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Gizotso

Gizotso ou Gizotxo est le mot dĂ©signant en basque l'« Homme-loup Â» ou Loup-garou dans la mythologie basque[1].

Anatomie de Gizotso.

Étymologie

Gizotso signifie « homme-loup » en basque, contraction de gizon (« homme », ou bien peut-ĂȘtre de sa forme giza, utilisĂ©e dans les mots composĂ©s, avec assimilation du -a final avec la voyelle suivante), et d'otso (« loup »). Sa prononciation approximative est guiçotSo (le z basque se prononce comme la cĂ©dille ; quant au digraphe ts —à ne pas confondre avec tz ou tx, prononcĂ©s respectivement comme dans Austerlitz et tchĂšque—, sa prononciation est celle d'un t, suivi rapidement du s basque, sans Ă©quivalence en français, mais semblable au s de l'espagnol standard de Castille ou au sigma du grec moderne).

Contexte historique

Le thĂšme des hommes-loups n'est pas inconnu au Pays basque. En 1612, Pierre de Rosteguy de Lancre Ă©crit deux ans aprĂšs le procĂšs de sorcellerie un livre intitulĂ© Tableau de l'inconstance des mauvais anges et dĂ©mons. Il y Ă©voque Ă  plusieurs reprises l'existence d'un « Monsieur La ForĂȘt » qui sĂ©virait en Gascogne et dans les PyrĂ©nĂ©es sous l'apparence d'un homme noir. Des tĂ©moins l'auraient aperçu avec une peau de loup[2].

Présentation

Gizotso rattrape la femme avant de lui arracher les seins.

C'est un ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un monstre, moitiĂ©-homme et moitiĂ©-loup. Il habite les alentours des bois et il apparaĂźt parfois la nuit, chargĂ©s de chaĂźnes.

On raconte qu'un Gizotso habite dans l'obscurité du village pyrénéen de Luzaide, on imagine qu'il possÚde une force surhumaine. Il a un pied en forme circulaire, comme Alarabi ou Tartaro[3].

Dans la vallĂ©e d'Arratia, autour de Zeanuri, plus exactement dans un endroit appelĂ© Agiano, non loin des mondes souterrains de Baltzola, les gens lĂ -bas croient que le Gizotso est le fruit de l'union charnelle entre la BĂȘte et une femme. On le considĂšre comme Ă©tant le produit de l'Ă©change infĂąme entre des ĂȘtres rationnels et irrationnels. Comme l'est un autre des grands mythes basques, Juan Hartza, fils d'une femelle humaine et d'un ours, bĂȘte si vĂ©nĂ©rĂ©e en Vasconie[4].

Au lieu-dit d'Agiano, les habitants disent Ă  une femme :

« Toi qui est d'Agiano, dĂ©pĂȘche-toi, le Gizotso t'arrive dessus. »

La femme se dirigea chez elle mais le Gizotso la dépassa et lui arracha les seins.

LĂ©gende

Olivier de Marliave raconte que des Hommes-loups recouverts d'une peau de bĂȘte hurlent comme des loups la nuit Ă  un carrefour de chemins. Ils cherchent Ă  entrainer les humains vers l'obscuritĂ©. Au petit matin, il abandonnent leur peau de bĂȘte et reprennent leur apparences humaines.

La personne qui trouvera la peau de bĂȘte deviendra Ă  son tour un Gizotsoa[2].

Notes et références

Il n'existe pas de genre masculin ou fĂ©minin dans la langue basque et toutes les lettres se prononcent. Il n'y a donc pas d'association comme pour le français oĂč qui se prononce ki.

  1. José Miguel Barandiaran (trad. Olivier de Marliave, préf. Jean Haritschelhar, photogr. Claude Labat), Mythologie basque [« Mitología vasca »], Toulouse, E.S.P.E.R, coll. « Annales Pyrénéennes », , 120 p. [détail des éditions] (ISBN 2907211056 et 9782907211055, OCLC 489680103)
  2. Claude Labat, Libre parcours dans la mythologie basque : avant qu'elle ne soit enfermée dans un parc d'attractions, Bayonne; Donostia, Lauburu ; Elkar, , 345 p. (ISBN 9788415337485 et 8415337485, OCLC 795445010), p. 103
  3. (es) Sacamantecas y otros relatos vascos de terror, Mikel Rodríguez Álvarez, Txertoa, 23 novembre 2015, 136p. (ISBN 9788471485458) (ISBN 8471485451)
  4. (es) Gizotso en el cementerio de castaños, Begoña del Teso, El Diario Vasco, Såbado, 30 de octubre 2021

Bibliographie

  • JosĂ© Miguel Barandiaran et traduit et annotĂ© par Michel Duvert, Dictionnaire illustrĂ© de mythologie basque [« Diccionario Ilustrado de MitologĂ­a Vasca y algunas de sus fuentes »], Donostia, Baiona, Elkarlanean, , 372 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2903421358 et 9782903421359, OCLC 416178549)
  • Wentworth Webster (trad. Nicolas Burguete, postface Un essai sur la langue basque par Julien Vinson.), LĂ©gendes basques : recueillies principalement dans la province du Labourd [« Basque legends »], Anglet, AubĂ©ron, (1re Ă©d. 1879), 328 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2844980805 et 9782844980809, OCLC 469481008)
  • Jean-François Cerquand, LĂ©gendes et rĂ©cits populaires du Pays Basque : Recueillis dans les provinces de Soule et de Basse-Navarre, Bordeaux, AubĂ©ron, (1re Ă©d. 1876), 338 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2844980937 et 9782844980939, OCLC 68706678, lire en ligne)
  • Anuntxi Arana (trad. Edurne Alegria), De la mythologie basque : gentils et chrĂ©tiens [« Euskal mitologiaz : jentilak eta kristauak »], Donostia, Elkar, , 119 p. (ISBN 9788497838214 et 8497838211, OCLC 698439519)
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