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Grotte de Tourtoirac

La grotte de Tourtoirac, ou grotte de la Clautre, est située en France, dans le quart nord-est du département de la Dordogne, en vallée de l'Auvézère, sur la commune de Tourtoirac. Elle a été découverte en 1995 dans des conditions difficiles.

Grotte de Tourtoirac
Passerelle métallique dans la grotte de Tourtoirac.
Localisation
Coordonnées
45° 16′ 14″ N, 1° 03′ 38″ E
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Vallée
vallée de l' Auvézère
Caractéristiques
Type
Longueur connue
km
Température
14 °C
Cours d'eau
la Clautre
Site web
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Longtemps inaccessible au public à cause d'une rivière souterraine étroite en son entrée, elle est aménagée depuis 2010 via un puits artificiel. Elle offre à voir un parcours richement concrétionné sur plusieurs centaines de mètres, mis en valeur par un système d'éclairage par LED.

Historique

Formation

La grotte se situe dans une vallée sèche affluente en rive gauche à la rivière Auvézère qui coule dans le Nord-Est du département de la Dordogne. La grotte s'est formée dans un terrain karstique composé de calcaire jurassique de l'ère secondaire. Les modifications du Massif central proche, à la suite du mouvement alpin à l'ère tertiaire, ont provoqué une série de failles. L'une d'elles a permis à l'eau de s'infiltrer et, par dissolution chimique et mécanique, de former cette grotte qui héberge toujours un ruisseau souterrain actif.

DĂ©couverte

Le lavoir et la fontaine de la Clautre.

La grotte a été découverte le par le spéléologue périgourdin Jean-Luc Sirieix, après une série d'explorations d'un boyau souterrain étroit et totalement immergé qui ressort au pied d'une falaise, dans la fontaine qui alimente en eau le lavoir du bourg de Tourtoirac (la fontaine de la Clautre).

DiffĂ©rentes tentatives d'exploration Ă  partir du lavoir avaient dĂ©jĂ  eu lieu, depuis la première en 1978 par des membres du spĂ©lĂ©o-club de PĂ©rigueux[1]. En 1980, GĂ©rard Bugel remonte le premier les siphons, sur plus de 130 mètres, mais doit rebrousser chemin ne trouvant pas le passage qui permet d'accĂ©der Ă  la partie Ă©mergĂ©e. Quinze ans plus tard, son fil d'Ariane a Ă©tĂ© très utile Ă  Jean-Luc Sirieix qui replonge le [2]. Après avoir franchi un siphon, le spĂ©lĂ©ologue parvient dans la grotte qui s'Ă©largit Ă  l'air libre et prĂ©sente une sĂ©rie de salles concrĂ©tionnĂ©es qui l'ont fortement impressionnĂ©.

En essayant d'explorer toute la grotte et de faire partager sa découverte, il trouve la mort en se noyant, le suivant[3], en même temps qu'une autre spéléologue, Annie Maire[4] - [5]. Dans les années qui ont suivi, la décision de creuser une autre entrée pour accéder au réseau souterrain a été prise.

Travaux et aménagements

La commune a tout de suite souhaitĂ© amĂ©nager cette grotte qualifiĂ©e de somptueuse par Sirieix mais c'est grâce Ă  la volontĂ© de ses parents que les spĂ©lĂ©ologues Philippe Marchive (prĂ©sent lors de l'expĂ©dition du ) et Bernard Gauche (spĂ©lĂ©ologue plongeur sauveteur intervenant le jour de l'accident), tous deux amis de Sirieix, ont pris Ă  nouveau le risque de plonger en 1996 et 1998 dans ces siphons pĂ©rilleux pour Ă©tablir des topographies de la grotte, permettant d'installer une balise magnĂ©tique pour localiser avec prĂ©cision la verticale de la cavitĂ©[6]. En 2000, le projet d'exploitation du site prend finalement forme, mais les travaux ne dĂ©butent que sept ans après, en , Ă  cause du coĂ»t important des investissements ainsi que de problèmes techniques divers. La première Ă©tape est le forage du puits d’accès d’une profondeur de 25 mètres. Ce puits est Ă©quipĂ© ensuite d’un ascenseur permettant le transport de 26 visiteurs, au maximum. Concernant la sĂ©curitĂ© du site, un second puits est Ă©galement creusĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© du circuit de visite. Une allĂ©e cimentĂ©e est Ă©galement construite sur le premier quart de l'itinĂ©raire de visite, et, pour le reste du parcours, des passerelles mĂ©talliques fixĂ©es dans la roche ou sur des pilotis sont utilisĂ©es. Les pentes de 5 % rendent le site accessible aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite ainsi qu'aux poussettes. L'Ă©clairage est fait de LED consommant ainsi 2 500 watts par heure. La grotte est ouverte officiellement Ă  la visite le .

Description

Configuration de la grotte

La partie amĂ©nagĂ©e mesure 320 mètres. Elle se situe, pour la partie la plus proche de la surface, Ă  25 mètres sous terre, et peut plonger jusqu'Ă  40 mètres sous la surface. Cette partie amĂ©nagĂ©e se situe, au niveau du rĂ©seau de la Clautre, vers l'amont. Le premier puits de forage est Ă  cĂ´tĂ© de l'ascenseur. Le puits de secours, lui, est Ă  près de 240 mètres de l'entrĂ©e. Au niveau de la fontaine de la Clautre, on trouve une partie immergĂ©e composĂ©e uniquement de siphons, mesurant 130 mètres. La partie amĂ©nagĂ©e a son entrĂ©e situĂ©e Ă  1,5 km de l'exsurgence de la Clautre. La longueur connue de la grotte est de km et sa longueur topographiĂ©e de 3,5 km.

La partie visitable

Excentriques de la grotte de Tourtoirac.

La grotte de Tourtoirac est essentiellement composée stalactites et de stalagmites que l’on trouve au début de leur formation, ou au contraire parfois sous forme de colonnes immenses. En effet, certaines stalactites et stalagmites finissent par se rejoindre, la stalactite alimentant la stalagmite. Certaines sont déjà mortes ayant cessé d’être alimentées par l’eau filtrée du plafond. D’autres continuent de grandir à hauteur de quelques millimètres par siècle en moyenn,e mais cette vitesse est variable et spécifique selon plusieurs paramètres géologiques.

En plus de stalactites et stalagmites, la grotte offre de multiples sortes de concrétions telles les draperies, gours, fistuleuses, excentriques, triangles, ailes de papillons... Les mascottes de cette grotte sont des fistuleuses ayant pris la forme d’une grenouille, « la rainette », et une autre la forme d’un dauphin. Ces emblèmes se trouvent vers le centre de la grotte au milieu d'autres concrétions semblables. Mais les excentriques restent essentiellement groupées à la fin de la partie visitable en aval, où elles forment un plafond unique de cheveux emmêlés. Ces concrétions grandissent en formant une trajectoire non rectiligne et ont pour caractéristique d'être très fines. Les excentriques, rarement présentes dans les grottes, font de la grotte de Tourtoirac son originalité. La présence d’aragonite est également remarquable.

Précisions

Une plaque à l'entrée du site est dédiée à Jean-Luc Sirieix, né le , mort le dans la grotte de Tourtoirac.

Les informations données sont certifiées par Philippe Marchive, spéléologue présent à l'expédition du , et Dominique Durand, maire de Tourtoirac au moment de l'exploitation et de l'ouverture au public.

Un documentaire de 38 minutes intitulĂ© « De l'ombre Ă  la lumière - La DĂ©couverte de la grotte de Tourtoirac » a Ă©tĂ© tournĂ© en 2012[7] - [8].

Notes et références

  1. G Delorme, « Le réseau de la Clautre de Tourtoirac », Spéléo Dordogne,‎ (présentation en ligne).
  2. Jean-Luc Siriex, « Exsurgence de la Clautre », sur plongeesout.com.
  3. Philippe Marchive, « Source de la Clautre », sur plongeesout.com.
  4. Pierre Boyet, Les accidents en plongée spéléologique (mémoire), (lire en ligne), p. 83.
  5. « Dordogne : il y a vingt ans, le voyage sans retour des inventeurs de la grotte de Tourtoirac », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  6. Philippe Marchive, « Source de la Clautre », sur plongeesout.com, (consulté le ).
  7. « De l'ombre à la lumière - La Découverte de la grotte de Tourtoirac », sur film-documentaire.fr.
  8. « De l'ombre à la lumière - La Découverte de la grotte de Tourtoirac », sur docplayer.fr.

Voir aussi

Autres grottes importantes dans la région

Bibliographie

Visiter la grotte de Tourtoirac de Gérard Delorme, Éditions Sud-Ouest, 2011.

Liens externes

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