Goudale
La goudale désigne en Gascogne un mélange de potage et de vin[1] et une coutume traditionnelle dans le Sud-Ouest de la France après avoir mangé la soupe : ajouter du vin rouge au (petit) reste de soupe puis boire directement dans l'assiette en la portant à sa bouche.
Origine
Utilisé notamment en Béarn et Bigorre, le terme gascon goudale (graphie des félibres) ou godala (graphie occitane) pourrait dériver (par métathèse) de goulade, « goulée »[2]. Cet usage est appelé en gascon ha la goudale[3], littéralement « faire la goudale ».
Dans le Midi de la France, le terme gascon goudale a pour correspondants le mot (apparenté ?) godaille dans le Poitou et les Charentes, et des variants de chabrot ailleurs : chabrot en Limousin, chabròu en Périgord, chabròl en occitan, cabroù en Provence.
Tradition rurale
La goudale à la fin d'une soupe ou potage traditionnels (telle la garbure en Béarn et Bigorre) était autrefois courante à la campagne. Pour décrire ce qu'est la goudale Vastin Lespy, bourgeois (et érudit) de Pau, écrivait vers la fin du XIXe siècle : « nos paysans, lorsqu'ils ont mangé la garbure ou toute autre soupe, versent du vin dans l'écuelle, dans l'assiette où ils ont laissé quelque peu de potage ; ils boivent ce mélange »[3] ; la pratique était donc à la fois courante alors à la campagne et sans doute déjà plus rare en ville.
Les territoires ruraux couvrent encore une grande partie de la Gascogne. Mais la coutume de la goudale a diminué dans la deuxième moitié du XXe siècle, restant présente plutôt chez des personnes âgées.
Notes et références
- (fr + oc-gascon) Vincent Foix, Dictionnaire gascon-français : Suivi de son lexique français-gascon et d'éléments d'un Thesaurus gascon, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, , 817 p. (ISBN 2-86781-302-6), p. 340
- (fr+oc-gascon) Simin Palay, Escole Gastoû Febus, Dictionnaire du gascon et du béarnais modernes, Paris, CNRS, , 3e éd. (1re éd. 1932-1934), 1053 p. (ISBN 2-222-01608-8).
- (fr + oc-gascon) Vastin Lespy, Dictionnaire béarnais : ancien et moderne, Marrimpouey, nouvelle édition, , p. 299