Guillaume LĂ©onard de Bellecombe
Guillaume Léonard de Bellecombe[2] était un militaire et administrateur colonial français, né le au lieu-dit de Bellecombe, dans la commune de Perville en France, et mort le , à Montauban, France.
Gouverneur de La RĂ©union |
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Décès |
(Ă 64 ans) Montauban |
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Archives conservées par |
Service historique de la DĂ©fense (GR 4 YD 2859)[1] |
Biographie
Né le au lieu-dit de Bellecombe, dans la commune de Perville, fils de Pierre Léonard, marchand protestant et d'Anne de Marabal, il a cinq frères et sœurs. Il avait épousé en 1776 à Paris Angélique de Gallaup (1748-), fille de Louis et de Marguerite Baratet, dont il n'a pas eu d'enfants. Décédé le , à Montauban.
État civil fluctuant
Guillaume Léonard de Bellecombe a longtemps été confondu avec un autre militaire du sud-ouest de la France, Pierre Sarrazin (ou Sarrasin) de Bellecombe. Il en a résulté l’existence virtuelle d’un Pierre-Guillaume-Léonard Sarrasin de Bellecombe dans plusieurs ouvrages de référence. Mais ce dernier n'a jamais existé.
Cet article concerne donc Guillaume, né au sein de la famille des Léonard qui possédait la métairie de Bellecombe. Dans les documents manuscrits de l’époque, on trouve la mention de « Guillaume Léonard de Bellecombe » et de « Guillaume de Bellecombe ». Celui-ci signait toujours ses lettres d’un paraphe fort simple : « Bellecombe ».
Carrière militaire au service du roi de France
Il s’engage en 1748 dans le régiment de Royal-Roussillon en tant que volontaire et accède rapidement au grade de lieutenant. En 1755, il obtient le grade de capitaine et assure les fonctions d’aide-major. En 1756 son régiment accompagne Montcalm en Nouvelle-France.
Le , Bellecombe est blessé et fait prisonnier lors de la bataille des Plaines d’Abraham à Québec. Une fois rétabli, il est impliqué dans les tractations des belligérants en vue d’effectuer un échange de prisonniers. Il est finalement expulsé du Canada en et peut rendre compte à Versailles de l’état de la colonie.
Nommé chevalier de l’ordre de Saint-Louis en 1760, Bellecombe accède au grade de lieutenant-colonel l’année suivante. Pendant l’été 1762, il est envoyé à Terre-Neuve pour combattre les Britanniques, sous les ordres du comte d’Haussonville et du chevalier de Ternay. Blessé lors des combats de la bataille de Signal Hill, il est rapatrié en France avec le reste du corps expéditionnaire. Il accède alors au grade de colonel.
En 1763, Bellecombe est affecté à la Martinique. En 1766, il est nommé commandant de l’île Bourbon (l’île de La Réunion aujourd’hui). Pendant son séjour dans l’océan Indien, il est élevé au grade de brigadier. Son travail d’administrateur le conduit à visiter l’île Bourbon. Guillaume de Bellecombe est de retour en France en 1774 pour être nommé gouverneur de l’Inde l’année suivante. Lors du long voyage qui le mène à Pondichéry, Bellecombe effectue plusieurs inspections (Gorée, Île-de-France, Madagascar).
En 1778, au déclenchement de la guerre d'Indépendance américaine il est attaqué par une armée et une escadre anglaise. Après un bref combat naval (août), les vaisseaux de la Marine royale abandonnent les lieux pour se réfugier à l'Île-de-France. Pondichéry, laissée sans secours, est prise par les Britanniques après plusieurs semaines de siège (octobre). Bellecombe gagne à cette occasion une réputation de défenseur opiniâtre étant donné le peu de moyens mis à sa disposition. Le rapport qu'il rédige sur ce siège sera remis à Louis XVI par René Madec.
Rapatrié en France en 1780, Bellecombe est nommé maréchal de camp, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis et gouverneur de Saint-Domingue (Haïti aujourd’hui). Rappelé en 1785, il termine sa vie à Montauban à la tête d’une solide fortune qui lui permet d'acheter la baronnie de Cuzorn. Sa nomination comme Grand-Croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis consacre sa carrière de militaire colonial.
Postérité
- Sa présence lors d’une expédition au Piton de la Fournaise lui vaut d'avoir vu son nom donné au lieu appelé aujourd’hui le Pas de Bellecombe.
- Au XXe siècle, le nom de Bellecombe est décerné à une municipalité du Québec proche de Rouyn-Noranda.
- Il existe une rue Bellecombe à Pondichéry.
Notes et références
- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- lettres et arts (Agen) Auteur du texte Académie des sciences et lettres et arts (Agen) Auteur du texte Académie des sciences, « Revue de l'Agenais et des anciennes provinces du Sud-Ouest : historique, littéraire, scientifique & artistique / publiée à Agen sous la direction de M. Fernand Lamy,... », sur Gallica, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Daniel Ligou, III. La fortune d'un grand colonial retraité (1792), dans Annales du Midi, 1956, tome 68, no 33, p. 52-67 (lire en ligne)
- H. de Bellecombe, Essai biographique sur Guillaume-Léonard de Bellecombe, maréchal des camps et armées du Roy, grand-croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, commandant général des établissements français dans l'Inde... (1728--1792), suivi de La relation du siège de Pondichéry en 1778, imprimerie veuve Lamy, Agen, 1895 (compte-rendu par Georges Tholin)
- Myriam-Idelette Garnier, Histoire d’une famille protestante et de ses alliances en Périgord – Quercy – Dordogne, Poitiers, 1990
- André de Visme, Terre-Neuve 1762 : Dernier combat aux portes de la Nouvelle-France, Montréal, 2005 (ISBN 2-9808847-0-7)
- André de Visme, Québec 1759 : Bellecombe, officier blessé, prisonnier des Anglais, Montréal, 2009 (ISBN 2-9808847-1-5)
- François Moulenq, M. de Bellecombe, général agenais, et les colonies françaises au XVIIIe siècle, I, p. 433-448, Revue de l'Agenais, 1874, tome 1 (lire en ligne), II, p. 325-340, Revue de l'Agenais, 1876, tome 3 (lire en ligne)