Guillaume de Putot
Guillaume de Putot est le 11e abbé de Fécamp.
Guillaume de Putot | ||||||||
DĂ©tail de son gisant. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | Putot | |||||||
DĂ©cĂšs | ||||||||
AbbĂ© de l'Ăglise catholique | ||||||||
Abbé de la Trinité de Fécamp | ||||||||
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Biographie
Né à Putot, il devient moine de Fécamp. Docteur de l'université de Paris, il est élu abbé de Fécamp en 1284 et succÚde à Richard de Treigos.
DĂ©cimes et droits de haute justice
Rappelant par lĂ que la coĂ»teuse croisade d'Aragon est contemporaine de son abbatiat, LĂ©on Fallue fait de Guillaume de Putot l'hĂ©ritier et l'acteur de longs dĂ©bats avec la reprĂ©sentation royale, dont il situe l'origine dans le dĂ©saccord de l'abbaye de FĂ©camp sur la levĂ©e des dĂ©cimes consentie au roi Philippe III le Hardi par le pape Martin IV lorsque, aprĂšs les VĂȘpres siciliennes (massacre de tous les Français Ă©tablis en Sicile, 31 mars 1282), ce dernier excommunie Pierre III d'Aragon et confie le royaume d'Aragon Ă Charles de Valois contre qui la rĂ©volte aragonaise va suivre[1].
Guillaume de Putot s'oppose de mĂȘme ensuite au roi Philippe IV le Bel sur la remise en cause des droits de haute justice dĂ©tenus par l'abbaye, accordĂ©s par les ducs de Normandie. Le roi confirme ces droits en 1288 par lettres patentes avant de les Ă©tendre sur toutes les terres de l'abbaye[2].
Abbé bùtisseur
DĂ©crit par EuphĂšme CarrĂ© de Busserolle et par Henri Gourdon de Genouillac comme « recommandable par sa piĂ©tĂ©, sa prudence et sa fermetĂ© », il fait construire le chĂąteau des Hogues ainsi que plusieurs Ă©difices importants situĂ©s Ă l'intĂ©rieur de l'abbaye oĂč il rĂ©alise Ă©galement lâadduction d'eau dans le cloĂźtre par des canaux issus de la fontaine Gohier[2] - [3]. Il rĂ©alise encore notamment en 1292 l'hĂŽtel des abbĂ©s de FĂ©camp, hĂŽtel particulier dont subsiste la reconstruction du XVIe siĂšcle au no 5 rue Hautefeuille dans le 6e arrondissement de Paris.
Mort et sépulture
Guillaume de Putot meurt en 1296. Il est inhumĂ© dans la chapelle Saint-AndrĂ© du cĂŽtĂ© de la chapelle Notre-Dame. Son gisant du XIVe siĂšcle, en pierre, sous enfeu, se trouve aujourd'hui dans la chapelle Saint-Joseph et a Ă©tĂ© classĂ© M.H. au titre immeuble en 1840[4]. Jean Vallery-Radot le dĂ©crit « revĂȘtu des vĂȘtements pontificaux, couchĂ© sur une magnifique et large dalle de pierre ornĂ©e d'un dĂ©cor trĂšs soignĂ©, dont le style nettement rayonnant semble en avance, comme c'est souvent le cas dans les monuments de l'art dĂ©coratif, sur l'architecture contemporaine. Des deux cĂŽtĂ©s du gisant sont dessinĂ©s, en relief sur la dalle mĂȘme, deux arcs engagĂ©s, trĂšs allongĂ©s, dont les gĂąbles se confondent avec ceux du dais dĂ©licatement ouvragé⊠Dans le champ de ces arcs secondaires, on remarque des fragments de statuettes brisĂ©es, sans doute des figurines d'anges thurifĂ©raires. Le gisant a conservĂ© sa tĂȘte couverte de la mitre, mais les avant-bras sont brisĂ©s. On notera l'aisance avec laquelle le ciseau de l'artiste a fouillĂ© les amples et profonds plis des vĂȘtements liturgiques, et l'on notera aussi que ces plis, comme dans beaucoup d'effigies funĂšbres de l'Ă©poque, ont Ă©tĂ© traitĂ©s comme si la statue avait dĂ» ĂȘtre placĂ©e debout et non pas couchĂ©s. Les charmantes scĂšnes qui dĂ©corent le soubassement sont encadrĂ©es par de petits arcs brisĂ©s, dĂ©licatement ornĂ©s, mais quelques une d'entre elles ne sont malheureusement pas visibles car le tombeau fut incrustĂ© Ă la place actuelle aprĂšs la construction de la chapelle ». Les scĂšnes ainsi visibles sont au nombre de onze, les deux derniĂšres, curieusement, Ă©tant chronologiquement inversĂ©e[5] :
- Une figurine fĂ©minine mutilĂ©e, « Ăve sans aucun doute » ;
- Adam et Ăve chassĂ©s du Paradis terrestre ;
- Adam et Ăve couvrant leur nuditĂ© ;
- Adam (qui bĂȘche la terre) et Ăve (qui file) soumis Ă la loi du travail ;
- Job ;
- L'Annonciation ;
- La Nativité ;
- Le Crucifixion ;
- Les Saintes femmes au tombeau ;
- L'Ascension ;
- La RĂ©surrection.
HĂ©raldique
Guillaume de Putot portait : d'or Ă un croissant d'azur, vĂȘtu de mĂȘme[2].
Notes et références
- Léon Fallue, Histoire de la ville et de l'abbaye de Fécamp, Imprimerie de Nicétas Périaux, Rouen, 1841.
- EuphÚme Carré d Busserolle, Recherches historiques sur Fécamp et sur quelques uns des anciens chùteaux et seigneurs du Pays de Caux, Charles Hue éditeur, 1859, pp. 47-48.
- Henri Gourdon de Genouillac, Histoire de l'abbaye de Fécamp et de ses abbés, A. Marinier éditeur, Fécamp, 1875, pp. 222-223.
- « Tombeau de Guillaume de Putot », notice no PM76002004, base Palissy, ministÚre français de la Culture
- Jean Vallery-Radot, « à la Trinité de Fécamp - Cinq tombeaux d'abbés des XIIe, XIIIe, XIXe siÚcles », Revue d'art ancien et moderne, 1928, pp. 117-118.
Voir aussi
Bibliographie
- Dom Guillaume Le Hule, sacristain de l'abbaye de Fécamp, Le thrésor ou abrégé d'histoire de la noble et royale abbaye de Fécamp :
- Copie manuscrite, 1684, BibliothĂšque nationale de France ;
- Banse Fils Ă©diteur, FĂ©camp, 1893.
- Antoine Le Roux de Lincy, Essai historique et littĂ©raire sur l'abbaye de FĂ©camp, Ădouard FrĂšre Ă©diteur, FĂ©camp, 1840 (consulter en ligne).
- Léon Fallue, Histoire de la ville et de l'abbaye de Fécamp, Imprimerie de Nicétas Périaux, Rouen, 1841 (consulter en ligne).
- EuphÚme Carré de Busserolle, Recherches historiques sur Fécamp et sur quelques uns des anciens chùteaux et seigneurs du Pays de Caux, Charles Hue éditeur, Fécamp, 1859 (consulter en ligne).
- Henri Gourdon de Genouillac, Histoire de l'abbaye de Fécamp et de ses abbés :
- A. Marinier Ă©diteur, FĂ©camp, 1875 (consulter en ligne) ;
- Hachette /BNF, 2014.
- Jean Vallery-Radot, « à la Trinité de Fécamp - Cinq tombeaux d'abbés des XIIe, XIIIe, XIVe siÚcles », Revue d'art ancien et moderne, 1928, pp. 111-124 (consulter en ligne).
- Françoise Pouge et David Bellamy, L'Abbatiale de Fécamp - Histoire, visite, Charles Corlet éditeur, 1992.