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Gouvernement provisoire de Lituanie

Le gouvernement provisoire de Lituanie (lituanien : Laikinoji Vyriausybė) était un gouvernement fantoche visant à l'indépendance de la Lituanie pendant le soulèvement de juin et les premières semaines de l'occupation allemande par les nazis en 1941.

Session du gouvernement provisoire de Lituanie sous la présidence de Juozas Ambrazevičius à Kaunas (1941).

Il est formé secrètement par des membres du Front des activistes lituaniens (LAF) à Kaunas et à Vilnius le , annoncé le et s'auto-dissout le . Les Allemands établissent le Reichskommissariat Ostland.

Histoire

Juozas Ambrazevičius, Premier ministre du gouvernement provisoire.
Tableau commémoratif sur le mur de l'ancien radiophone de Kaunas.

Le gouvernement provisoire est confirmé le , au début de l'insurrection de juin. Cependant, Kazys Škirpa, le chef des forces armées lituaniennes, qui était censé devenir Premier ministre, était en Allemagne à l'époque, espérant obtenir la reconnaissance de la Lituanie (il était également un ancien envoyé lituanien en Allemagne et a donc continué à y résider). Depuis que le régime nazi considérait la Lituanie comme une future partie de la Grande Allemagne, l'indépendance de la Lituanie ne l'intéressait pas. Kazys Škirpa n'a pas été autorisé à quitter l'Allemagne et à rentrer en Lituanie afin de rejoindre le gouvernement : il fut placé en résidence surveillée. Rapolas Skipitis, un autre futur ministre qui résidait également à Berlin à ce moment-là, subit le même sort[1].

Le gouvernement provisoire était fermement opposé à la Shoah perpétré par les nazis, et a tenté de les en empêcher[1] - [2].

Le gouvernement prévu subit également d'autres revers : Vytautas Bulvičius, ministre de la Défense, est arrêté par les forces soviétiques le et est donc remplacé par le général Stasys Raštikis. Le , quatre membres du gouvernement projeté sont arrêtés par les Soviétiques (Vladas Nasevičius, Vytautas Statkus, Jonas Masiliūnas et Jonas Vainauskas), et emprisonnés à la prison de Gorki à Moscou. Les protagonistes sont jugés à compter du , après la fin du soulèvement, le pays étant toujours occupée par l'Allemagne. Les peines sont prononcées le : Bulvičius est exécuté, tandis que Masiliūnas, Nasevičius et Statkus sont déportés en Sibérie, en compagnie d'autres personnes arrêtées au même moment.

Le gouvernement arrive au pouvoir durant l'insurrection de juin. Privé par l'occupant nazi de tout pouvoir réel, donc réduit à un rôle de marionnettes, ce gouvernement s'auto-dissout le . Les Allemands établissent le Reichskommissariat Ostland et déroulent leur planification nommée : Generalplan Ost[3].

En 1973, le Comité du Congrès des États-Unis conclue sans équivoque que Juozas Ambrazevičius et Jonas Šlepetys ne porte aucune responsabilité vis-à-vis de la Shoah en Lituanie[4] - [5] - [6].

Cabinet

Le gouvernement fantoche comprenait notamment[7] :

  • Premier ministre : Colonel Kazys Škirpa (assigné en résidence à Berlin)
  • Défense : Major Vytautas Bulvičius (arrêté le par les Russes et exécuté en novembre), puis le général Stasys Raštikis
  • Affaires étrangères : Rapolas Skipitis (en) (n'a pas pu quitter Berlin)
  • Affaires intérieures : Vladas Nasevičius (arrêté par les Soviétiques le , puis déporté en Sibérie)
  • Éducation : Professeur Juozas Ambrazevičius (Premier ministre après le retrait des Soviétiques lors du soulèvement de juin)
  • Finances : Jonas Matulionis
  • Santé : Ksaveras Vencius
  • Commerce : Vytautas Statkus (arrêté par les Soviétiques le , puis déporté en Sibérie)
  • Industrie : Docteur ingénieur Adolfas Damušis
  • Agriculture : Professeur Balys Vitkus
  • Sécurité sociale : Docteur Juozas Pajaujis-Javis
  • Infrastructure : Ingénieur Vytautas Landsbergis-Žemkalnis (en)
  • Communication : Jonas Masiliūnas (arrêté par les Soviétiques le , puis déporté en Sibérie)
  • Contrôleur d'État : Jonas Vainauskas (arrêté par les Soviétiques le )

Notes et références

  1. « Kuo reikšmingas 1941 m. birželio 22-28 d. sukilimas? », LLKS.lt (consulté le )
  2. (lt) Balčiūnas, « LAIKINOJI VYRIAUSYBĖ IR ŽYDAI - Sovietinė propaganda tebesinaudoja nacių talka », www.aidai.eu (consulté le )
  3. Valiušaitis, « Kodėl J. Brazaičio perlaidojimo ceremonija sukėlė tiek aistrų? », DELFI (consulté le )
  4. Sinica, « Istorijos perrašymas: būtina skubiai pasmerkti Vincą Kudirką », LZinios.lt (consulté le )
  5. Aras Lukšas, J. Ambrazevičius-Brazaitis—Vienų Vienas (J. Ambrazevičius-Brazaitis—Purely alone),
  6. Meidutė, « Vanagaitė įkvėpė Kremlių: aukština NKVD smogikus ir vėl šmeižia partizanų vadus », DELFI.lt (consulté le )
  7. (lt) Zemlickas, « Pasaulyje — kaip savo namuose », Mokslo Lietuva, vol. 3, no 161, (ISSN 1392-7191, lire en ligne [archive du ])

Voir aussi

Articles connexes

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