Guaibasaurus
Guiabasaurus candelariensis
Guaibasaurus est un genre de dinosaures primitifs du Trias supérieur, découvert au Brésil. . Il est considéré :
- soit comme un sauropodomorphe basal de la famille des Guaibasauridae[1], soit un Guaibasauridae de la sous-famille des Saturnaliinae[2], soit un Saturnaliinae directement rattaché aux sauropodomorphes[3] ;
- soit comme un théropode basal, dans la famille des Guaibasauridae[4], ou non[5].
Guaibasaurus est représenté par une unique espÚce, l'espÚce type, Guiabasaurus candelariensis, découverte au Brésil et décrite par José Bonaparte et ses collÚgues en 1999[6], puis pour un second spécimen mieux conservé en 2007[4]. Le genre a ensuite été réévalué en 2011 par Jonathas Langer et ses collÚgues[7].
Ătymologie
Guaibasaurus candelariensis a Ă©tĂ© nommĂ© par JosĂ© Bonaparte, Jorge Ferigolo et Ana Maria Ribeiro en 1999. Le nom du genre a Ă©tĂ© donnĂ© en rĂ©fĂ©rence au bassin hydrographique du rio GuaĂba oĂč l'holotype a Ă©tĂ© trouvĂ© dans le cadre du projet Pro-GuaĂba, un programme scientifique soutenant la recherche sur les fossiles de la pĂ©riode du Trias. L'Ă©pithĂšte spĂ©cifique fait rĂ©fĂ©rence Ă CandelĂĄria, commune situĂ©e dans l'Ă©tat de Rio Grande do Sul, au sud du BrĂ©sil, et situĂ©e prĂšs du site de dĂ©couverte de l'holotype[6].
DĂ©couvertes
Guaibasaurus a été décrit à partir de l'holotype MCN PV2355, un squelette partiel bien conservé post-crùnien et le paratype MCN PV2356, un membre postérieur gauche articulé presque complet, qui ont été découverts sur le site Sesmaria do Pinhal 2 prÚs de Candelåria. Par la suite, deux autres spécimens ont été attribués à G. candelariensis : UFRGS PV0725T, constitués d'un squelette post-crùnien articulé et presque complet auquel il manque une patte avant, les deux pieds et le cou, et le spécimen MCN PV 10112, dans un bloc comprenant des parties articulées et quelques éléments isolés, notamment une main partielle. Les fossiles ont été recueillis à Linha São Luiz, une localité située prÚs de la ville de Faxinal do Soturno[7]. Tous les échantillons de ces deux sites ont été collectés dans la partie inférieure de la formation de Caturrita (groupe Rosårio do Sul, bassin du Paranå), correspondant à la partie supérieure de la séquence Santa Maria 2.
Ces couches gĂ©ologiques datent du dĂ©but du Norien, le deuxiĂšme Ă©tage du Trias supĂ©rieur[7] - [8] ; ce qui a Ă©tĂ© confirmĂ© en 2018 par une datation radiomĂ©trique par l'uranium-plomb qui donne un Ăąge de 225,42 Ma (millions d'annĂ©es) pour la formation gĂ©ologique de Caturrita soit un peu moins de 10 millions d'annĂ©es plus jeune que les formations de Santa Maria et d'Ischigualasto, oĂč ont Ă©tĂ© dĂ©couverts les plus anciens dinosaures connus au monde[9].
Le spécimen UFRGS PV0725T présente un squelette articulé avec les membres postérieurs pliés sous le corps et des pattes avant fléchies sur le cÎté. Bien que la majeure partie du cou ne soit pas conservée, les vertÚbres à la base de celui-ci sont présentes et sont courbées vers la gauche, ce qui indiquerait que l'ensemble du cou était courbé vers le cÎté gauche du corps. Cette posture de ce squelette est similaire à la position de repos des oiseaux, par ailleurs uniquement connue chez les dinosaures maniraptoriens avancés, proches parents de ceux-ci. Comme pour les oiseaux actuels, ce spécimen de Guaibasaurus pourrait avoir adopté cette position de repos afin de conserver sa chaleur corporelle[10].
Description
Sa longueur totale est évaluée à 2 mÚtres[11], et sa masse est estimée à 17 kilogrammes[12].
Classification phylogénétique
JosĂ© Bonaparte, Jorge Ferigolo et Ana Maria Ribiero, dans leur description de Guiabasaurus en 1999, l'ont considĂ©rĂ© comme un possible thĂ©ropode basal et l'ont placĂ© dans sa propre famille, Guaibasauridae[6]. En 2007, Bonaparte et ses collĂšgues ont trouvĂ© qu'un autre dinosaure brĂ©silien primitif, Saturnalia, lui Ă©tait trĂšs similaire, et ont placĂ© ces deux genres dans la famille Guaibasauridae, formant un groupe primitif de saurischiens. Selon ces auteurs, ces dinosaures pourraient ĂȘtre des sauropodomorphes primitifs, ou proches de l'ancĂȘtre commun des sauropodomorphes et des thĂ©ropodes, et selon leur Ă©tude, Saturnalia et Guaibasaurus seraient plus proches des thĂ©ropodes que des « prosauropodes » (les sauropopomorphes primitifs)[4].
Cependant, toutes les analyses cladistiques plus rĂ©centes ont montrĂ© que les membres des Guaibasauridae sont des sauropodomorphes basaux[13] - [14] - [3] - [2] - [1], Ă l'exception de Guaibasaurus lui-mĂȘme, considĂ©rĂ© par Max Langer et ses collĂšgues comme un thĂ©ropode basal[7].
Cladogramme
Le cladogramme des sauropodomorphes, établi par Fernando Novas et ses collÚgues en 2011, retient l'hypothÚse « sauropodomorphe basal » au sein de la famille des Guaibasauridae[1] :
Sauropodomorpha |
| |||||||||||||||||||||
Voir aussi
Références taxinomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Guaibasaurus Bonaparte et al., 1999
- (en) Référence Paleobiology Database : Guaibasaurus candelariensis Bonaparte et al., 1999
Annexes
Articles connexes
Notes et références
Références
- (en) F. E. Novas, M. D. Ezcurra, S. Chatterjee et T. S. Kutty, « New dinosaur species from the Upper Triassic Upper Maleri and Lower Dharmaram formations of Central India », Earth and Environmental Science Transactions of the Royal Society of Edinburgh, vol. 101,â , p. 333-349 (DOI 10.1017/S1755691011020093)
- (en) Martin D. Ezcurra, « A new early dinosaur (Saurischia: Sauropodomorpha) from the Late Triassic of Argentina: a reassessment of dinosaur origin and phylogeny », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 8, no 3,â , p. 371â425 (DOI 10.1080/14772019.2010.484650, lire en ligne)
- (en) Cecilia Apaldetti, Ricardo N. Martinez, Oscar A. Alcober and Diego Pol, « A New Basal Sauropodomorph (Dinosauria: Saurischia) from Quebrada del Barro Formation (Marayes-El Carrizal Basin), Northwestern Argentina », PLoS ONE, vol. 6, no 11,â , e26964 (PMID 22096511, PMCID 3212523, DOI 10.1371/journal.pone.0026964, lire en ligne)
- J.F. Bonaparte, G. Brea, C.L. Schultz et A.G. Martinelli, « A new specimen of Guaibasaurus candelariensis (basal Saurischia) from the Late Triassic Caturrita Formation of southern Brazil », Historical Biology, vol. 19, no 1,â , p. 73â82 (DOI 10.1080/08912960600866862)
- (en) Alejandro Otero, Emil Krupandan, Diego Pol, Anusuya Chinsamy et Jonah Choiniere, « A new basal sauropodiform from South Africa and the phylogenetic relationships of basal sauropodomorphs », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 174, no 3,â , p. 589 (DOI 10.1111/zoj.12247)
- (en) JosĂ© F. Bonaparte, Jorge Ferigolo et Ana Maria Ribeiro, « A new early Late Triassic saurischian dinosaur from Rio Grande do Sol state, Brazil », National Science Museum Monographs, vol. 15,â , p. 89â109 (lire en ligne)
- (en) Max C. Langer, Jonathas S. Bittencourt et Cesar L. Schultz, « A reassessment of the basal dinosaur Guaibasaurus candelariensis, from the Late Triassic Caturrita Formation of south Brazil », Earth and Environmental Science Transactions of the Royal Society of Edinburgh, vol. 101, nos 3â4,â , p. 301â332 (DOI 10.1017/S175569101102007X)
- (en) Marina B. Soares, Cesar L. Schultz et Bruno L. D. Horn, « New information on Riograndia guaibensis Bonaparte, Ferigolo & Ribeiro, 2001 (Eucynodontia, Tritheledontidae) from the Late Triassic of southern Brazil: anatomical and biostratigraphic implications" », Anais da Academia Brasileira de CiĂȘncias, vol. 83, no 1,â , p. 329â354 (DOI 10.1590/S0001-37652011000100021, lire en ligne)
- (en) M.C. Langer, J. Ramezani et Ă.A.S. Da Rosa, « U-Pb age constraints on dinosaur rise from south Brazil », Gondwana Research, vol. X, no 18,â (DOI 10.1016/j.gr.2018.01.005)
- (en) F. Agnolin et A. G. Martinelli, « Guaibasaurus candelariensis (Dinosauria, Saurischia) and the early origin of avian-like resting posture », Alcheringa, vol. 36, no 2,â , p. 263â267 (DOI 10.1080/03115518.2012.634203, rĂ©sumĂ©)
- (en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
- (en) Rafael Delcourt, Sergio Alex Kugland de Azevedo, Orlando Nelson Grillo et Fernanda Oliveira Deantoni, « Biomechanical comments about Triassic dinosaurs from Brazil », PapĂ©is Avulsos de Zoologia (SĂŁo Paulo), vol. 52, no 29,â , p. 341-347 (DOI 10.1590/S0031-10492012002900001, lire en ligne).
- (en) Adam M. Yates, « The first complete skull of the Triassic dinosaur Melanorosaurus Haughton (Sauropodomorpha: Anchisauria) », dans Paul M. Barrett et David J. Batten (Ă©d.), Evolution and Palaeobiology of Early Sauropodomorph Dinosaurs, Wiley-Blackwell, coll. « Special Papers in Palaeontology » (no 77), , 288 p. (ISBN 978-1-4051-6933-2, prĂ©sentation en ligne), p. 9â55
- (en) Diego Pol, Alberto Garrido et Ignacio A. Cerda, « A new sauropodomorph dinosaur from the Early Jurassic of Patagonia and the origin and evolution of the sauropod-type sacrum », PLoS ONE, vol. 6, no 1,â , e14572 (PMID 21298087, PMCID 3027623, DOI 10.1371/journal.pone.0014572, Bibcode 2011PLoSO...614572P, lire en ligne)