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Grotte de Gouy

La grotte de Gouy ou grotte du Cheval est situĂ©e Ă  10 km de Rouen (Seine-Maritime), sur la commune de Gouy, au bord de la RD 6015, au pied du versant droit de la vallĂ©e de la Seine.

Grotte de Gouy
Entrée de la grotte.
Localisation
Coordonnées
49° 21′ 40″ N, 1° 07′ 49″ E
Adresse
Bois des CĂ´tes-de-Seine
Gouy
France
Vallée
vallée de la Seine
Localité voisine
Voie d'accès
Caractéristiques
Type
Longueur connue
12 m
Occupation humaine
environ 12000 ans BP
Patrimonialité
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DĂ©couverte

Elle a été découverte en 1881 par deux habitants de Gouy qui n'en parlèrent jamais. Leur passage fut attesté lors de la redécouverte de la grotte en raison d’une inscription datée qu’ils avaient laissée.

L'entrée de la grotte a été raccourcie lors des travaux de la RN 15 en 1934 et 1935. À ce moment-là, des ouvriers aperçurent une faille et voulurent y descendre, ce que leur interdit le chef de chantier qui jugea la manœuvre dangereuse.

Deux adolescents, les frères Pierre et Yves Martin (ce dernier deviendra par la suite préhistorien), la redécouvrirent en 1956.

Description

À la suite des travaux de la RN 15 en 1935, il ne restait plus que douze mètres de galerie, sur deux mètres de large, divisés en trois salles.

En 1972, environ 37 gravures sur craie du Paléolithique supérieur (Magdalénien et Magdaléno-Azilien) ont été dénombrées dans la grotte de Gouy :

  • 18 animaux
    • 7 cornus,
    • 7 chevaux,
    • 1 oiseau (un rapace probablement),
    • 3 indĂ©terminĂ©s,
  • 1 possible figure anthropomorphe,
  • 8 vulves,
  • 1 signe penniforme,
  • 1 signe barbelĂ©,
  • 1 signe claviforme,
  • 7 signes indĂ©terminĂ©s,
  • des tracĂ©s et taches rouges.

L’art pariétal de Gouy apporte des informations sur le passage du Magdalénien à l'Azilien.

Une datation absolue a été obtenue à partir du collagène d'un fragment osseux (sur Tandétron, Gif A 92346 : 12.050 ± 130 ans BP ; H. Valladas). Sans dater l’ornementation dans son ensemble, elle établit une fréquentation de la cavité à cette époque.

Protection

La grotte de Gouy fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1] à la demande d’Henri Breuil.

Très dégradée en raison de phénomènes naturels (infiltrations pluviales, racines de la végétation) ou anthropiques, la grotte est désormais fermée au public. Son entrée, cimentée et fermée par une porte métallique en bordure de la RD 6015, n'est pas signalée.

Autres grottes proches

Une autre grotte, dite « grotte aux Moines Â», se trouvait Ă  Port-Saint-Ouen Ă  km de Gouy. Une pierre gravĂ©e d'un mammouth y fut dĂ©couverte. Cette grotte fut dĂ©truite par les travaux du carrefour de la RN 15 avec la RD 7.

Une autre grotte, très peu Ă©tudiĂ©e, se trouve Ă  Orival (Seine-Maritime) sur l'autre rive de la Seine Ă  11 km de Gouy.

Avec deux grottes anglaises découvertes récemment[2], ces grottes sont à ce jour les grottes ornées les plus septentrionales connues. Cela laisse supposer qu'une communauté magdalénienne, peut-être en relation avec celle du Bassin parisien[3], était implantée en vallée de Seine à l'époque charnière de la fin de la dernière glaciation et du début de l'Azilien.

Ces groupes assistèrent sans doute à la disparition des derniers mammouths, du rhinocéros laineux, qu'ils ont probablement eu le temps de chasser sur la Seine gelée ; seuls le renne et le cheval subsistèrent encore quelque temps avant de migrer vers l'est. La fin de cette culture devait laisser place après le grand redoux à une culture forestière, exploitant surtout le petit gibier. Les Magdaléniens furent les derniers grands chasseurs du Paléolithique dans cette région.

Notes et références

  1. Notice no PA00100679, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Bahn, Pettitt et Ripoll, 2003 ; 2007
  3. voir Verberie, site magdalénien de première importance

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul G. Bahn (1986) : « No sex please, We're Aurignacians ». Rock Art Research, Volume 3, no 2, p. 99-104, and comments, p. 105-119.
  • Paul G. Bahn, Paul Pettitt et Sergio Ripoll (2003) : « Discovery of Palaeolithic cave in Britain ». Antiquity, Volume 77, p. 227-231.
  • Paul G. Bahn (2010) : « Lascaux in Crisis. The clock is ticking ». Current World Archaeology. 40, p. 28-36.
  • François Bordes, Maurice-Jacques Graindor, Yves Martin et Pierre Martin (1974) : « L'industrie de la grotte ornĂ©e de Gouy (Seine-Maritime) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, tome 71, C. R. S. M. [lire en ligne]
  • Nicolas Constans (2008) : « Gouy, une grotte en sursis Â», La Recherche, no 423, p. 16.
  • Maurice-Jacques Graindor (1958) : « DĂ©couvertes de gravures rupestres Ă  Gouy (Seine-Maritime) ». L'Anthropologie, tome 62, no 5-6.
  • Maurice-Jacques Graindor (1959a) : « Informations archĂ©ologiques ». Gallia, t. 2, p. 87-88.
  • Maurice-Jacques Graindor (1959b) : « Communication sur les recherches prĂ©historiques de Gouy », Bull. Soc. Linn. Normandie, t. 10, p. 149.
  • Maurice-Jacques Graindor (1963) : « Une grotte du PalĂ©olithique supĂ©rieur Ă  Gouy (Seine-Maritime), sa dĂ©couverte et ses gravures pariĂ©tales », Ac. Sc. Belles Lettres et Arts de Rouen, p. 111-127.
  • Maurice-Jacques Graindor (1965a) : « Informations archĂ©ologiques », Gallia, tome 8, p. 28-30.
  • Maurice-Jacques Graindor (1965b) : « DĂ©couverte d'une gravure du PalĂ©olithique supĂ©rieur reprĂ©sentant un "ÉlĂ©phant" Ă  Gouy », Revue SociĂ©tĂ©s Savantes de Haute-Normandie PrĂ©histoire-ArchĂ©ologie, no 40, p. 5-7.
  • Maurice-Jacques Graindor (1968) : « Les gravures rupestres de Gouy », Rev. Anthropologique, p. 67-73.
  • Maurice-Jacques Graindor (1971b) : « Upper Palaeolithic rock engravings at Gouy (France) », World Archaeology, p. 245-251.
  • Maurice-Jacques Graindor, Pierre Martin et Yves Martin (1965) : « La dĂ©couverte des gravures de la grotte de Gouy », ArchĂ©ologia, no 2, p. 72-80.
  • Maurice-Jacques Graindor et Martin Yves (1972) : L'art prĂ©historique de Gouy (prĂ©face de Jacques Duhamel), Ministre des Affaires culturelles. Ă©d. Presses de la CitĂ©, Paris, 155 pages, 65 fig.
  • Yves Martin (1973) : L'art palĂ©olithique de Gouy (prĂ©f. de Maurice-Jacques Graindor), Ă©d. Yves Martin, Gouy, 156 pages.
  • Yves Martin (1974) : « Technique de moulage de gravures rupestres », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, tome 71, C. R. S. M. no 5, p. 146-148.
  • Yves Martin et Pierre Martin (1984) : « Grotte de Gouy (Seine-Maritime) », L'Art des cavernes. Atlas des grottes ornĂ©es palĂ©olithiques françaises, Ă©d. Ministère de la Culture et Imprimerie Nationale, Paris, p. 556-560.
  • Yves Martin (1988) : « Nouvelles dĂ©couvertes de gravures Ă  Gouy. Communication prĂ©sentĂ©e au MusĂ©e de l'Homme », L'Anthropologie, tome 93, no 2, p. 513-546.
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  • Yves Martin (1990) : « L'art pariĂ©tal de la grotte palĂ©olithique de Gouy », Actes du MusĂ©um de Rouen, p. 30-42.
  • Yves Martin (1991) : La grotte ornĂ©e de Gouy. Les Dossiers d'archĂ©ologie. no 164, p. 72-75.
  • Yves Martin (1993) : « MĂ©thode de moulage employĂ©e Ă  Gouy », L'art pariĂ©tal palĂ©olithique, Techniques et MĂ©thodes d'Ă©tude. Groupe de rĂ©flexion sur les mĂ©thodes d'Ă©tude de l'art pariĂ©tal palĂ©olithique. Ă©d. ComitĂ© des Travaux Historiques et Scientifiques, Ministères de l'Éducation Nationale et de la Culture, de l'Enseignement SupĂ©rieur et de la Recherche, Paris, p. 365-368.
  • Yves Martin (1998 a) : PrĂ©sentation de l’exposition. Catalogue de l'exposition "De la prĂ©histoire" (du , au ), prĂ©face d’Yves Coppens. MusĂ©e de Louviers (Eure), 60 pages, p. 6-7.
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  • Yves Martin (2001) : « Authentification d'une composition graphique palĂ©olithique sur la voĂ»te de la grotte d'Orival (Seine-Maritime) », Comptes Rendus de l'AcadĂ©mie des Sciences de Paris, tome 332, Ă©d. Elsevier, p. 209-216.
  • Yves Martin (2004) : « DĂ©couvertes de peintures dans la grotte palĂ©olithique de Gouy (Seine-Maritime) : apport d’un Ă©clairage inhabituel dans l’étude de l’art pariĂ©tal », C. R. AcadĂ©mie des Sciences de Paris. Palevol, tome 3, p. 143-156.
  • Yves Martin (2006) : « Un remarquable Ă©clairage pour l’étude de l’art pariĂ©tal : contribution et dĂ©couvertes Ă  Gouy », International Newsletter On Rock Art, no 46, p. 14-23.
  • Yves Martin (2007 a) : « The Engravings of Gouy : France’s Northernmost Decorated Cave », in : Paul Pettitt, Paul Bahn et Sergio Ripoll : Palaeolithic Cave Art at Creswell Crags in European Context. -English Heritage- Oxford University Press, p. 140-193, 292 p.
  • Yves Martin (2007 b) : « Une sculpture palĂ©olithique inĂ©dite : la silhouette fĂ©minine en bas-relief de Gouy », C. R. AcadĂ©mie des Sciences de Paris. Palevol, tome 6, fascicule 5, p. 345-358.
  • Yves Martin (2009) : Avec Lascaux, sauvons la grotte de Gouy ! Appel Ă  la communautĂ© scientifique, et plaidoyer en faveur d’une grotte ornĂ©e en souffrance. Appel transmis le , Ă  Madame Christine Albanel, Ministre de la Culture, Ă  l’occasion du symposium international « Lascaux et la conservation en milieu souterrain Â» des 26 et , Ă©d., Yves Martin, Gouy, 15 pages.
  • Yves Martin (2009) : Alexander Marshack : His Original Views and Thoughts. A Remarkable Contribution to the Evolution of Research : the Contribution of a Fascinating Session of Work at Gouy. in (P. G. Bahn, dir.) An Enquiring Mind : Essays in Honor of Alexander Marshack. School of American Prehistoric Research : Harvard, p. 171-192.
  • Yves Martin (2010) : « La grotte de Gouy (Seine-Maritime) ». Bulletin PrĂ©histoire du Sud-Ouest. no 18-1, p. 9-25.
  • Yves Martin (2010) : « Le Bison de Gouy (Seine-Maritime). DĂ©couverte d’un petit bas-relief (polychrome ?) », Bulletin PrĂ©histoire du Sud-Ouest. no 18-1, p. 27-33.
  • Paul Pettit, Paul Bahn et Sergio Ripoll (2007) : Palaeolithic Cave Art at Creswell Crags in European Context. -English Heritage- Oxford University Press, 292 p.
  • Angiolino Tomat (1984) : « La grotte ornĂ©e d'Orival », Spelunca no 13, p. 36-39.
  • Angiolino Tomat (1998) : La grotte du Renard Ă  Orival. Catalogue de l'exposition "De la prĂ©histoire", 1998/1999, MusĂ©e de Louviers (Eure), p. 22-23.
  • Jean-Pierre WattĂ© (2011) : Â« La grotte du cheval Ă  Gouy et son contexte Â», Études normandes, no 4.

Articles connexes

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