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Giovanni Ambrogio Marini

Giovanni Ambrogio Marini, dont le nom est parfois francisé en Jean-Ambroise Marini, né le à Gênes et mort à Venise le , est un écrivain italien.

Giovanni Ambrogio Marini
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Formation
Collegio dei Nobili (d)
Activité

Biographie

Giovanni Ambrogio Marini naît à Gênes d’une famille noble le . Il embrasse l’état ecclésiastique, et, par ce motif, ne crut pas devoir publier sous son nom ses productions littéraires ; c'est ce qui fait que l’on n’a presque aucun détail sur sa personne. Michele Giustiniani (Scrittori Liguri, p. 303), et Agostino Oldoini (Athenæum Ligusticum, p. 294) ne donnent guère que la liste de ses ouvrages. Il meurt à Venise le .

Ĺ’uvres

Marini est le premier Italien qui ait retracé en prose les mœurs et les usages de l’ancienne chevalerie. On connait de lui :

  • le Caloandre. La première partie de ce roman cĂ©lèbre parut sous le titre de Eudimiro creduto Uranio[1], Brassicano, 1640. L’auteur s’était dĂ©guisĂ© sous le nom de Jean-Marie Indris Boemo ; et il annonçait son ouvrage comme une traduction de l’allemand. Les deux parties furent publiĂ©es Ă  Venise, en 1641, sous le nouveau titre de : Il Caloandro sconosciuto ; et il crut devoir encore dĂ©guiser son nom sous celui de Dario Grisimani. Dans cette Ă©dition, l’auteur avait fait violer Ă  son hĂ©ros les règles de cette exacte fidĂ©litĂ© prescrite par les lois du roman. Le scandale fut grand ; il fut obligĂ© de changer le passage qui avait dĂ©plu Ă  ses lecteurs, et il fit enfin reparaĂ®tre son livre avec le titre qu’il a conservĂ© depuis : Il Caloandro fedele, Venise, 1652, 2 vol. in-12 ; il a Ă©tĂ© souvent rĂ©imprimĂ©. L’une des meilleures Ă©ditions est celle de Venise, 1726, 2 vol. in-8°. Le Caloandre a Ă©tĂ© traduit en français par ScudĂ©ry, Paris, 1668, 3 vol. in-8°[2], et par le comte de Caylus, Amsterdam, 1740, 3 vol. in-12[3]. Vulpius en a publiĂ©, en 1787, une imitation allemande dans laquelle il a souvent changĂ© le plan ; mais il y a rĂ©uni une foule de dĂ©tails intĂ©ressants qui tiennent aux usages anciens de la chevalerie. Poinsinet de Sivry en a donnĂ© un extrait fort intĂ©ressant dans la Bibliothèque des romans, octobre 1779, 1er vol. Le Caloandre est un ouvrage plein d’imagination ; l’intrigue attachante, quoique un peu embrouillĂ©e, se dĂ©veloppe avec art, et les caractères sont habilement diversifiĂ©s. La Calprenède en a tirĂ© Ă©pisode d’Alcamène, prince des Scythes, l’un des morceaux de son roman de ClĂ©opâtre ; et Thomas Corneille, le sujet de la tragĂ©die de Timocrate.
  • Le Gare de’ desperati, Milan, 1644, in-8°. Dix Ă©ditions successives attestent la faveur dont ce roman a joui dans la nouveautĂ© ; mais il n’a pas obtenu en France le mĂŞme succès que le prĂ©cĂ©dent. Jean de SerrĂ© de Rieux en a donnĂ© une traduction française abrĂ©gĂ©e, sous ce titre, les DĂ©sespĂ©rĂ©s, Paris, 1733, deux tomes en 1 volume in-12, et dans la Bibliothèque de campagne, t. 20. C’est d’après cette traduction que Sivry en a insĂ©rĂ© un extrait dans la Bibliothèque des romans, mars 1779. « L’intrigue, dit-il, est marquĂ©e au coin du gĂ©nie italien : elle est extrĂŞmement compliquĂ©e ; le canevas en est un vĂ©ritable imbroglio, oĂą le trouble et l’embarras des personnages sont portĂ©s Ă  leur comble, et qui enfin se dĂ©noue artistement et de la manière la plus satisfaisante. L’accoutrement des personnages y rappelle les mascarades du fameux carnaval de Venise. » Delandine, bibliothĂ©caire de la ville Lyon, a donnĂ© une Ă©dition de ces deux ouvrages sous le titre de Romans hĂ©roĂŻques de Marini, Lyon, 1788, 4 vol. in-12, avec un Discours les romans de chevalerie.

On cite encore de cet Ă©crivain :

  • Il Cras nunquam moriemur, cioè domani bisogna morire e siamo immortali, Rome, 1646 ; GĂŞnes, 1649, in-16.
  • il Caso non a Caso, Rome, 1650, in-16, ouvrage ascĂ©tique.
  • Scherzi di fortuna istoria favoleggiata, ibid., 1662, in-12 ; 1714, in-16, etc.

Notes

  1. Uranio ou Eudimir est un des principaux personnages du roman.
  2. Scudéry ne traduisit qu’une partie de l’ouvrage ; mais elle suffit pour ennuyer le lecteur par sa prolixité fatigante et par les discours sans fin que le traducteur s’est plu à ajouter à l’original. C’est sur cette traduction seulement que tombe ce vers de Boileau :
    « Et toi, rebut du peuple, inconnu Caloandre. »
    Il n’aurait pas pu dire qu’un ouvrage dont il paraissait de nouvelles éditions chaque année était inconnu, et moins encore qu’il voyait le jour pour la première fois ; mais cette épithète d’inconnu faisait allusion au titre que l’ouvrage portait dans l’édition de Venise, 1641.
  3. Saint-Marc, dans sa Remarque sur les vers de Boileau, qu’on vient de citer, dit que cette traduction peut passer pour assez écrite, grâce à Duperron de Castera, qui s’est donné la peine de corriger ce que le style du traducteur avait de trop choquant.

Bibliographie

  • « Giovanni Ambrogio Marini », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]

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