Courtrai en 1302, le roi de France convoque tous les nobles du pays pour lever une armée : héritier de la valeur de ses ancêtres, Guy IX s'y rend bien accompagné. La saison avancée fait reculer le roi, mais une partie de l'armée reste à la frontière, dont Guy IX qui possède en Flandre des intérêts privés. Cette troupe participe à la Bataille d'Arques en 1303. Au retour du roi, Guy IX se distingue surtout à la Bataille de Mons-en-Pévèle, gagnée par les Français, le , sur les Flamands. Il reparait alors avec honneur dans tous les conflits avec les Flamands jusqu'à la fin définitive en 1320. C'est à cette époque que Guy IX récupère les biens de son épouse Béatrix de Gâvre.
Seigneuries
Guy IX avait transigé en 1306 avec le prieuré d'Acquigny pour la dîme du bois des Faux qu'il promit de remplacer par une rente annuelle de sept livres tournois[17].
Une charte perdue datée du vendredi après la décollation de saint Jean le (30 août) en 1308 est interprétée de deux manières différentes par les historiens :
- Pour l'auteur de L'Art de vérifier les dates[18], Guy IX de Laval aurait maltraité les habitants de Vitré. Il se serait pris une réprimande d'Arthur II de Bretagne, par lesquelles ce dernier enjoint à noble homme et féal le sire de Laval et de Vitré de ne préjudicier aux droits, honneurs et, franchises de la baronnie et de ses sujets de Vitré[19].
- Pour Charles Maucourt de Bourjolly, Arthur II de Bretagne faisant l'assiette des fouages de la province aurait assuré à Guy IX qu'il ne voulait nullement préjudicier aux droits honorifiques et franchises de la baronnie de Vitré.
À la même époque, Arthur II met également définitivement un terme au long conflit initié par son grand-père avec l'église. Il est possible pour Couanier de Launay[20] que la charte perdue soit liée à une réponse du duc de Bretagne pour rassurer Guy IX sur le maintien de ses droits. Le témoignage de Pierre Le Baud va dans le même sens : il indique dans une chronique[21] que Toutefois il fut homme de très-grand vertu et prudence, et entendant à garder soigneusement les droits et libertez de ses terres et seigneuries, et à entretenir ses subjects en paix et en justice.
Influence en Bretagne
Le , son fils aîné Guy X de Laval épouse Béatrix de Bretagne, fille du duc Arthur II de Bretagne. Ils ont en mariage la seigneurie d'Hédé et 2 000 livres de rentes sur les revenus du Comté de Champagne. Béatrix de Gâvre décède peu après le mariage de son fils.
Guy IX reprend les armes en 1324 contre les Anglais en Guyenne à la suite de Charles de Valois et de Mathieu de Brie, où il assiste à la reddition de La Réole. En 1328, il assiste au sacre de Philippe VI de France. Guy IX âgé, c'est son fils aîné qui participe à la campagne de Philippe VI en Flandres en 1328.
L'influence de Guy IX de Laval à la cour du duc de Bretagne fait pourvoir Guillaume Ouvrouin de l'évêché de Rennes, le .
Pierre Le Baud indique dans une chronique[21] qu'à sa mort il disoit en trespassant (car aultre oraison ne sçavoit) : Beau Sire Dieu en qui je croy..
Il est inhumé à l'abbaye de Clermont.
Notes et références
- Son juron habituel Ă©tait Par la Croix DĂ© (Par la Croix Dieu).
- Première moitié.
- Proche de Naples.
- Gavere est une commune de Flandre-Orientale liée au comté d'Alost, à ne pas confondre avec Le Gâvre, près de Nantes.
- De l'héritière de Fauquembergh.
- Dont il eut : Guy de Laval, chevalier, seigneur de Passy-sur-Marne, Tournebelle, la Bérardière, etc., mort avant 1396. Il avait épousé Jeanne de Montauban, sœur d'Olivier IV, sire de Montauban, et fille d'Alain III. Il en eut deux filles : 1° Louise, dame de Pacy, etc. , mariée à Jean de Villiers, seigneur du Hommet, connétable héréditaire de Normandie. Ils vivaient en 1413 ; 2° Philippinee, femme de N... , seigneur de Montauban ;
- Chronologie historique des sires, puis comtes de Laval, 1784, t. II, p. 864-875.
- Fille de Louis Ier de Brienne, vicomte du Maine, et d'Agnès de Beaumont-au-Maine, petite-fille de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, et empereur de Constantinople.
- Il est dit par cet acte, que madame de Laval, veuve, aura la moitié de tous les mesnages, savoir soixante écuelles d'argent, trente grandes et trente petites, trois pots d'argent à vin et deux à eau, deux plats d'argent à entremets deux bassins d'argent à mains laver, et toutes les couronnes, chapeaux, anneaux, fermaux, ceintures et attreimis pour son corps ; la moitié de toutes les bêtes et haras, sept chevaux, savoir cinq pour son char, un palefroi et un roussin pour André de Laval; et aura ledit André une épée de guerre de trois qui sont. Et le sire de Laval aura l'autre moitié de tous les mesnages, la coupe qui fut à saint Thomas de Canterbury, la coupe fleuretée, et autres joyaux; un écu d'or qui fut anciennement au seigneur de Laval, et le cheval qui fut acheté de Thibaut de Bar, avec toutes les armures et attiremens ; deux épées de guerre, et tous les autres chevaux. Aura de plus ladite dame son douaire dans toute la terre de Laval. L'énumération des objets mobiliers, qui sont partagés entre Jeanne de Brienne et Guy IX donnent une idée de la magnificence et du luxe de la demeure d'un puissant baron au Moyen Âge.
- Elle fait assigné son douaire sur la baronnie de Vitré et les dépendances du château de Marcillé, qu'elle choisit comme résidence.
- Le dimanche des Brandons
- Il s'agit d'une loi féodale : une imposition extraordinaire que le seigneur dominant peut exiger de ses vassaux en 3 circonstances : 1. Lorsqu'il fait chevalier son fils aîné ; 2. Lorsqu'il marie sa fille aînée, 3. payer sa rançon quand il est fait prisonnier.
- Isabelle (1292 †1309)
- Ils refusent en indiquant que cette taxe n'est due par leurs vassaux qu'Ă eux-mĂŞmes. Pour leurs baronnies, ils ne devaient qu'au comte le service de leur personne et de leurs armes.
- En ces termes: Philippin, D. gr. Francorum rex, ; dilectis filiis nostris Subdecano S. Martini Turon. et Scholaslico Andegavensisalutem. Requirimus nos quatenus vocalis vocandis constiterit quod charissimus germanus et fidelis noster Andegavi et Cenomaniae Comes esset in possessione terrae dilecoti et fidelis nostri Guidonis domini de Lavalle militis, et expleclandi eam, antequam dictus Guido ab audientiae Curiae dicti comitis ad nostram Curiam appellasset, et per Ballivum Turonensem et dictum comitem et ejus gentes pro eo, amoto impedimento et turbatione, prœdicta possessione gaudere et terram expleclare prœdictam faciat. Actum Pontisarae die Jovis post festum Sancti-Dionysii. 1302.
- Manuscrit d'HĂ©rouval.
- Cet accord est rappelé dans un acte de 1483.
- C'est uniquement dans l'édition publiée par Nicolas Viton de Saint-Allais, que l'histoire de sires, puis comtes de Laval est racontée.
- Archives de Vitré.
- Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval 818-1855, Godbert, [détail des éditions].
- Chronique de Vitré, p. 57.