Groupe super-résoluble
En algèbre, un groupe est dit super-résoluble s'il possède une suite normale
(avec Gi normal dans G) dont tous les quotients Gi/Gi+1 sont monogènes.
Lien avec la résolubilité
Détaillons les implications strictes :
- Tout groupe super-résoluble est polycyclique (en) (notion plus faible où l'on demande seulement que chaque Gi+1 soit normal dans Gi).
- Tout groupe polycyclique est résoluble (notion encore plus faible où de plus, on demande seulement que les quotients Gi/Gi+1 soient abéliens). Plus précisément, un groupe est polycyclique si et seulement s'il est résoluble et tous ses sous-groupes sont de type fini.
- Le groupe alterné A4 est polycyclique (car fini et résoluble) mais pas super-résoluble, puisque son seul sous-groupe normal non trivial (le groupe de Klein) n'est pas cyclique.
- Pour tout n ≥ 2, le groupe de Baumslag-Solitar BS(1, n) = ⟨a, b | bab−1 = an⟩ est résoluble mais pas polycyclique, car son sous-groupe dérivé est ℤ[1/n].
Propriétés
- Tout groupe nilpotent dont l'abélianisé est de type fini est super-résoluble.
- Tout groupe métacyclique (en) est super-résoluble. En particulier, tout Z-groupe (en) (groupe fini dont les sous-groupes de Sylow sont cycliques) est super-résoluble.
- La classe des groupes super-résolubles est stable par sous-groupes, quotients et produits finis.
- Le groupe dérivé d'un groupe super-résoluble est nilpotent.
- Tout groupe fini super-résoluble possède une suite normale dont tous les quotients sont d'ordre premier. On peut même ordonner ces nombres premiers : pour tout nombre premier p, si π désigne l'ensemble des nombres premiers qui lui sont strictement supérieurs, tout groupe fini super-résoluble a un unique π-sous-groupe de Hall (i. e. dont l'ordre a pour facteurs premiers des éléments de π et l'indice n'est divisible par aucun élément de π). Un tel groupe est donc « à tour de Sylow ordonnée »[1] - [2] (tandis que A4, par exemple, n'a qu'une tour de Sylow non ordonnée).
- Un groupe fini G est super-résoluble si et seulement si tous ses sous-groupes (y compris lui-même) vérifient la « réciproque du théorème de Lagrange » : pour tout diviseur d de l'ordre d'un sous-groupe H de G, H a au moins un sous-groupe d'ordre d[3].
- Tout groupe fini super-résoluble est monomial (en), c'est-à -dire que toutes ses représentations complexes irréductibles sont induites par des représentations de degré 1 de sous-groupes.
- Tout sous-groupe maximal d'un groupe super-résoluble est d'indice premier.
- Un groupe fini est super-résoluble si (et seulement si) tous ses sous-groupes maximaux sont d'indices premiers.
- Un groupe fini est super-résoluble si et seulement si toutes ses chaînes maximales de sous-groupes ont même longueur.
- Tout groupe super-résoluble d'ordre n a un algorithme de transformation de Fourier discrète de complexité en temps O(n log n)[4].
Références
- (de) Bertram Huppert (de), « Normalteiler und maximale Untergruppen endlicher Gruppen », Mathematische Zeitschrift, vol. 60,‎ , p. 409-434 (lire en ligne).
- (en) « Supersolvable groups and sylow towers », sur math.stackexchange.com, .
- (en) W. E. Deskins, « A characterization of finite supersolvable groups », Amer. Math. Monthly, vol. 75, no 2,‎ , p. 180-182 (JSTOR 2315903). Le « seulement si » est aussi démontré dans (en) Henry G. Bray, « A note on CLT groups », Pacific J. Math., vol. 27, no 2,‎ , p. 229-231 (lire en ligne).
- (en) Ulrich Baum, « Existence and efficient construction of fast Fourier transforms on supersolvable groups », Computational Complexity, vol. 1, no 3,‎ , p. 235-256 (DOI 10.1007/BF01200062).
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Supersolvable group » (voir la liste des auteurs).
- (en) Reinhold Baer, « Supersoluble groups », Proc. Amer. Math. Soc., vol. 6,‎ , p. 16-32 (lire en ligne)
- (en) Derek J. S. Robinson (de), A Course in the Theory of Groups, coll. « GTM » (no 80), , 2e éd. (lire en ligne), p. 150-151
Voir aussi
Liens externes
- (en) Vipul Naik, « Supersolvable group », sur groupprops.subwiki.org
- (en) C. J. E. Pinnock, « Supersolubility and some characterizations of finite supersoluble groups : MSci project »,
Bibliographie
- (en) Eugene Schenkman, Group Theory, Krieger, 1975
- (en) Roland Schmidt, Subgroup Lattices of Groups, de Gruyter, (lire en ligne)
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