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Grand-HĂ´tel du Cap-Ferrat

Le Grand-Hôtel du Cap-Ferrat est un hôtel de luxe Four Seasons situé à Saint-Jean-Cap-Ferrat sur la Côte d'Azur en France[1] - [2].

Grand hĂ´tel du Cap-Ferrat
Localisation
Localisation
Coordonnées
43° 40â€?nbsp;35â€?nbsp;N, 7° 19â€?nbsp;53â€?nbsp;E
Architecture
Type
Ouverture
Équipements
Étoiles
Chambres
73
Restaurants
3
Gestion
Gestionnaire
Site web
Carte

Historique

À la fin du XIXe siècle, Saint-Jean-Cap-Ferrat est un hameau rattaché à Villefranche-sur-Mer. En 1904, le roi Léopold II de Belgique achète la villa Les Cèdres située au début du cap Ferrat. En 1908, le Grand Hôtel du Cap Ferrat est construit à la pointe du cap pour accueillir une clientèle fortunée.

À cette époque, la Côte d'Azur est réservée à un tourisme de luxe. Ses visiteurs étaient essentiellement de riches oisifs, voire des têtes couronnées descendues des régions du nord, notamment d'Angleterre et de Russie, pour y passer de longs séjours hivernaux. La reine Victoria avec sa cour, de nombreuses familles aristocratiques, la princesse Louise, le duc de Connaught, le président Paul Deschanel ainsi que maints hommes politiques de la IIIe République, la pianiste Marguerite Long, le violoniste Jacques Thibaud, des acteurs comme Charles Boyer et Charlie Chaplin s’y succédèrent.

C’est seulement vers 1930 que quelques originaux, écrivains ou artistes d’avant-garde pour la plupart, vinrent passer l’été sur la Côte en espérant l’isolement, presque personne n’y venant à cette période de l'année, souvent caniculaire. S’agissant du Cap-Ferrat, l’instauration de nouvelles habitudes se fit de façon toute à fait fortuite. Lors de l’été 1933, le cinéaste autrichien Georg Wilhelm Pabst convainquit Chaliapine de jouer le rôle titre du film Don Quichotte. N’ayant pas les moyens de filmer en Espagne, le metteur en scène décida d'utiliser les paysages de landes du Cap-Ferrat. Ainsi, l’équipe des cinéastes fut hébergée dans l'hôtel. L’année suivante, plusieurs d’entre eux souhaitèrent y revenir à titre personnel, séduits par le luxe de l'hôtel. Plus jeunes et sportifs que les prédécesseurs, des vacanciers de la nouvelle génération réclamaient d’abord du soleil et de l’eau. Mais, l'extrémité rocheuse du Cap rendait la mer difficilement accessible ; une crique fut alors percée à la dynamite.

La construction d’une piscine d’eau de mer fut donc décidée, à proximité immédiate du rivage, elle se devait d’être de dimensions olympiques (33 mètres 33 à l'époque), d’emblée plus grande et plus belle que sa devancière, la piscine de l'Eden-Roc du Cap d'Antibes. Les entrepreneurs de maçonnerie, seuls constructeurs d’alors, hésitaient à se lancer dans le coffrage d’une cuve de béton armé de plus de trente mètres de longueur et d’une douzaine en largeur, à plus forte raison si ce bassin devait être exposé aux différences de températures et autres aléas du plein-air. Plusieurs d’entre eux n’osèrent pas accepter cette commande, pourtant flatteuse, mais risquée.

Après quelques recherches, le choix se porta sur une entreprise nouvellement installée dans le Cap par un Italien plein d’entregents. Ce simple maçon avait des connaissances théoriques très supérieures à ce que pouvait laisser croire la taille de son établissement : tel fut, après avis des architectes, le jugement des maîtres d’œuvre. Il emporta le marché. Sacrifiant à l’anglomanie déjà ambiante, l’ensemble reçut le nom de Sun Beach inauguré au début en présence du gratin départemental, juste cinq mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale.

En juin, ce fut l'amère dĂ©faite et le « coup de poignard dans le dos Â» de Mussolini, immĂ©diatement suivi de l’occupation de toute la CĂ´te par les troupes du dictateur. Le Cap ne fut pas Ă©pargnĂ©. Dans l’émotion et l’immense remue-mĂ©nage consĂ©cutifs Ă  l’armistice, le directeur de l’hĂ´tel voit arriver un officier du gĂ©nie italien qui, avec force dĂ©monstrations d'amitiĂ©, lui dĂ©clara : « Me reconnaissez-vous ? Je suis l’entrepreneur qui a construit votre piscine. Heureux de constater qu’elle a tenu le coup Â». Quelques semaines après cet intermède, le Grand-HĂ´tel se barricadait et passait ses vitres au bleu pour s’enfermer dans la nuit de six annĂ©es. Le , toute la presqu’île fut Ă©vacuĂ©e et truffĂ©e de mines en prĂ©vision d’un dĂ©barquement. La population n’eut que quelques heures pour rassembler un maigre bagage et fuir.

La suite se confond avec l’histoire tout court, si ce n’est que l’hĂ´tel et la piscine ne furent touchĂ©s par aucun des obus tombĂ©s Ă  proximitĂ©, ni par l’explosion qui dĂ©truisit le phare. Dans les annĂ©es 1960, après la retraite d’AndrĂ© Voyenne et le dĂ©cès de M. Flandin, la famille de ce dernier cĂ©da ses parts. L’affaire changea alors de mains Ă  plusieurs reprises. Elle passa d’abord Ă  un industriel suisse, Monsieur Rosenstein, qui devait la cĂ©der Ă  Monsieur et Madame Saul Steinberg. Ces milliardaires amĂ©ricains de l’immobilier y firent de très importants investissements puis revendirent eux-mĂŞmes l’hĂ´tel peu de temps après - pour 23 millions de dollars, dit-on - au consortium nippon SazalĂ©. Également propriĂ©taire du cĂ©lèbre palace des stars hollywoodiennes, le « Bel Air Los Angeles Â», le groupe imposa un temps le nom de « Bel Air Cap-Ferrat Â».

En 2007, le milliardaire Leonard Blavatnik achète l'hôtel[3].

En 2009, le Grand-HĂ´tel a rĂ©alisĂ© un important projet de rĂ©novation et d’extension, la partie architecturale a Ă©tĂ© dirigĂ©e par Luc Svetchine et le dĂ©corateur d’intĂ©rieur Pierre-Yves Rochon. Il propose Ă  prĂ©sent 73 chambres dont 24 suites et 8 suites avec piscine privĂ©e Ă  dĂ©bordement ; un spa de 750 m² et son jardin donnant sur la mer MĂ©diterranĂ©e ; 3 restaurants : le restaurant Gastronomique Le Cap, le restaurant « All Day Dining Â» La VĂ©randa et le restaurant du Club Dauphin avec sa piscine olympique.

En , il fait partie des huit premiers hôtels français de grand luxe (4 à Paris et 4 en province), et le premier situé sur la Côte d’Azur, à recevoir la nouvelle distinction de « palace »[4].

En mai 2015, l'hôtel est racheté par la chaine Four Seasons Hotels and Resorts et est rebaptisé Grand-Hotel du Cap-Ferrat, a Four Seasons Hotel.

Le , premier jour de deuil national consécutif à l'attentat de la Promenade des Anglais à Nice, un feu d'artifice tiré depuis l'hôtel provoque indignation et colère sur les réseaux sociaux[5].

Un de ses restaurants, sur la terrasse, Le Cap.

Notes et références

  1. Marc Brunoy, Hôtels. Provence et Côte d’Azur, Nice, Gilletta, 2011, p. 108-113.
  2. « Grand-Hôtel du Cap-Ferrat | Saint Jean Cap Ferrat Hotel | Four Seasons », sur www.fourseasons.com (consulté le ).
  3. Godfrey Deeny, « Len Blavatnik, milliardaire philanthrope Â», Le Figaro, encart « Le Figaro et vous Â», samedi 10 / dimanche 11 dĂ©cembre 2016, page 39.
  4. Il y a désormais huit palaces en France, article sur le site Quotidien du Tourisme.com 5 mai 2011.
  5. « Colère des internautes après le maintien d'un feu d'artifice à Saint-Jean-Cap-Ferrat samedi soir » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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