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Louis Poinsinet de Sivry

Louis Poinsinet de Sivry (1733-1804) était linguiste, philologue, littérateur et dramaturge français. Il était membre de la Société royale des sciences et belles-lettres de Lorraine. Il eut pour cousin le dramaturge Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet (1735-1769), célèbre pour diverses mystifications où il fut tourné en ridicule.

Louis Poinsinet de Sivry
Biographie
Naissance
Décès
(à 71 ans)
Paris
Pseudonyme
Cadet de Beaupré
Nationalité
Activités

Ouvrages

Il est connu pour son Traité des causes physiques et morales du rire relativement à l'art de l'exciter (Amsterdam, 1768) dans lequel il met en scène, inspiré des classique, de Descartes et d'Hobbes, un trilogue entre Destouches (dramaturge), Fontenelle et Montesquieu ; chacun défendant sa conception du rire : « pour Destouches, le rire provient de la joie raisonnée ; pour Fontenelle, c'est folie pure et pour Montesquieu (qui a le mot de la fin), le rire n'est qu'une réaction d'orgueil et de cruauté »[1]

Dans la satire anonyme La Berlue (1759) cet homme de lettres et opposant aux « Philosophes », présente ses observations et critiques de la société contemporaine. Une deuxième édition en 1760 développe le titre : La Berlue, ou Nouvelles découvertes sur l'optique. Une traduction allemande de Johann Philipp Schulin (1733-1800) parait à Bayreuth en 1767.

Il a aussi traduit en français l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien.

Dans son Origine des premières sociétés, des peuples, des sciences, des arts et des idiomes anciens et modernes, il prétend que toutes les langues parlées depuis la fin du Déluge proviennent d'une mystérieuse langue celtique ancienne, monosyllabique, y compris l'hébreu, « un des plus anciens dialectes celtiques ». Selon lui, le celte fut jadis universellement parlé. Il multiplie dans son ouvrage les étymologies les plus hasardeuses. Il a l'idée de comparer les noms de nombre en « siamois » (thaï) à ceux d'autres langues, mais sans en tirer une méthode éclairante. De même, il recourt aux toponymes et noms de peuple d'une manière assez fantaisiste. Il était toutefois d'une grande érudition et avait lu beaucoup d'auteurs grecs et latins de l'Antiquité. Sa vision d'une humanité primitive, « urienne », sortant d'immenses forêts et vivant essentiellement de cueillette n'est pas si fausse. L'auteur imagine aussi des conquérants incendiaires d'Europe occidentale se répandant dans le monde entier.

Bibliographie

  • Traité des causes physiques et morales du rire relativement à l'art de l'exciter, Amsterdam, 1768. Réimpression Genève, Slatkine, 1970. Réédité et annoté par William Brooks, Université d'Exeter, Exeter, 1986 (ISBN 978-085989222-3).
  • Anacréon, Sapho, Moschus, Bion, Tyrthée, etc. traduits en vers français, Nancy, Pierre Antoine, 1758.
  • La Berlue, Londres [Paris], à l'enseigne du Lynx, 1759.
  • L'Aveuglement, traduit du français par JPS [i.e. Johann Philipp Schulin (1733-1800)], Bayreuth, Johann Andreas Lübeck, 1767.
  • L'Appel au petit nombre, ou le Procès de la multitude, slnd [1762].
  • Théâtre et œuvres diverses de M. de Sivry, de la Société royale des sciences & belles-lettres de Lorraine, Londres [Paris, Panckoucke], 1764 (contenu : Briseis, ou La Colère d'Achille ; L'Appel au petit nombre ; Ajax ; Aglaé ; Anacreon ; Poesies de Sapho de Mytilene ; Bion ; Musk ; La Vie de Tyrthee ; Extraits de l'anthologie ; Lettre sur Anacreon ; Discours de réception, prononcé à l'Académie...).
  • Nouvelles recherches sur la science des médailles, inscriptions, et hiéroglyphes antiques, Maestricht, Dufour et Roux, 1778.
  • Les Muses grecques, ou traduction en vers françois de Plutus, comédie d'Aristophane, suivie de la troisième édition d'Anacreon, Sapho, Moschus, Bion, Tyrthee ; de morceaux choisis de l'Anthologie, pareillement traduits en vers françois (avec une lettre sur la traduction des poètes grecs), Zweibrücken, imprimerie Ducale ; Paris, Lacombe, 1771, deuxième édition.
  • Origine des premières sociétés, des peuples, des sciences, des arts et des idiomes anciens et modernes, Paris, Jobert. Réimprimé en 1769.
  • (Trad.) Histoire naturelle de Pline traduite en françois avec le texte latin rétabli d'après les meilleures leçons manuscrites accompagnée de notes critiques pour l'éclaircissement du texte et d'observations sur les connaissances des anciens comparées avec les découvertes des modernes, Paris, veuve Desaint, 1771-1782, 12 vol.
  • Les Philosophes de bois, comédie en un acte, en vers, Paris, Ballard, 1760.

Notes et références

  1. Lise Andries, « Louis Poinsinet de Sivry : Traité des causes physiques et morales du rire relativement à l'art de l'exciter. Texte présenté et annoté par William Brooks, (Coll. «Textes littéraires ».) 1986 », Dix-Huitième Siècle, vol. 19, no 1, , p. 459–459 (lire en ligne, consulté le )

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