Gustavo Bebianno
Gustavo Bebianno Rocha, avocat et homme politique brésilien, est né à Rio de Janeiro le et mort le à Teresópolis.
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(Ă 56 ans) TeresĂłpolis (Rio de Janeiro) |
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Il est secrétaire général de la présidence de la République du premier gouvernement de Jair Bolsonaro de janvier à .
Biographie
Gustavo Bebianno commence ses Ă©tudes de droit Ă l'universitĂ© pontificale catholique de Rio de Janeiro. Mais il les interrompt en 1990 lorsquâil devient ceinture noire de jiu-jitsu brĂ©silien et va Ă Miami enseigner cette discipline. Quatre ans plus tard, Il rentre au BrĂ©sil pour finir ses Ă©tudes, mais retourne en Floride en 2006 pour ouvrir une acadĂ©mie sportive avec un ami. Il ne reviendra habiter dĂ©finitivement au BrĂ©sil quâen 2008[1].
En 2014, il offre ses services dâavocat Ă celui qui Ă©tait alors simple dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral du PP, Jair Bolsonaro. Ce dernier lâignore, mais change cependant dâavis en 2017 car il cherche Ă former une Ă©quipe pour la campagne prĂ©sidentielle de 2018. Gustavo Bebianno va alors devenir la clĂ© de voĂ»te de ce combat Ă©lectoral[2]. En 2018, Jair Bolsonaro adhĂšre au PSL et Bebianno devient dâabord vice-prĂ©sident, puis prĂ©sident du parti. Le , Bolsonaro le nomme secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la PrĂ©sidence, poste qui a rang de ministre. En , Ă©clate une affaire de dĂ©tournement de fonds publics et partidaires, dite affaire des candidats « orange » au centre de laquelle se trouve Bebianno et qui pousse Jair Bolsonaro Ă envisager sa dĂ©mission[3]. Dans le jargon journalistique et policier brĂ©silien, « orange » dĂ©signe une personne qui assume juridiquement une responsabilitĂ© pour servir de camouflage. Ainsi, un candidat « orange » se porte candidat sans intention de concourir aux Ă©lections, dans lâunique but de capter le financement public au bĂ©nĂ©fice dâautres candidats.
Le , la Folha de S. Paulo a rĂ©vĂ©lĂ© quâune candidate dans lâĂtat de Pernambouc avait reçu 400 000 R$ du PSL, quatre jours avant le vote, alors quâelle nâavait pas fait campagne, quâelle avait eu seulement 274 voix. Le journal notait aussi que Bebianno avait rĂ©glĂ© des frais dâimpression dâune autre candidate pour une entreprise qui nâavait quâune adresse postale.
Des enquĂȘtes dans la presse ont pointĂ© Ă©galement dâautres fraudes venant de 18 partis et, totalisant 51 candidatures suspectes. Une dâelles dans lâĂtat de Minas Gerais en liaison avec le ministre du Tourisme, Marcelo Ălvaro AntĂŽnio.
Puisque Bebianno Ă©tait le prĂ©sident du PSL au moment de la dĂ©signation des candidats, lâaffaire est tombĂ©e sur ses Ă©paules. Il sâest dĂ©fendu en disant que le choix des candidats relevait de la responsabilitĂ© des bureaux rĂ©gionaux du parti. Le , pour prouver quâil nâest pas isolĂ©, quâil est toujours en bonne grĂące auprĂšs du prĂ©sident, il assure avoir parlĂ© trois fois avec Jair Bolsonaro au tĂ©lĂ©phone. Mais la famille Bolsonaro qui est dĂ©jĂ aux prises avec lâaffaire Queiroz tergiverse.
Le , Carlos Bolsonaro, fils du prĂ©sident, dĂ©ment catĂ©goriquement ces conversations par un tweet partagĂ© par son pĂšre. Jair Bolsonaro, de son cĂŽtĂ©, dĂ©clare Ă la presse que « sâil y a des irrĂ©gularitĂ©s, Bebianno devra quitter le gouvernement[4].
Le lendemain, le ministre de la justice SĂ©rgio Moro, annonce que des enquĂȘtes seront menĂ©es sur ces fraudes[5].
Lâaffaire prend rapidement les allures dâune crise oĂč les questions politiques se mĂȘlent aux judiciaires, mais aussi aux luttes dâinfluence auprĂšs du prĂ©sident entre Bebianno et Carlos Bolsonaro. Se sentant abandonnĂ© et perdu, Bebianno publie sur Instagram le [6] un texte de lâĂ©crivain Edgard Abbehusen : « Une personne loyale sera toujours loyale. Le dĂ©loyal, pauvre de lui, passera sa vie Ă attendre que le monde sâĂ©croule sur sa tĂȘte⊠La loyautĂ© est un beau geste dans les amitiĂ©s. Seul parvient Ă ĂȘtre ami celui qui apprend Ă ĂȘtre loyal. » Le lendemain, il sâĂ©panche ainsi devant la presse pour critiquer lâinfluence de Carlos Bolsonaro sur son pĂšre : « je demande des excuses au BrĂ©sil pour avoir rendu possible la candidature de Bolsonaro. Je nâaurais jamais imaginĂ© quâil serait un prĂ©sident si faible »[7] Le , Jair Bolsonaro signe le dĂ©cret limogeant son ministre. Ă sa place, il nomme un militaire, Floriano Peixoto[8] - [9]. En rĂ©ponse, Bebianno publie les audios de ses Ă©changes tĂ©lĂ©phoniques, prouvant ainsi que le prĂ©sident et son fils avaient menti quand ils avaient niĂ© « catĂ©goriquement » lâexistence de ces conversations[10] - [11] - [12].
Il meurt d'une crise cardiaque le [13].
Références
- (pt-BR) Pedro Zambarda de Araujo, « Gustavo Bebianno, presidente do partido de Bolsonaro, diz que "tem muito heterossexual que é viadinho nas atitudes" », sur Diårio do Centro do Mundo, (consulté le )
- (pt-BR) AndrĂ©ia Sadi et Guilherme Mazui, « Auxiliar de Bolsonaro, Gustavo Bebianno serĂĄ o ministro da Secretaria-Geral da PresidĂȘncia », sur G1, (consultĂ© le )
- (pt-BR) « Entenda o que são candidatos laranjas », sur G1, (consulté le )
- (pt-BR) « Bolsonaro diz que Bebianno terå de 'voltar às origens' se estiver envolvido em irregularidade », sur G1, (consulté le )
- (pt-BR) Fernanda Calgaro et Gabriel Palma, « Moro diz que suspeitas sobre 'laranjas' do PSL serão apuradas e eventuais culpados serão responsabilizados », sur G1, (consulté le )
- (pt-BR) « Bebianno manda recado a Bolsonaro: desleal e paranoico », sur Brasil 247, (consulté le )
- (pt-BR) Russel, « Bebianno detona Jair Bolsonaro e quer pedir desculpas ao Brasil: 'um presidente tão fraco' », sur 1News Brasil, (consulté le )
- « Au BrĂ©sil, limogeage dâun ministre-clĂ© de Bolsonaro », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (pt-BR) « Saiba quem é Gustavo Bebianno e entenda a crise gerada no governo de Jair Bolsonaro », sur G1, (consulté le )
- (pt-BR) « Ouça os åudios da conversa entre Jair Bolsonaro e Gustavo Bebianno », sur Jovem Pan, (consulté le )
- (pt-BR) FlĂĄvia Marreiro, « Bolsonaro x Bebianno, os ĂĄudios que expĂ”em perigosamente o Governo », sur EL PAĂS, (consultĂ© le )
- (pt-BR) Carla JimĂ©nez, « O Brasil governado pelo fĂgado e pelas redes sociais », sur EL PAĂS, (consultĂ© le )
- (pt-BR) Thiago Prado, « Pré-candidato do PSDB à prefeitura do Rio, ex-ministro Gustavo Bebianno morre em Teresópolis, aos 56 anos », sur O Globo, (consulté le )