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Gustave Steinheil

Gustave Steinheil est un industriel et un homme politique français né le à Strasbourg (Bas-Rhin) et mort le à Rothau (Bas-Rhin). Maire de Rothau, il est député des Vosges de 1871 à 1872, siégeant à la droite de l'hémicycle. Il en démissionne en 1872 pour s'associer à son beau-frère Christophe Dieterlen (1818-1875), et prendre la direction d'une importante manufacture[1].

Gustave Steinheil
Illustration.
Fonctions
Député des Vosges
–
Groupe politique Gauche républicaine
Maire de Rothau
–
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Strasbourg
Date de décès
Lieu de décès Rothau (Bas-Rhin)
Nationalité Français
Conjoint Emma Pauline Eyth (1825-1885)
Diplômé de École de commerce de Leipzig
Religion Protestantisme

Biographie

Fils d'un marchand d'étoffe à Strasbourg et propriétaire d'une filature et teinturerie de Rothau qui fait partie du département des Vosges, il s'inscrit à 16 ans à l'école de Commerce de Leipzig et en sort diplômé en 1837 puis poursuit son apprentissage à Paris et dans l'ouest de la France avant de rentrer en 1842 à Rothau pour travailler dans l'entreprise de sa grand-tante et l'hérite en 1847. Il dirige avec son beau-frère Christophe Dieterlen. Il pense pendant un temps devenir pasteur, marqué par le mouvement du Réveil. Il est nommé maire de Rothau en 1852 jusqu'en 1871, il instaure une politique sociale avec des œuvres de charité, des habitations à bon marché, hôpital et cours du soir ainsi qu'une participation au bénéfice. Il est favorable à l'Empire à l'inverse de son neveu, Paul Boegner, ami de Jules Ferry, et préfet des Vosges entre 1877 et 1887.

Il fréquente les Legrand, industriels protestants. L'entreprise de Steinheil et de son beau-frère prospère comptant plus de 600 ouvriers vers la fin du Second Empire quand la crise cotonnière frappe et qu'il fonde en 1869 le Syndicat des industries cotonnières de l'Est. Après la guerre de 1870 et l'annexion, son beau-frère et Armand Lederlin, son directeur, s'installent à Thaon-les-Vosges pour prendre alors la direction de la Blanchisserie et teinturerie de Thaon, une entreprise d'ennoblissement de textile, qui devient la plus importante entreprise vosgienne.

En , il est mis en avant comme candidat par le comité libéral de Saint-Dié et figure sur une liste républicaine, notamment dans le journal Le Mémorial des Vosges. Dans sa profession de foi, il indique clairement que la défaite est due à la « démoralisation » de la société et qu'il faut que les ouvriers se mettent « à l'école du Christ » tout en se ralliant à la République. Le , il est incarcéré par les Allemands pour une protestation anonyme rejetant l'annexion, écrite en réalité par son beau-frère, relâché, il gagne encore en popularité. Il s'inscrit alors à la Gauche républicaine et prononce le un discours évoquant la cause de la Commune comme sociale et religieuse, indiquant que la France n'était pas assez religieuse, mettant en avant les exemples de l'Angleterre et des États-Unis. Il démissionne en car il veut rester en Alsace occupée pour s'occuper de son entreprise, il envoie une lettre ouverte à ses électeurs et indique que le « renouveau de la France ne sera couronné de succès qu'à la condition que la religion revive parmi [eux]. » Il explique aussi qu'il veut une république libérale avec une France libre et en paix avec l'Allemagne et redoute une nouvelle guerre pour l'Alsace, préférant la région comme une zone d'interface économique et culturel entre les deux nations. Il quitte alors la vie publique jusqu'en 1887 où il proteste contre l'obligation d'avoir un passeport pour les français voulant aller en Alsace-Lorraine. En 1888, il se présente et échoue à des élections locales et publie une brochure où il conseille aux Alsaciens de ne plus protester et de « se vouer au de leur pays[, l'Allemagne]. ». Défenseur de l'orthodoxie protestante, il publie de nombreux ouvrages théologiques en allemand et en français.

Gustave Steinheil eut, entre autres, un fils, Robert Steinheil (1863-1944), qui fut gérant de Berger-Levrault après avoir épousé Maggie Berger-Levrault, ainsi qu'une fille Hélène (1850-1878) épouse du pasteur Tommy Fallot.

Ĺ’uvres et publications

  • Compte-rendu d'un dĂ©putĂ© dĂ©missionnaire des Vosges, (Versailles), 1872.
  • La RĂ©publique et la question ouvrière, H. Bellaire (Paris), 1873, 32 p., lire en ligne sur Gallica.
  • Ma participation au mouvement Ă©lectoral en , Impr. de Berger-Levrault (Nancy), 1890, 18 p., lire en ligne sur Gallica.
  • Les Bassins de la Bruche, Berger-Levrault, 1901, 14 p.

Distinctions et hommages

Depuis 2010, une école élémentaire de Rothau porte son nom[3].

Notes et références

  1. Sources pour la manufacture : Gustave Steinheil dans le site de la "Steinheil, une histoire à redécouvrir, une mémoire à construire", propriété de la ville de Rothau.
  2. « Cote LH/2549/13 »
  3. Gérard Atzenhoffer: « Gustave Steinheil, un industriel humaniste », Texte intégral en ligne.

Annexes

Bibliographie

Ancienne usine Steinheil Ă  Rothau
  • « Gustave Steinheil », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition].
  • Hugo Haug: « Gustave Steinheil », in Revue alsacienne illustrĂ©e, 1906?, pp. 18-19.
  • Pierre Hutt: « Gustave Steinheil », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 36, p. 3752.
  • Albert Ronsin : « Gustave Steinheil », in Les Vosgiens cĂ©lèbres. Dictionnaire biographique illustrĂ©, Éditions GĂ©rard Louis, Vagney, 1990, p. 341-342 (ISBN 2-907016-09-1).
  • Georges Spach: « Comment Gustave Steinheil "sautait" les obstacles », in: L'Essor, 2012, 236.
  • Jean El Gammal, François Roth et Jean-Claude Delbreil, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la Troisième RĂ©publique, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2 et 978-2-87692-620-2, OCLC 85885906, lire en ligne), p. 307.

Articles connexes

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