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Giulio Cesare Vachero

Giulio Cesare Vachero, ou Vacchero, nĂ© Ă  Sospel en , mort Ă  GĂȘnes le , est un rĂ©volutionnaire italien.

Giulio Cesare Vachero

Contexte

AprĂšs l'acte de mĂ©diation de l'annĂ©e 1576, la RĂ©publique de GĂȘnes Ă©tait demeurĂ©e divisĂ©e en deux factions. La premiĂšre comprenait les familles inscrites au Livre d'or[1], et ayant droit de siĂ©ger au conseil, au nombre de cent soixante-dix environ. Parmi elles, les unes appartenaient Ă  l'ancienne noblesse (tel les Doria, Grimaldi, Spinola, Centurione) ; d'autres avaient Ă©tĂ© rĂ©cemment agrĂ©gĂ©es Ă  l’aristocratie (tels les Sauli, Brignole). C'Ă©tait entre elles qu'avaient Ă©clatĂ© les derniĂšres dissensions calmĂ©es par l'acte de mĂ©diation. Mais un second ordre dans la rĂ©publique Ă©tait composĂ© des familles non inscrites au Livre d'or, parmi lesquelles on en comptait cependant plus de quatre cent cinquante, riches de cinquante Ă  sept cent mille Ă©cus, et dĂ©corĂ©es de prĂ©latures, de fiefs, de commanderies, et de titres de comtĂ©s et de marquisats. Les premiĂšres, orgueilleuses du privilĂšge de possĂ©der seules la souverainetĂ©, affectaient beaucoup de mĂ©pris pour les secondes, qui de leur cĂŽtĂ© se croyaient sous tous les rapports leurs Ă©gales. L'acte de mĂ©diation avait bien ordonnĂ© que chaque annĂ©e dix familles nouvelles seraient inscrites au Livre d'or, savoir sept de la capitale et trois des villes des deux RiviĂšres. Mais cette loi Ă©tait presque constamment Ă©ludĂ©e, ou bien le SĂ©nat, lorsqu'il Ă©tait forcĂ© de faire un choix, n'admettait Ă  l'inscription que des cĂ©libataires, ou des hommes sans espoir de postĂ©ritĂ©, afin de ne pas accroĂźtre le nombre des familles dominantes, ou enfin des hommes tout Ă  fait pauvres, afin qu'ils restassent plus complĂ©tement dans la dĂ©pendance de l'oligarchie[2].

Le complot

Giulio Cesare Vachero, riche marchand, supportait avec peine un Ă©tat de choses qui l'excluait du gouvernement. AprĂšs avoir rĂ©pandu des sommes immenses parmi la populace, il rĂ©solut d'attaquer, avec son secours, le palais du SĂ©nat, le ; de massacrer les sĂ©nateurs, le doge, son conseil, sa garde, et tous les citoyens inscrits au Livre d'or ; de rĂ©former la rĂ©publique, et d'en prendre le dogat sous la protection du duc de Savoie Charles-Emmanuel. Le complot fut dĂ©couvert le 30 mars. La plupart des conjurĂ©s eurent le temps de s'enfuir : mais Vachero et une trentaine de ses complices furent arrĂȘtĂ©s. AccusĂ©s de conspiration contre la RĂ©publique de GĂȘnes au profit du DuchĂ© de Savoie, Vachero et ses complices furent condamnĂ©s et exĂ©cutĂ©s pour trahison en mai 1628, malgrĂ© l'intercession menaçante du duc Charles-Emmanuel. Son fils, Victor-AmĂ©dĂ©e, se rĂ©concilia, par le traitĂ© de Madrid, avec les GĂ©nois (1633).

Conséquences

AprĂšs la dĂ©couverte de la conjuration de Vachero fut crĂ©Ă© l’institut des Inquisitori di Stato (Inquisiteurs d’État), chargĂ©s de l'espionnage et la censure des imprimĂ©s. Le nouveau tribunal, prĂ©sidĂ© par un sĂ©nateur, composĂ© de cinq nobles d'un dĂ©vouement connu et d'une expĂ©rience Ă©prouvĂ©e, fut chargĂ© de rechercher les attentats contre l'indĂ©pendance, la libertĂ© et la paix de la rĂ©publique ; il procĂ©da contre eux secrĂštement, dĂ©cida sur eux arbitrairement, et leur infligea toutes les peines, exceptĂ© celle de la mort, pour la prononciation de laquelle il fut tenu de s'adjoindre les deux collĂ©ges du SĂ©nat et des procurateurs.

Notes

  1. En Italie, Ă  Venise et GĂȘnes notamment, on appelait « livre d'or » la liste officielle des familles patriciennes de la ville.
  2. Alessandro Zilioli, Istorie memorabili, P. lll, L. IV, p. 187 ; Filippo Casoni, Annali della Repubblica di Genova, T. V, L. IIl, p. 136.

Bibliographie

  • Raffaele Della Torre, « Congiura di Giulio Cesare Vachero, rimasta inedita e censurata fino alla pubblicazione », Archivio storico italiano, vol. III,‎ , p. 545-634 (lire en ligne).

Liens externes

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